ALIEN : RESURRECTION (JEAN-PIERRE JEUNET)
En théorie, il y a sept films qui parlent d'Alien, tel qu'il a été défini par Ridley Scott en 1979... Mais en pratique, seul les quatre premiers valent vraiment le coup, les suivants se marquant d'une part par la disparition de Sigourney Weaver, d'autre part par Prometheus (2012) et Alien : Covenant (2017), tous deux réalisé également par Ridley Scott - et je ne vous parle même pas du dernier Alien : Romulus (2024)...
Toujours produit par 20th Century Studios, cet Opus de 1997 marque de façon évidente - comme les précédents - plusieurs divergences avec le premier : 1) Le xénomorphe n'arrive pas tout seul - comme c'était le cas dans Alien et Alien 3 (1992) de David Fincher 2) Le nombre des acteurs connus est relativement impressionnant, tout comme dans Aliens (1986) de James Cameron 3) La nationalité des réalisateurs varie également beaucoup, puisque nous avons dans l'ordre affaire à l'Angleterre, au Canada, aux Etats-Unis, et pour finir à la France - mais oui !
Inutile de vous dire que Jean-Pierre Jeunet en était le premier étonné, d'autant qu'il maîtrisait à l'époque assez mal la langue anglaise... Mais il s'entoura côté français du chef opérateur Darius Khondji, du spécialiste des effets spéciaux Pitof et de l'acteur Dominique Pinon, ce qui lui rendit la direction bien plus agréable, sans parler de son humour noir bien typique - qui était tout simplement absent des trois films précédents :
Cette œuvre commence de façon relativement étonnante, suite au suicide du lieutenant Ripley (Sigourney Weaver) et de la reine qu'elle portait en elle, dans le précédent film de David Fincher... On parvient tout d'abord à redonner vie à cette créature immonde, pour ensuite reconstituer la porteuse elle-même - qui sur son bras porte le chiffre 8, hommage à Ridley Scott, mais également le nombre d'essais nécessaires à sa nouvelle vie :
Nous sommes en 2379 sur le vaisseau spatial USM Auriga, et une fois demandé son approbation au Dr. Wren (J. E. Freeman), le Dr. Gediman (Brad Dourif) décide de bien se comporter avec Ripley - malgré les menottes qu'elle a toujours :
Le Dr. Wren semble d'accord, mais ce n'est pas du tout le cas du véritable commandant de ce vaisseau, le général Perez (Dan Hedaya)... Qui est à deux doigts de l'éliminer, si jamais elle tente quelque chose :
Mais pour l'instant, il a surtout à cœur de bien vérifier la croissance de la reine que Ripley portait - à son insu - en elle, celle-ci sachant cependant bien la seule chose qu'elle doit en attendre :
Jusqu'à ce que débarque toute une troupe de pirates de l'espace à bord de leur vaisseau baptisé Betty, privés à l'occasion de tout port d'armes, mais vivement attendus pour leur livraison d'une douzaine d'être humains conservés en biostase dans d'étranges cargaisons - qui vont être immédiatement confrontés à leur unique expérience :
Nous découvrons alors l'un de leurs membres les plus inquiétants, Call (Winona Ryder), qui va tout d'abord se faire passer pour le général Perez à l'aide d'un détecteur d'odeur basé sur l'ascenseur - l'un des traits d'humour de Jean-Pierre Jeunet -, pour ensuite se rendre auprès de l'encore captive Ripley, tentant sans succès de la tuer :
Malgré la survie très prévisible de Ripley, la bizarre Call passe pour une terroriste aux yeux du Dr. Wren, qui cherche à tout prix à empêcher une plus grande entrée du groupe de Betty... Ce qui va s'avérer complètement raté, entre autre par le premier à tirer dans le tas, Christie (Gary Dourdan) :
Autre trait d'humour noir de Jean-Pierre Jeunet : "Personne est blessé de notre côté" ? Bien sûr que non, tous ceux du Betty sont en vie... Mais il en va très différemment des occupants du vaisseau USM Auriga, pour la plupart tués lors de cette attaque imprévue :
Cela ne va pas s'arranger pour le Dr. Gediman, lorsqu'il va constater que les aliens ne sont plus dans leurs cages habituelles - bien prêts à le dévorer immédiatement :
Et même les pirates de Betty se trouvent visés, à commencer par le seul en fauteuil roulant, Vriess (Dominique Pinon) - l'un des rares français du groupe :
Pour tout dire, l'une des dernières vedettes est l'un de ces aliens, attaquant rapidement un rare vaisseau d'évacuation... Jusqu'à ce que le général Perez le fasse exploser à l'aide d'une bombe, avant d'être surpris à son tour par l'une de ces bêtes - notamment par l'extraction de son oreille avant sa mort, autre trait d'humour noir :
