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  • mercredi, août 10, 2022

    JACKIE BROWN (QUENTIN TARANTINO)

    C'est le troisième film de Quentin Tarantino (1997), après son premier essai Reservoir Dogs (1992) et avec sa fulgurante ascension grâce à Pulp Fiction (1994). Pour la toute première fois, il ne se targuait pas d'un scénario dû à lui-même, mais se basait sur un livre d'Elmore Leonard, Punch créole (1992). Dont il filmera avec la plus grande fidélité le jeu typiquement blaxploitation des années 1970, dont la très connue actrice Pam Grier - qui incarne à proprement parler Jackie Brown - sera la vedette principale :

    On pourrait en dire la même chose de Louis Gara (Robert De Niro) et surtout de Ordell Robbie (Samuel L. Jackson), qui a reçu pour ce film plusieurs fois le prix du meilleur acteur. Mais pour ma part, je trouve par contre que Robert De Niro déçoit beaucoup, en jouant systématiquement à l'opposé du personnage qu'il incarne très souvent, fin, intelligent et prêt à tout pour faire tomber les autres :
    Ne manque plus qu'une seule personne dans cet entretien, la fameuse Melanie Ralston (Bridget Fonda), la vague amie de Ordell Robbie... Mais en tant que fétichiste, quand Quentin Tarantino a la possibilité de faire un superbe plan des pieds, il ne saurait filmer autrement :
    En fait, le but de cette première rencontre n'est autre que de nous faire découvrir les activités financières de Ordell Robbie... Qui on l'air un peu tendues, mais en fait sont très simples, et reposent entièrement sur les armes à feu et la mode actuelle - car la blaxploitation joue bien sûr avec cet aspect :
    Le seul qui soit réellement tendu, c'est Ordell Robbie lui-même, et nous le voyons tout de suite dans la façon dont il traite Beaumont Livingston (Chris Tucker), qui s'est bêtement fait coincer par la police :
    Evidemment, il le fait sortir de prison rapidement, mais pas pour grand chose... A peine tenté un petit voyage en voiture, il abat aussitôt Beaumont Livingston, présentant cela à Louis Gara comme un acte presque naturel :
    Pendant tout ce temps, nous apprenons autre chose : deux policiers bien connus, Ray Nicolette (Michael Keaton) et Mark Dagus (Michael Bowen), viennent d'arrêter l'hôtesse Jackie Brown non seulement pour sa transmission d'argent liquide à Ordell Robbie, ce qu'ils savaient déjà, mais aussi pour sa possession de 50 grammes de cocaïne, ce qu'elle ignorait elle-même :
    Résultat ? Elle va tout de suite en prison, et Ordell Robbie réussit à l'en sortir - Dieu seul sait à quels fins - grâce à Max Cherry (Robert Forster), le chargé de caution qui avait déjà libéré Beaumont Livingston. Robert Forster obtient ainsi le second rôle le plus important dans le film - ayant été très célèbre dans les années 1970 -, et il va se jouer entre lui et Jackie Brown ce que l'on pourrait presque nommer une passion :
    En tous cas, dès que Jackie Brown est libérée de prison, elle se retrouve en présence de Ordell Robbie, et cela ne se produit pas du tout comme nous l'avions prévu. Bien au contraire, elle fait tout ce qu'il faut pour obtenir au moins une petite contribution de Ordell Robbie, et celui-ci accepte sans trop de problèmes :
    Peu de temps après, d'ailleurs, Jackie Brown se retrouve dans son propre appartement, avec Max Cherry, la très rare personne à qui elle peut faire des confidences, sans guère se soucier de ce qui est permis ou non :
    Ensuite, bien avant la scène finale, se déroule cette petite interruption... Louis Gara n'était pas obligé, mais après tout, peu importe, et le voilà en train de prendre par derrière Melanie Ralston :
    C'est le moment pour Jackie Brown et Ordell Robbie de tout arranger sur la technique de transmission secrète de l'argent, en se basant sur différents points, qui vont de la marche à suivre vers l'identité des receveurs :
