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  • dimanche, février 20, 2022

    ROBOCOP (PAUL VERHOEVEN)

    Serait-ce le premier film de Paul Verhoeven, en 1987 ? Certes non, vu sa longue expérience de réalisateur aux Pays-Bas, où il est né... Mais la politique lui déplaisant de plus en plus, il décida de s'installer aux Etats-Unis, où il entra grâce à Steven Spielberg, et entreprit aussitôt de faire une œuvre dont Terminator était en quelque sorte le frère ainé, son idée avant tout basée sur le scénario de Edward Neumeier et Michael Miner, qui avait déjà travaillé sur Blade Runner. Comme quoi, ce n'est pas basé sur rien, n'est-ce pas ?

    Il y avait pas mal d'acteurs envisagés, notamment Rutger Hauer, Arnold Schwarzenegger, ou encore Michael Ironside, mais pour des raisons de taille et de finesse, on engagea Peter Weller, qui interpréta du même coup le plus grand rôle de sa vie, celui de Alex Murphy / RoboCop :

    Côté femme, il n'y en avait par contre qu'une seule pour jouer Anne Lewis, Nancy Allen. C'était en réalité la première femme de Brian De Palma, avec qui elle collabora à Carrie au bal du diable, Pulsions et le génial Blow Out, avant de se tourner vers RoboCop, puis d'arrêter définitivement le cinéma :
    Mais le plus important prend lieu dès le début, lors d'une réunion symbolique de OCP (Omni Consumer Products)...
    Où le second grand chef, Richard "Dick" Jones (Ronny Cox), présente son robot ultrapuissant, ED-209, qui ne mange ni ne boit, ne dort jamais, et dispose en outre d'armes extrêmement puissantes :
    Aussitôt, il décide de le tester devant tout le monde, quelle que soit sa véritable intention, en réalité fonder une nouvelle ville sur l'ancienne de plus en plus dégradée, Delta City :
    Mais c'était un petit peu se tromper sur l'intelligence du robot, très limitée... Meilleure preuve avec ce carnage douteux, qui touche irrémédiablement l'un des employés d'OCP :
    Aussitôt, nous passons donc à la deuxième phase, la nomination de Alex Murphy - accompagné d'Anne Lewis - dans l'un des secteurs les plus mal famés de Détroit... Où hélas, il se fait bientôt piéger par Clarence Boddicker (Kurtwood Smith), le chef des mafieux :
    Pour se faire descendre peu de temps après par le reste de la bande :
    Fort heureusement, cela coïncide bien avec un plan déjà monté par Robert Morton (Miguel Ferrer), depuis longtemps en réaction à l'échec du ED-209... Placer un policier dans une zone impossible, attendre qu'il meure, et s'en charger pour le transformer en flic impeccable :
    Il ne lui reste plus qu'une ou deux choses à faire, et voilà, tout est quasiment bon - y compris l'apprentissage de phrases mythiques :
    Là, nous avons plusieurs fois l'occasion de voir Alex Murphy - rebaptisé RoboCop - au plus haut de sa forme, par exemple en train d'empêcher un pur braquage de supermarché :
    Ou encore, sauvant in extremis une jeune fille des mains de plusieurs prédateurs insouciants :
    Voire même le maire, ce qu'il réussit à chaque fois très bien :
    Ce qui laisse la télévision sans voix, devant un tel miracle :
    C'est là le point le plus haut que peut atteindre Robert Morton, et il ne se prive pas d'en donner les véritables raisons à son collègue :
    Durant tout ce temps, néanmoins, il se passe quelque chose de relativement important, lorsqu'Emil Antonowsky (Paul McCrane) braque une station-service avec beaucoup de violence :
    Cet homme est en réalité l'un de ceux de Clarence Boddicker, ce dont Robocop se souvient très bien, au point que ceci ramène à la surface des faits que l'on avait décidé d'enterrer :
    Notamment sur ce qu'était sa propre vie, avant sa mort :
