Le premier film de la série ? Bien sûr que non ! C'est le fait de Die Hard (1988), tourné par le même réalisateur, suivi ensuite par Die Hard 2 (1990, Renny Harlin), puis bien après par le beaucoup plus décevant Live Free or Die Hard (2007, Len Wiseman)... Au milieu de tout cela, nous avons fort heureusement Die Hard with a Vengeance (1995), qui a pratiquement fait le meilleur score du monde, et ceci pour une bonne raison :
Comme c'en est le cas avec Indiana Jones de Steven Spielberg ou Lethal Weapon de Richard Donner - tous en quatre films -, celui-ci a pour originalité de rajouter un nouveau personnage très important, allant au départ assez mal avec le héros principal. Dans le premier cas, il s'agissait de Sean Connery (opposé à Harrison Ford), dans le second de Rene Russo (face à Mel Gibson et Danny Glover), et enfin dans celui-ci de Samuel L. Jackson, tombant par hasard sur Bruce Willis.
Autre phénomène particulièrement sensible : le film se livre sur ces deux personnages au jeu du chat et de la souris, sans compter la présence d'un troisième individu, à la tête de tous les évènements imprévus qui apparaissent d'un bout à l'autre... A commencer par cette explosion en plein cœur de New York, juste pour rire, dira-t-on, et aux fins de bien définir le rôle fondamental de chacun :
L'inspecteur Walter Cobb (Larry Bryggman) reçoit un coup de fil anonyme d'un nommé Simon, qui concerne le lieutenant John McClane (Bruce Willis)... Cela tombe très mal, car John est depuis un certain temps suspendu de ses fonctions, souffre d'une bonne gueule de bois, et doit comme par hasard débarquer dans Harlem en portant un panneau disant tout simplement "I hate niggers" :
Par grande chance, il tombe sur Zeus Carver (Samuel L. Jackson), électricien et antiquaire afro-américain, qui sort vite de sa boutique pour le sauver d'un lynchage public pour racisme :
Pour tout dire, ces deux-là se révèlent au départ plutôt incompatibles : d'un côté, John sort mal de sa cuite, et s'avère somme toutes assez raciste... De l'autre, Zeus semble à l'opposé très calme, cultivé, et prêt à tout pour le sauver des autres noirs, de plus en plus dangereux !
Du coup, ils partent à toute vitesse dans une voiture volée au dernier moment, même si cela leur attire quelques ennuis :
Arrivés enfin au commissariat, ils reçoivent tous deux les ordres de l'énigmatique Simon, qui consiste à se rendre à un téléphone près d'un métro de la 72ème rue... Une fois sur place, ils reçoivent un coup de fil trompeur, leur imposant une sorte de calcul assez difficile à gérer :
Mais Zeus trouve la bonne solution, non seulement parce qu'il est à jeun, mais surtout car il a démasqué tout de suite le piège de la question - dont l'origine n'était pas le nombre de chats, mais juste celui d'un seul homme, donc un numéro qui se termine par un 1 :
Du coup, ils obtiennent une menace bien plus réaliste de Simon, consistant à se rendre à une station de métro de Wall Street en moins de 30 minutes... Vu que c'est pratiquement impossible, Zeus se résout à garder le taxi, tandis que John décide d'emprunter le métro, malgré toutes les difficultés qu'il encourt :
John y parvient, mais une fois à l'intérieur du métro, il s'aperçoit qu'une bombe piégée se trouve déjà en charge, et qu'il n'a plus qu'une chose à faire, la jeter le plus vite possible à l'arrière du train :
Cela provoque immédiatement une explosion, car Simon a estimé que John ne s'était pas encore rendu à la gare - même si Zeus était déjà sur place, et tentait de convaincre un policier de sa bonne foi :
Vous trouvez la musique très efficace, n'est-ce pas ? Normal, vu qu'elle est due à Michael Kamen, qui avait déjà accompagné les deux premier Opus - sans même parler des antérieurs Dead Zone de David Cronenberg, de Brazil de Terry Gilliam, ou de Lethal Weapon de Richard Donner...