    Evidemment, ils ne pensent pas se tromper... Mais c'est oublier un peu vite la cupidité et le mépris de son copain qu'entretient Melanie Ralston, et surtout la docilité de Louis Gara, prêt à tout :
    Il ne reste plus à Mark Dargus et Ray Nicolette qu'à bien définir, aux yeux de Jackie Brown, les conditions de la nouvelle translation :
    Et c'est enfin adéquat pour elle et son associée du jour, la très jeune Sheronda (Lisa Gay Hamilton), de se livrer à l'échange :
    Sauf que bien sûr, rien ne se passe comme prévu... Nous voyons déjà Jackie Brown tout comme sur son premier plan :
    Mais de plus en plus en plus affolée, devant la constatation que rien ne se déroule comme prévu :
    Ce qu'il ne faut pas oublier, et qui bien sûr provoque des irritations chez tout le monde, c'est la durée des scènes suivantes, qui a l'air d'autant plus incohérente qu'elle se base sur la répétition des mêmes escroqueries, vues et filmées différemment, compte tenu de l'identité de celui qui regarde...  La meilleure preuve avec ces reproches tout simples, venant de Melanie Ralston et visant en premier lieu Louis Gara :
    Ce qui se terminera par deux coups de revolver - qui nous font découvrir sous un aspect encore pire Robert De Niro jouant une sorte de taré, incapable de digérer la moindre chose :
    Pour une fois, vous pouvez en juger par vous-même !
    Continuant à interpréter son personnage sous-développé, Louis Gara se voit d'ailleurs incapable de répondre aux différentes questions de Ordell Robbie :
    Avec pour résultat cette intense méditation - superbement filmée par Quentin Tarantino :
    Et la mort immédiate de Louis Gara, également par revolver :
    Que nous faut-il donc, pour finir le film ? Et bien, tout d'abord, nous allons miser là-dessus, Jackie Brown s'entrainant à plusieurs reprises à abattre Ordell Robbie, avec de plus en plus de convictions :
    Pour en finir avec cette mise à mort finale de Ordell Robbie, celle-ci n'étant pas du tout commise par Jackie Brown, mais par Ray Nicolette bien caché, qui vient juste constater le décès en question :
    Regardez, la première partie de l'extrait n'est pas forcément très sympathique :
    Mais la seconde l'est obligatoirement, lorsque l'on voit Jackie Brown en train d'essayer de persuader Max Cherry de lâcher son boulot, et de prendre également l'avion vers l'Espagne :
    Est-ce qu'ils s'aiment, ou non ? Cela a l'air très clair du côté de Jackie Brown, et bien moins précis vu par les yeux de Max Cherry :
    Mais cela va fondre dans le flou - tel un film de David Cronenberg, où nous avons souvent de nombreuses fins possibles, en raison de nos propres réactions...
    Alors, que dire de ce film, dans l'ensemble ? Commençons d'emblée par le coté négatif 1) Tout d'abord, évidemment, le jeu de Robert De Niro, qui contrairement à ses habitudes, reste ici à peine crédible 2) Le fait que cet Opus utilise à la va-vite les différents cadrages horaires, qui en quelque sorte tournent quelque peu en rond lors de la seconde partie 3) Partie en outre un peu longue, qui fait chiffrer l'ensemble à 154 minutes, et place mine de rien Jackie Brown loin derrière Pulp Fiction.
    Mais cela ne nous laisse pas à l'abri des bonnes nouvelles 1) Il y avait un bon bout de temps que Pam Grier et Robert Forster n'avaient pas occupé la première place d'une œuvre, ce qui va bien les relancer 2) Quentin Tarantino filme de mieux en mieux - oui, c'est possible -, et cela se voit couramment dans ce film de blaxploitation, qui reprend certains aspects de ce qui se tournait dans les années 1970 3) La musique est particulièrement bonne, notamment par Delfonics, mais aussi par bien d'autres groupes, dont la musique nous parle bien avant le nom.
    Donc, vous voyez, dans l'ensemble, même si c'est un tout petit peu moins bien que Pulp Fiction ou que le futur Kill Bill, ça se révèle tout de même très bien placé, n'est-ce pas ? Si vous y tenez, dites-moi ce que vous en pensez, ceci me fera très plaisir !

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