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  • mercredi, octobre 25, 2006

    GHOST DOG (JIM JARMUSCH)

    Génialissime…
    Un film du grand (et très discret) Jim Jarmusch, sorti en 1999, que j'ai adoré dès sa sortie, féru de culture orientale comme je le suis.
    Un film à voir au premier, au second et au troisième degré, ne serait-ce que pour cette bande de bras cassés de mafiosi à pisser de rire, tous plus loosers les uns que les autres :
    Tous scotchés à leurs dessins animés d'une façon pathétique et pathologique (mais finalement assez peu anodine, car en général, si l'on observe bien, le cartoon prédit presque toujours ce qui va leur tomber sur la tête) :
    L'histoire invraisemblable d'un tueur à gages black - le très célèbre Forest Whitaker - recruté par la fameuse bande citée ci-dessus pour un contrat visant l'un des leurs, laquelle va par la suite à tout prix tenter de l'éliminer - code de l'honneur sicilien oblige. Une histoire dans laquelle on rencontre une petite fille férue de littérature japonaise, un vendeur de glaces français qui ne parle pas un mot d'anglais, un mafieux bien déjanté qui ne jure que par Public Enemy, et bien d'autres curiosités du même genre... Inénarrable, en résumé !
    Sans omettre la présence pendant tout le film du groupe RZA :
    Mais au-delà de ses aspects humoristiques très décalés, un peu à la Tati, finalement, c'est un film extrêmement puissant qui brasse de nombreux thèmes, notamment celui de la communication - verbale ou non - entre êtres humains. Avec entre autre cette scène non dénuée d'humour, où notre acteur national Isaac de Bankolé (qui ne comprend pas un mot d'anglais) suppute les intentions du héros :
    ...lequel lui répond quelques minutes plus tard (sans avoir non plus compris un traître mot de français) par les mêmes mots texto :
    Quelque part, je trouve ça géant, cette scène. Je veux dire, ça me parle vraiment, ça me rappelle de vraies expériences vécues à l'étranger... Quand la communication verbale est absolument impossible, et qu'on s'aperçoit alors qu'il y a tellement d'autres façons de communiquer, par le geste, le regard, etc... C'est magique, par moment !
    Bref, moi qui vénère les animaux, il y a une autre scène mythique de ce film que j'adore, c'est celle-ci, lorsque Forest Whitaker tombe par hasard sur deux exaltés de la chasse, vaguement racistes sur les bords :
    Ce n'est pas pour être passéiste, dans le genre de Sacha Guitry, mais bon, il faut tout de même bien admettre, comme le suggère Jim Jarmusch, la supériorité absolue des cultures anciennes : pour une raison ou pour une autre, il y a un truc qu'ils savaient, et qu'on a sans doute perdu, je crois… 
    L'autre leçon à retenir de ce film, c'est qu'il est presque entièrement bâti à partir du 葉隠れ (Hagakure), un ouvrage du XVIIIème siècle de Jôchô Yamamoto (山元, pour les intimes) recensant la plupart des codes d'honneur des samouraïs, remis à l'honneur et popularisé par Mishima (三島) peu de temps avant son seppuku (autrement dit, "Harakiri", qui n'est pas un mot japonais), preuve s'il en est qu'il avait vraiment été au bout de sa démarche.
    Et si vous voulez mon personnel avis...
    Tous les musiciens devraient acheter ce livre (Le Japon Moderne et l'Éthique Samouraï, Yukyô Mishima, Arcades, Gallimard), car presque toutes les lois de cette éthique s'appliquent, trait pour trait, à la musique. Un exemple au hasard, cité dans le film :
    (Traduction : Il existe un certain état d'esprit qu'on a pu appeler état d'esprit du temps de pluie. Quand on se trouve pris sous une averse soudaine, on peut essayer de ne pas se faire mouiller en courant de toutes ses forces ou en cheminant sous l'avancée des toits ; mais quoiqu'on fasse, on sera trempé. Si on s'est mentalement préparé dès le départ à être mouillé, on ne sera pas le moins du monde dépité lorsque cela se produira. C'est là une attitude profitable en toute circonstances). Et j'ajouterais : surtout en situation de concert ou d'examen, vraiment, on ne pourrait pas mieux décrire l'état d'esprit idéal à avoir en ce genre de cas.
    Si vous n'êtes pas encore convaincu, deux autres bonnes raisons de ne pas zapper ce film grandissime. D'une part, Forest Whitaker, qui à lui seul vaut le détour, je veux dire au sens où il se rattache à la très rare catégorie d'acteurs, qui sont là sans être là : Jacques Dutronc, Jacques Gamblin, Kitano... Forest Whitaker, bien sûr, et même Clint Eastwood de temps en temps...
    Et puis bon. Pour moi qui suis un homme, malgré tout, la quatrième raison de voir ce film, c'est quand même la petite Tricia Vessey, une actrice totalement inconnue jusqu'alors (et jusqu'après, je crois), mais qui est vraiment à 712% mon type de femme préféré :
    Pas japonaise, mais j'adore (c'est une balance, au cas où vous souhaiteriez le savoir)…
    Mais bref, trêve de conneries : ce film est vraiment un chef-d'œuvre du septième art comme on en voit assez rarement, à vous procurer de toute urgence (et encore, j'ai assez peu parlé de la bande son minimaliste, mais géniale de RZA).

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    2 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    Merci pour les images, les citations, les commentaires. Ghost Dog est un chef d'oeuvre, un des films que je peux voir et revoir sans me lasser.

    jeudi, 02 février, 2023  
    Blogger Vincent said...

    Moi aussi, je te dis un grand merci, d'être le premier commentateur ! Parce que ce site était encore très débutant à l'époque (octobre 2006), et qu'il s'est pas mal amélioré depuis... Ce qui peut se constater en revenant au début, en cliquant tout en haut sur le lien OUI, C'EST BIEN ICI !

    jeudi, 02 février, 2023  

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