A la suite du général Perez vient le tour du commandant de Betty, Elgyn (Michael Wincott), soudainement attaqué d'en dessous par un autre alien... Sauf que cette fois-ci, Ripley lui fait suite immédiatement, le tuant sans hésiter à l'aide d'une arme, et lui coupant même un bout de langue - qu'elle offre ironiquement à Call :
Reste encore à se rendre dans le laboratoire où ont été faites les recherches destinées à ressusciter Ripley, portant le chiffre 8 gravé sur son bras... Car il y a sept précédents, dont l'un est toujours vivant, et ne souhaite que sa propre mort - ce que Ripley ne va pas tarder à lui donner, même si ceci ne lui fait pas grand plaisir :
Ils découvrent alors un autre survivant, Purvis (Leland Orser) - dont Ripley sent tout de suite la présence d'un alien dans son ventre :
Cela n'empêche : ils doivent rejoindre au plus vite le Betty, et sont obligé pour cela de passer par les cuisines inondées de l'USM Auriga... Juste aux fins d'atteindre le monte-charge :
Mais cela ne va pas bien se passer du tout.. Et les bêtes vont se montrer relativement efficaces, d'une part en dévorant la fort belle compagne de Elgyn, Hillard (Kim Flowers) :
D'autre part en tendant un piège aux pirates de Betty avec des œufs remplis de facehugger, prêts à tout pour dévorer les nouveaux arrivants... Mais Christie est toujours là, et il ne vas pas tarder à leur envoyer deux bombes bien appropriées :
Mais c'est loin d'être fini... Vriess a du mal à monter, étant donné son fauteuil roulant, et Christie va alors se sacrifier pour lui :
Il en reste encore un dont il faut à tout prix se méfier, Wren, qui n'hésite pas à tirer sur Call afin de la faire replonger dans l'eau (sans compter que Winona Ryder a bien failli se noyer)... Mais celle-ci ressort comme s'il ne lui était rien arrivé, avouant à Ripley son caractère d'androïde, aussi positif qu'il l'était dans Aliens de James Cameron :
Wren est toujours puissant, et se saisit d'elle au dernier moment... Mais Purvis sent le chestburster éclore en lui, et profite de ce dernier moment pour le faire tuer en même temps que lui :
Ripley chute alors dans le nid des aliens, et fait connaissance avec la reine - et là, comme vous pouvez le constater, c'est de loin le pire passage du film :
Pourquoi Ripley reste-t-elle toujours semblable à sa propre forme, alors que la reine - sortie de son ventre - apparaît comme un mélange mi-alien mi-humain, à mon humble avis (et celui de beaucoup d'autres gens) totalement raté ? Une question insoluble, et c'est bien dommage... Toujours est-il que Ripley fuit le plus vite possible, afin de s'embarquer sur Betty :
Hélas, l'hybride a réussi lui aussi à rejoindre le vaisseau, et tente tout d'abord de s'en prendre à Call :
Puis il va ensuite s'attaquer à Ripley, qui n'a qu'une unique chose à lui opposer... Elle utilise son propre sang pour creuser un trou dans le hublot, suite à quoi elle pousse l'hybride à sa propre désintégration dans le vide - vous allez voir à quel point c'est consternant :
Finalement, seul restent en vie Vriess, Johner (Ron Perlman), et bien sur Call et Ripley - qui partagent entre elles ce sentiment d'être étrangères à tout :
Comme d'habitude, on en revient au défaut typique des films français : cela a beau démarrer très fort, la fin se barre complètement neuf fois sur dix, comme si c'était un truc endémique (qui se retrouvera hélas dans Le fabuleux Destin d'Amélie Poulain)...
Il n'empêche : l'Opus est quand même excellent la plupart du temps, jouissant à la fois d'effets spéciaux hallucinants, d'images fort belles, d'une musique envoutante de John Frizzel, et d'acteurs superbes... Je vous laisse l'occasion d'écouter Jean-Pierre Jeunet à ce sujet - en français, en plus :
Voilà, j'en ai maintenant terminé avec l'histoire d'Alien, étant donné dès le début qu'il était hors de question que je vous parle des trois déplorables films suivants : Prometheus (2012), Alien : Covenant (2017) et Alien :Romulus (2024)...
Par contre, je vais au moins traiter une fois de cet étrange alliage, Alien vs. Predator de Paul Anderson (2004)... C'est loin de valoir les quatre premiers Opus exclusivement sur Alien, mais cela mérite d'être traité au moins une fois, ne serait-ce que pour éviter la lamentable suite, Alien vs. Predator : Requiem (2007) !
Libellés : Fantastique, Horreur, Jeunet, S.F, Space
2 Comments:
Faut reconnaitre que la fin du film est bien ratée... je me souviens d'avoir poussé un cri (indescriptible) lorsque cet alien en carton pate on ne peut plus loupé et apparu à l'écran. Vraiment déçu...
Et c'est d'autant plus dommage que la première heure est vraiment très réussie (je trouve)...
Quel gâchis !!!
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