eXistenZ (DAVID CRONENBERG)
Un superbe film, à mes yeux, sorti en 1999...
Hélas extrêmement controversé, même par les fans du maître en question. Et pourtant... Rien que le générique début est déjà à tomber par terre de beauté (à comparer avec celui de Dancer in the Dark : on ne comprend pas tout à fait ce dont il s'agit - des réseaux neuronaux entrelacés ? -, mais bon, c'est magnifique, donc on se tait et on regarde, hypnotisé par la sombre bande-son du très fidèle Howard Shore) :
Hélas extrêmement controversé, même par les fans du maître en question. Et pourtant... Rien que le générique début est déjà à tomber par terre de beauté (à comparer avec celui de Dancer in the Dark : on ne comprend pas tout à fait ce dont il s'agit - des réseaux neuronaux entrelacés ? -, mais bon, c'est magnifique, donc on se tait et on regarde, hypnotisé par la sombre bande-son du très fidèle Howard Shore) :
De quoi s'agit-il ? Pas facile à résumer en quelques lignes, surtout sans dévoiler quelques-uns des coups de théâtre essentiels (et je ne voudrais bien sûr pas vous en priver). Très grossièrement, eXistenZ (désolé pour l'orthographe, mais cela s'écrit vraiment ainsi : "capital X, capital Z") apparaît comme une sorte de jeu vidéo plus vrai que nature, où l'apparence de réalité est telle que l'on finit par ne plus bien savoir à quel niveau de réel l'on se situe exactement..
Bien que proche par moment de Matrix, le thème en est traité avec incomparablement plus de finesse, et si Cronenberg avoue s'être replongé à cette époque dans la lecture de Six Personnages en Quête d'Auteur de Pirandello, il faut également savoir qu'il a failli dédicacer son film à Philip K.Dick, dont l'univers est beaucoup plus proche :
Bien que proche par moment de Matrix, le thème en est traité avec incomparablement plus de finesse, et si Cronenberg avoue s'être replongé à cette époque dans la lecture de Six Personnages en Quête d'Auteur de Pirandello, il faut également savoir qu'il a failli dédicacer son film à Philip K.Dick, dont l'univers est beaucoup plus proche :
Je me rappelle encore de la critique de Libération à l'époque de sa sortie, critique à vrai dire plutôt mitigée, mais qui concluait tout de même : "Ne boudons pas notre plaisir. Après tout, ce n'est pas si souvent qu'on voit à l'écran quelqu'un sortir un pistolet en os pour tirer des dents !" :
C'est vrai que l'on ne voit pas ça tous les jours ! Le monde d'eXistenZ est en effet plutôt étrange, c'est le moins qu'on puisse dire, et ceci dès le début, avec en outre la présence d'un pompiste complètement déjanté qui se targue également de quelques dons pour la chirurgie, en amateur, évidemment (Willem Dafoe) :
Et bien sûr ces étranges amphibiens mutants, présents tout au long du film :
Comme le souligne justement Cronenberg lui-même, l'une des grandes différence entre eXistenZ et Matrix vient notamment du fait que dans ce dernier, les passages entre la Matrice et le monde réel sont très fortement appuyés (pour ne pas dire lourdement), alors qu'ils sont parfois d'une légèreté absolue, à peine perceptibles par les joueurs eux-mêmes, dans eXistenZ :
Le jeu, ici, s'avère tellement proche de la vie réelle, à tel point qu'il met parfois les joueurs très mal à l'aise - et nous avec, bien sûr, mais on adore ça :
Un grand must : la mythique scène du restaurant chinois, où Jude Law, en dépiautant dans son assiette la spécialité du chef, reconstitue presque à son insu le pistolet en os du début :
À noter le jeu absolument remarquable de tous les acteurs (Jude Law, Jennifer Jason Leigh, Ian Holm, Willem Dafoe, et bien sûr l'ami des débuts, Robert A. Silvermann, qui joue un petit rôle dans presque tous les films de Cronenberg, pratiquement depuis Scanners), qui oscille subtilement entre naturalité et artificialité, tout comme dans un jeu vidéo, où les personnages se mettent en pause, en boucle, etc... Normalement, c'est un film dont vous ne sortirez pas tout à fait indemne, surtout à la première vision, tellement il peut être perturbant et atypique :
Sans parler de l'ultime plan, le plus flippant de tous, au sens où il vous fera comprendre beaucoup de choses (mais je n'en dis pas plus...) :
Si vous êtes curieux ou intrigués, allez voir cette petite annexe qui parle du très beau livre d'entretiens de David Cronenberg avec Serge Grünberg, franchement, vous ne serez pas déçus !
Autres films du même réalisateur : Chromosome 3, Scanners, Vidéodrome, Dead Zone, La Mouche, Faux-semblants, Le Festin nu, Crash, Spider, A History of Violence, Les Promesses de l'ombre, A Dangerous Method
Libellés : Canada, Cronenberg, Drame, S.F
3 Comments:
Vincent, Comment s appelle l actrice blonde, est ce Juliette Lewis ?
Merci Mel
Et non, c'est Jennifer Jason Leigh... Quoiqu'à la place de Cronenberg, il est vrai que Juliette Lewis eût été un fort bon second choix, vu qu'elle aussi est bien habituée aux rôle assez déjantés (Strange Days, Tueurs Nés, etc.) !
des pitolets en os ? qui crachent des dents ? Ils ont de l'imagination O_O
joli blog ! j'le garde en mémoire :o (enfin en favori)
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