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  • dimanche, octobre 10, 2021

    MUSTANG (DENIZ GAMZE ERGÜVEN)

    Vous ne connaissez pas ce film, daté de 2015 ? Et bien moi non plus, pour différentes raisons - dont la plus évidente reste de voir toujours la même chose à la télévision, sans grande ni belle surprise (exception faite d'ARTE, bien sûr)... J'ai donc été très content de découvrir cet Opus fascinant, qui est le premier de sa réalisatrice franco-turque, Deniz Gamze Ergüven :

    Au cas où vous ne le sauriez pas, Mustang vient de l'espagnol mestengo, qui veut dire "sans maître"... Ce qui a l'air d'être l'idéal absolu souhaité par ces cinq jeunes sœurs, qui hélas vont avoir beaucoup de mal à atteindre leur but :
    Elles vont d'ailleurs s'en apercevoir très vite en se livrant à un jeu très simple et inoffensif, monter sur les épaules des garçons, pour se faire tomber à l'eau tout habillées :
    Ceci a beau être très simple et sans aucune ambiguïté, le commérage va bientôt les atteindre, et on va très vite les qualifier de jeunes filles obscènes et prêtes à tout... En premier lieu leur oncle Erol, unique remplaçant très patriarcal de leurs parents disparus, et qui va tout d'abord les emmener à l'hôpital afin de subir un test d'intégrité, ce qui dans un premier temps ne va pas les inquiéter outre mesure :
    Mais tout est question de bien parler entre soi, n'est-ce pas ? Et là, toutes les cinq commencent à s'inquiéter pour de bon, car l'oncle Erol, qui se drape de tradition, de morale et de religion, va d'un seul coup leur imposer de vivre dans une maison transformée en prison, avec l'interdiction de l'école, du téléphone et de l'ordinateur, des barreaux aux fenêtres, et la soumission à leur grand-mère dans ses cours de cuisine et de ménage :
    Quelle réaction à tout cela ? Oui, c'est assez évident :
    On les oblige en plus à porter des robes d'une couleur très douteuse :
    Et les jeunes filles ne vont pas se coucher très heureuses, inutile de le dire :
    Lale, la plus jeune (Günes Nezihe Sensoy), a pourtant une idée derrière la tête... Et en cela, non seulement elle apparaît comme la plus efficace du groupe, mais aussi comme la seule à oser prendre une décision incompatible avec les pensées de son oncle Erol :
    Se rendre absolument au match de football, c'est ce que risque Lale - d'autant plus que la prochaine rencontre sera exclusivement féminine, les hommes ayant provoqué beaucoup trop d'incidents lors de la précédente. Elle réussira donc - avec ses quatre sœurs - à prendre pied sur la route en toute impunité, sauf qu'elles ratent de très peu l'unique autocar destiné à ce match :
    Que va-t-il donc être possible de faire ? Elles sont toutes un peu inquiète, lorsqu'apparaît soudainement Yasin, le chauffeur-livreur (Burat Yigit)... Dans un premier temps, il va bien sûr leur dire non ; mais ce n'est que provisoire, et bientôt, il les entraîne toutes les cinq à la poursuite de l'unique bus, qu'il va finir par rattraper :
    C'est le moment de découvrir quelle bonne humeur peut s'emparer de ces jeunes filles, lorsqu'on les laisse faire ce qu'elles souhaite le plus au monde :
    Il y a beaucoup d'humour là-dedans, et c'est sans conteste l'un des points forts de ce film... Non seulement du fait que les femmes, restées à la maison, finissent par voir apparaître les jeunes filles filmées à la télévision, et décident donc secrètement de détériorer le seul appareil que leurs maris peuvent encore voir ; mais aussi à la bonne humeur de Yasin, le seul homme civilisé apparemment de leur côté, et ceci se révélera encore plus clairement, lorsqu'il apprendra à conduire à Lale avec succès :
    Pour l'instant, on n'en veut encore pas trop à Erol, l'oncle (Ayberk Pekcan), parce qu'il est très doué pour se dissimuler :
    Mais ceci ne va pas se maintenir très longtemps, même avec les mariages très bien préparés, auquel il se plaît à soumettre tout d'abord Sonay, puis Selma :
    Parce que tout a l'air de très bien se passer, selon toute apparence, mais en réalité, il en va différemment par la suite... Non seulement avec Selma, qui s'est laissée épouser un homme qu'elle ne respecte pas du tout, mais surtout avec Ece, violée par son oncle Erol la même nuit, et qui conclut très rapidement par un suicide !
    C'est à ce point précis que je me suis souvenu d'un autre film tourné en 1999 par Sofia Coppola, Virgin Suicides. Certes, le thème n'est pas complètement similaire, puisque dans cet Opus plus ancien, toutes y passent l'une après l'autre (d'où le titre). Mais le rôle des parents et leur vision cauchemardesque de la réalité y est très similaire - sauf qu'ici, bonne chose, il y en aura au moins deux à mettre les pieds en dehors de tout cela : 
    Que reste-t-il, alors, comme possibilités pour Lale et Nur ? Pour la dernière, il s'agit encore une fois d'un mariage... Mais elle n'a pas la moindre envie de s'y soumettre, et initiée et aidée par Lale, elles finissent toutes les deux par rendre l'accès à la maison impossible, tout aussi bien pour leur oncle Erol qu'envers la future belle-famille !
    Mais cela ne suffit pas, c'est sûr... Aussi Lale va-t-elle prendre la voiture - maintenant qu'elle sait conduire -, fuir tout ce monde que ni elle ni Nur ne supporte plus, et tomber comme par hasard sur Yasin, l'unique conducteur responsable, qui va les accompagner jusqu'au bus pour Ankara, ville mythique où toutes les deux vont enfin retrouver Dilek, une ancienne maîtresse d'école qu'elles aimaient beaucoup :
    Alors, vous n'aimez pas ce film (dont la projection fut d'ailleurs interdite en Turquie, comme me l'apprend une amie) ? Soit vous êtes encore un vrai macho, soit vous n'êtes pas curieux de ces très bonnes actrices et de cet immense humour, qui ont valu, outre le Label Europa Cinema au Festival de Cannes en 2015, une bonne quinzaine de prix dans le monde entier :
    Peut-être souhaitez-vous davantage connaître Deniz Gamze Ergüven, la réalisatrice de ce premier film (sachant qu'elle vient d'en livrer récemment un second, Kings, tourné avec Halle Berry et Daniel Craig) ?
    En tous cas, je vous mets la bande-annonce de l'Opus, qui vous donnera forcément envie de le voir - et peut-être même de le revoir, ce que j'ai personnellement fait :
    Et puis, chose plutôt rare, l'arrivée de ces cinq jeunes filles emplies de bonne humeur au Festival de Cannes, très drôles, de mon propre point de vue :
    La seule chose que je trouve bien dommage, c'est que ce film (hormis la connexion A2 via Internet) ne passe absolument pas à la télévision, où l'on retrouve toujours la même chose, à savoir des œuvres inintéressantes - et souvent françaises - déjà diffusées 100 fois... Donc suivez mon conseil, regardez attentivement l'avant-dernière courte vidéo, et courez vite l'acheter chez un revendeur DVD, je suis certain que vous ne serez pas du tout déçu !