    C'est alors là que nous visitons, avec lui, sa propre maison (désormais mise en vente), et retrouvons même son fils :
    Ses meubles préférés :
    Et bien sûr, son unique femme - de laquelle il a, tout comme son propre fils, une vision irréelle, rien de plus :
    Du coup, cela éveille de plus en plus ce qu'il lui reste comme conscience... Et il décide d'ignorer provisoirement les ordres de OCP, pour partir personnellement à la recherche de Leon Nash (Ray Wise) et de Clarence Boddicker, le grand chef :
    Sauf que Clarence Boddicker n'est pas du tout où on l'attend, mais bien au contraire sur le point de faire subir le pire au yuppie de Détroit, Robert Morton, qui pour l'heure s'enivre surtout de femmes et de coke :
    Mais cela dure peu de temps, inutile de le dire - surtout avec les propos du "vrai chef", Dick Jones, qui sont retransmis grâce à un DVD très explicite :
    Inutile de citer son ultime phrase, "on aurait pu être amis !", n'est-ce pas ? Car ce n'est pas le cas :
    Il reste cependant à RoboCop à arrêter Clarence Boddicker, ce qu'il va enfin réussir par faire... Sauf qu'il se trompe à peu près sur tout, ne voyant pas la connexion complexe qui s'engage entre Clarence et Dick Jones, bien plus alliés qu'ennemis :
    C'est la raison principale pour laquelle il a fixé la Directive 4, qui le met à l'abri des éventuelles prérogatives de RoboCop :
    Redoutable, non ?
    Surtout que Dick Jones a toujours sous la main son propre robot du début, l'ED-209 :
    Lequel, rendu sur les escaliers de l'immeuble principal, n'hésite pas à tirer :
    Sinon qu'il est toujours aussi intelligent, et ne voit pas que Robocop parvient à le réduire à néant, après sa descente catastrophique sur l'escalier en question :
    Le problème se résume donc, pout l'instant, à une sérieuse prise de bec entre les deux chefs de la ville de Détroit :
    Ainsi qu'à une bien plus amicale relation entre RoboCop et Anne Lewis, où celle-ci le reconnait rapidement sous son masque :
    C'est le moment pour RoboCop de se mettre en route pour une vieille usine désaffectée, sachant très bien les risques qu'il encourt :
    Mais peu importe, au fond... Déjà, il fait tomber Emil Antonowsky dans une flaque mortelle, ce qui place à dépourvu Leon Nash, l'un des derniers survivants du groupe de terroristes :
    Lequel s'en va rapidement vers les hauteurs du bâtiment, afin de laisser tomber toute une série de poutrelles sur RoboCop :
    C'est là où l'on pourrait croire à la victoire finale de Clarence Boddicker... Mais hélas pour lui - et tant mieux pour nous - RoboCop le tue à la dernière minute, le frappant à la gorge de son impitoyable crochet d'interfaçage : 
    Il ne reste donc plus que Dick Jones, le second grand chef de l'OCP, qui fait comme d'habitude la grande erreur de s'en remettre à ED-209 pour le défendre :
    Sauf que là, sa mise en ridicule va bien plus loin que les deux premières fois :
    Le contraignant bientôt lui-même à prendre en otage le véritable chef de l'OCP (Dan O'Herlihy), avec de graves menaces sur lui :
    Mais celui-ci ne renonce pas, il le vire d'emblée, ce qui le prive de l'usage de la Directive 4, et le précipite du haut de la tour en question :
    Il ne reste donc plus que le principal chef de l'OCP, et RoboCop... Qui trouve aussitôt le moyen de se rebaptiser lorsqu'on lui demande son nom, inutile de le préciser :
    Lors de sa sortie, RoboCop créa une petite panique au sein des critiques et des intellectuels : s'agissait-il d'un pamphlet gauchiste contre la politique du président alors en place, Ronald Reagan, ou au contraire d'une vision droitière d'un monde au bord du chaos, qu'il convient de contrôler ? Ecoutons la réponse de Paul Verhoeven :