Totalement déjoué par le fait, John n'a plus qu'à monter dans la voiture de l'inspecteur Walter Cobb, où il rencontre deux nouveaux enquêteurs du FBI... Et bien sûr, il finit par comprendre que la voix de Simon ressemble étrangement à celle de Hans Gruber - autrement dit, celui qu'il avait poussé du toit dans le premier Die Hard, son frère :
Au même moment, une alerte se transmet rapidement vis-à-vis d'une école inconnue, où doit à nouveau exploser une bombe - visant cette fois-ci les enfants... Ceci a beau être totalement faux, personne ne le soupçonne encore, et le travail de tous les policiers s'avère hallucinant :
Ainsi vient pour Simon l'occasion de se montrer tel qu'il est (Jeremy Irons), et d'accomplir sans plus tarder ce pour quoi il est venu :
Pendant qu'il investit sans difficulté la réserve fédérale - autrement dit, 140 milliards de dollars -, il laisse son amie accomplir la partie la plus brutale de son acte :
John et Zeus se rendent durant ce temps à Central Park, non pas sur la route, mais via le parc lui-même... Ils parviennent, de justesse, à résoudre une nouvelle énigme proposée par Simon - ce qui ne les met pas pour autant à l'abri :
Du coup, ils se séparent, puis John traverse le tunnel avec l'aide du camionneur Jerry Parks (Joe Zaloom), abattant au passage quelques concurrents... S'en rendant très vite compte, Simon décide de faire sauter le barrage, mais John réussit à fuir l'inondation déclenchée :
Il retrouve miraculeusement Zeus en voiture, avec qui il décide d'embarquer sur le vaisseau - sur lequel se trouvent d'après eux les 140 milliards de dollars récoltés :
Mauvaise idée, car ils sont pris et enchaînés par Simon... Ils réussissent toutefois à se libérer, puis à sauter in extremis du bateau - sur lequel d'ailleurs ne se trouvait aucun or, vu que Simon se fait un grand plaisir dès le début à enchaîner ses devinettes :
Se croyant totalement à l'abri, Simon fête donc son immense victoire avec tous ses amis, tout aussi bien allemands que russes :
Mais c'était sans compter avec la dernière intervention de John, qui se voit repéré à la dernière minute :
Il finit par abattre l'hélicoptère de Simon, en le faisant couper froidement par une ligne électrique :
Tout serait donc terminé ? A priori, John et Zeus étant maintenant de très bons amis, rien ne semble impossible... Mais c'est son coup de fil manqué à son ex-femme qui le rend d'un seul coup aussi irascible qu'au tout début - ce qui donne envoi au générique de fin, et du coup à un nouveau - et plus décevant - Live Free or Die Hard (2007) :
Inutile de vous demander si vous avez bien aimé ce film, je suis pratiquement sûr que oui... Ce dont je m'excuse par contre, c'est l'impossibilité de décrire ce chef-d'œuvre conformément à sa construction, c'est à dire : d'une grande précision, avec une intrigue de plus en plus poussée, un rythme impeccable, au moins trois acteurs excellents, et enfin une musique parfaite !
En tous cas, Die Hard with a Vengeance eut un budget final fabuleux, quasiment égal à quatre fois la somme initiale, récompensé à cet égard par Goldene Leinwand en 1995, et remporta l'année suivante le BMI Film Music Award - grâce encore une fois à Michael Kamen... C'est très bien, n'est-ce pas ?
Daté de 2001, il s'agit d'un film assez étrange pour plusieurs raisons : 1) Son thème est très proche de Showtime (2002), basé comme lui sur la présence essentielle de la télévision dans sa lutte contre le crime 2) Son acteur principal est le même, Robert De Niro, contraint contre sa volonté de travailler avec quelqu'un d'autre 3) Par contre, de façon opposée à ce dernier film humoristique, 15 minutes nous révèle la pure vérité des lois américaines, de l'obsession que la télévision provoque chez des exilés de l'Europe de l'Est, et pour cette raison, il s'agit d'une œuvre assez noire et tendue, pour ne pas dire plus...
Son cinéaste n'est pas très connu, mais son unique film antérieur, Deux Jours à Los Angeles (1996), fut fort bien apprécié, et qui plus est pour les mêmes raisons de réalisme et de véracité - ce qui allié à une très bonne réalisation et à d'excellents acteurs, rend le succès assez évident.
Au tout début, nous ne faisons que rencontrer brièvement, lors de leur arrivée aux USA, Emil Slovak (Karel Roden), venant de Tchécoslovaquie, et son ami Oleg Razgul (Oleg Taktarov), un russe... Tout ceci pourrait bien sûr se passer normalement, mais Oleg Razgul se dévoile en fait déjà beaucoup plus :
C'est alors qu'on découvre immédiatement ce qui se passe avant une émission de télévision basée sur le thème de la criminalité, une âpre discussion entre Cassandra (Kim Cattrall) et le grand chef Robert Hawkins (Kelsey Grammer) :
Peu de temps après, l'on revoit Oleg Razgul au centre de New York, qui ne peut pas résister à son premier vol, celui d'une caméra :
Bien que ceci embarrasse beaucoup Emil Slovak, il se rend néanmoins avec lui chez un ami, qui lui doit beaucoup d'argent - suite à un assez long séjour en prison :
Devant l'incapacité de celui-ci à lui rendre, il décide de tuer et de brûler tous ceux présents, étant déjà filmé par Oleg Razgul... Sous un regard extérieur, qui va nous poursuivre une bonne partie du film :
Alors apparaît enfin le policier le plus célèbre de New York, vu sa présence à la télévision, Eddie Flemming (Robert De Niro), accompagné par Leon Jackson (Avery Brooks) :
Ainsi qu'un pompier beaucoup moins connu, Jordy Warsaw (Edward Burns) :
Et le regard énigmatique de cette femme que nous ne connaissons pas encore, Daphne Handlova (Vera Farmiga) :
Il faut dire qu'Emil Slovak cherche contre tout prix à la retrouver, et qu'il appelle à ces fins une agence bien spécialisée dans les jeunes filles... Sauf que cette boîte ne lui envoie pas la bonne, et qu'ayant commencé bien calmement, Emil Slovak devient de plus en plus nerveux :
Allant encore une fois jusqu'à tuer sans pitié la femme en question - Oleg Razgul utilisant cette fois la solarisation de son image, afin de faire selon lui le meilleurs film possible :
Peu de temps après, Eddie Flemming et Jordy Warsaw se rendent sur les lieux, à la fois stupéfaits par la violence de l'acte et la volonté systématique de l'auteur :
Du coup, ils vont voir la directrice de cette agence de filles, Rose Hearn (Charlize Theron), qui leur dit le peu qu'elle sait d'elle - car elle n'a pas pu la recruter :
Malgré tout, Eddie Flemming et Jordy Warsaw finissent par retrouver Daphne Handlova - celle qui a vraiment vu le tchèque tuant les deux personnes au tout début, mais pour la première fois de sa vie :
C'est le moment un petit peu apaisé du film... Celui où Jordy Warsaw rentre chez lui, et où Eddie Flemming rencontre enfin dans le calme la femme qu'il souhaite épouser, Nicolette Karas (Melina Kanakaredes, qui sera très connue pour interpréter de 2004 à 2010 un personnage dans Les Experts : Manhattan) :
Et il va même tenter de lui parler en grec - origine bien réelle de cette actrice :
Hélas pour lui, il se voit repéré dans le même temps par Emil Slovak :
Qui s'introduit chez lui subrepticement et menace de le tuer - quel que soit ce qu'Eddie Flemming lui dise en vérité :
C'est le départ de l'une des phases les plus glauques du film, où Emil Slovak s'énerve de plus en plus... Non seulement auprès de Oleg Razgul, auquel il reproche de prendre ses images comme il le veut, mais surtout vis-à-vis de Eddie Flemming, qu'il va finir par assassiner comme les autres :
Bien sûr, sa mort est annoncée officiellement à la télévision, ce qui met Jordy Warsaw très mal à l'aise :
Mais pendant ce temps, un marché est proposé de façon anonyme à Robert Hawkins par Emil Slovak, consistant à lui donner le film en échange d'un million de dollars :