    Dans ce cas, c'est très réussi comme film, n'est-ce pas ? Bien qu'utilisant des acteurs assez peu connus, et confiant la musique à Basil Poledouris - en attendant Jerry Goldsmith -, il a connu un très grand succès, remportant 11 récompenses, et multipliant le budget initial par cinq ! Histoire de ne pas vous laisser sur votre faim, je vous donne tout de même un court - mais éloquent - trailer, entièrement en VO :

    Mais rassurez vous, j'ai aussi une très touchante chronique, cette fois-ci entièrement en français : 

    Même 35 ans après, il reste toujours (hélas) d'actualité, et vous pourrez le constater en lisant attentivement ce qui en est dit sur Wikipédia - ce qui vous laisse, bien sûr, l'occasion de laisser un commentaire, merci d'avance !

    Autres films du même réalisateur : Total RecallBasic InstinctStarship TroopersHollow man

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    6 Comments:

    Anonymous Jean-Paul Desverchère said...

    « Les critiques ont salué le film comme un exemple de film d'action intelligent qui possédait un message philosophique et une satire plus profondes, mais avec des réserves sur l'extrême violence tout au long du film. »
    Wikipédia

    Oui exactement, rester lucide devant ce déferlement de violences tout en admettant secrètement que peu à peu notre société se dirige lentement vers ce genre d’images.

    Un nouveau cop générationnel, robotisé, pion sans valeur autre que celle d’obéir, appliquant dans un premier temps ses procédures de recadrages sans états d’âmes, au service d’une hiérarchie mercantile sur un territoire sans foi ni loi ou parlementer ne sert plus à rien.

    Un prototype « organico » mécanisé hyper performant ne se contentant que d’appliquer les arcanes de sa programmation, se retrouve soudainement tourmenté par les flashbacks sensitifs d’une existence antérieure.

    Restauration d’une conscience oubliée, partenaire d’une robotisation incontournable lui attribuant un nouveau cap, celui d’un entendement lui permettant enfin de saisir le véritable sens des choses en lui attribuant un nom: le sien.

    dimanche, 20 février, 2022  
    Blogger Vincent said...

    Oui, malheureusement, tu as bien raison : c'est un film d'action intelligent, mais qui va un peu loin niveau violence, c'est sûr... Quoi qu'il en soit, c'est un film qui reste toujours d'actualité de nos jours, ceci 35 ans après sa réalisation ! Chapeau, tout de même (comme d'ailleurs presque tous les films de Paul Verhoeven)...

    dimanche, 20 février, 2022  
    Blogger Jean-Paul Desverchère said...

    J'aime bien aussi le réalisme moyenageux de son film la chair et le sang.

    lundi, 21 février, 2022  
    Blogger Vincent said...

    Ca a l'air très bien, en effet, surtout pour son dernier film tourné en Europe, en 1985... Hélas, je ne l'ai jamais vu - comme la plupart des œuvres tournées avant les Etats-Unis !

    lundi, 21 février, 2022  
    Anonymous DELESALLE said...

    j'avoue que dans ce climat d'incertitude et de violence actuels, malgré votre excellente analyse(come toujours Vincent) c'et le genre de film que j'ai envie de ne pas regarder jusqu'au bout. Vous l'aurez compris n'est ce pas, je suis un peu dépassée. Autre génération sans doute. Je prendrai plus de plaisir à vous emboiter le pas dans vos prouesses et trouvailles pour l'architecture de Paris, dont vous êtes Fan, comme moi!! A bientôt donc et bienvenue parmi nous dans "j'aime Paris"!

    samedi, 26 février, 2022  
    Blogger Vincent said...

    Certes, le climat de violence actuel ne s'y prête pas, c'est sûr et certain, même 35 ans plus tard... Ce n'est pas une question de génération, mais du pouvoir absolu d'un seul homme sur ses (très nombreux) compatriotes, qui pour la plupart ne sont d'ailleurs pas d'accord avec lui ! Enfin bon, tout comme vous, je préfère Paris... Et d'ici deux jours (ou neuf, si vous préférez), je me rendrais donc de nouveau sur J'AIME PARIS (sur Facebook), en entamant cette fois-ci le Vème arrondissement (je crois) !

    samedi, 26 février, 2022  

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