Et aux seules fins de bien insister sur le sérieux de cette proposition, ces deux immigrés mettent en place tout un système, permettant de bien coincer Jordy Warsaw et Daphne Handlova dans l'appartement de cette dernière :
Ce qui est évidemment le second passage du film particulièrement difficile à soutenir... Mais dont deux personnes ont en attendant l'air extrêmement contents, et en profitent pour remplir encore plus leur film déjà bien avancé :
Heureusement, à la toute dernière minute, Jordy Warsaw parvient juste à s'en sortir comme il faut, de même que Daphne Handlova... Et pendant ce temps, rendu dans une grande salle, Emil Slovak profite de son million de dollars avec Oleg Razgul, sous l'œil télévisé et virtuel de Robert Hawkins :
Mais Jordy Warsaw ne se satisfait pas du tout de la mort d'Eddie Flemming, et décide d'emmener Emil Slovak dans un coin bien isolé :
Ceci même malgré l'opinion inverse de l'inspecteur de police Leon Jackson... Malheureusement, il n'a pas les réponses aux questions qu'il pose à Emil Slovak, et ce dernier a la grande chance de voir toute la police intervenir au dernier moment :
Du coup, il est remis aux mains du grand avocat Bruce Cutler (interprété par lui-même, à tel point que l'on se demande réellement le rôle qu'il occupe dans ce genre d'enquête)... Car il exige dès le départ une répartition équitable des droits du film, avant d'accepter finalement sa redescente à 30%, sous la pression d'Emil Slovak :
Et peu de temps après, il déclare à tout le monde la prétendue maladie mentale d'Emil Slovak, qui va le contraindre à se rendre à un centre psychiatrique plutôt qu'à une prison :
Mais hélas, au même moment, Oleg Razgul - que l'on croyait disparu depuis un bout de temps - contacte Robert Hawkins et lui propose un bout de film, qu'en plus il lui offre gratuitement :
Résultat ? Emil Slovak le repère au dernier moment, tente de l'abattre, et saute finalement sur la veuve d'Eddie Flemming, Nicolette Karas :
Mais cette fois-ci, Jordy Warsaw ne se laisse plus arrêter par personne, et finit par l'avoir :
Et tout comme Emil Slovak, Oleg Razgul meurt à son tour en laissant uniquement son film - probablement de 15 minutes, évidemment :
Voici donc l'ultime plan, dans lequel l'on distingue tout à la fois la grandeur de Jordy Warsaw face à des êtres tels que Oleg Razgul, et en même temps sa soumission à la grandeur de New York et à la corruption latente de presque tout le monde :
Très curieusement, j'ai trouvé très peu de vidéos concernant les grandes scènes du film... Mais au moins, il y a celle-ci, qui nous donne le point de vue du réalisateurs et des acteurs, et finalement, ce n'est pas mal du tout !
En tous cas, j'ai énormément aimé cet Opus - de même j'ai beaucoup apprécié Showtime sorti l'année d'après, mais pour de tout autres raisons... En fait, l'on se trouve ici tout à la fois loin des films traditionnels sur la police et les truands, mais surtout des séries télévisées fort nombreuses sur le même thème, qui se terminent dans 99% des cas par une fin très positive pour les enquêteurs en question. Ce qui est certes agréable pour les spectateurs, mais pas du tout réaliste concernant le destin réel des policiers et des pompiers.
Est-ce que vous aimerez ce film autant que moi ? C'est fort probable, entre autre par la présence de Robert De Niro, qui se révèle toujours magique, aussi bien dans la position tragique qu'il occupe ici, que dans le rôle quasiment humoristique qu'il tient dans Showtime. Et n'oublions pas non plus de saluer John Herzfeld et Tom Dey, chacun de bons réalisateurs surtout connus grâce à ces deux œuvres - qui malgré leurs différences s'avèrent réellement excellentes !