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    10 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    Intéressant mais dur...:)
    Bises
    Cha

    mardi, 14 septembre, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Oui, c'est vrai, c'est très dur - et en plus, particulièrement réaliste ! Mais ce qui en fait un bon film, c'est son sens de l'humour, très bien porté par les cinq jeunes filles, et remarquablement mis à l'écran...

    mercredi, 15 septembre, 2021  
    Anonymous Anonyme said...

    celui la je vais le voir des que possible ;; merci pour l info
    bise a toi et continu quand meme.
    a Sofia sa pleut et sa caille un brin

    mercredi, 22 septembre, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Oui, c'est logique ! Ne reste plus qu'à savoir quand ce film passera (déjà qu'il est apparemment interdit en Turquie), vu que j'ai pu le voir que sur A2 en Internet... Autrement dit, ça n'est pas diffusé sur les chaînes "normales", qui préfèrent repasser pour la centième fois un film débile dont on est tous las (enfin, je l'espère) !

    mercredi, 22 septembre, 2021  
    Anonymous dasola said...

    Bonsoir, un film qui m'avait beaucoup plu avec des jeunes actrices très convaincantes. J'ai aimé la fin pas trop pessimiste http://dasola.canalblog.com/archives/2015/06/19/32224350.html . Bonne soirée.

    mercredi, 22 septembre, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Oui, tu as bien raison, c'était un film absolument formidable, et à la fin plus gai que le pessimiste VIRGIN SUICIDES ! Je suis ravi que tu aies fait un article à sa date de sortie en 2015, à voir ici :
    http://dasola.canalblog.com/archives/2015/06/19/32224350.html
    Bonne soirée, à toi aussi !

    jeudi, 23 septembre, 2021  
    Anonymous Chah said...

    J'ai beaucoup aimé ce film ! Et les actrices étaient chouettes. Par contre l'humour n'est pas ce qui m'a sauté aux yeux !
    Mustang c'est aussi la voiture qui leur permet de s'enfuir à la fin. Eh oui, c'est une prof qui leur sauve la vie :)
    J'avais également fait le rapprochement avec Virgin suicides, en voyant Mustang. Le film de Sofia Coppola est, je crois, inspiré, d'un fait divers réel. Brrrr, ça fait froid dans le dos tout ça !
    En tout cas je recommande aussi. Et bien d'accord avec toi sur la programmation habituelle, c'est désolant...

    vendredi, 24 septembre, 2021  
    Blogger Vincent said...

    C'est bon signe, ça, que la plupart des gens aient beaucoup aimé ce film ! Et j'apprécie ton attitude face à la télévision, dont la programmation s'avère assez consternante... A part ça, MUSTANG est effectivement le nom de la voiture, mais je pense que le vrai sens du mot, en espagnol "mestengo", est encore bien plus important, car il signifie "sans maître"... Ce qui est bien loin d'être le cas en Turquie, n'est-ce pas ? Quand au (premier) film de Sofia Coppola, VIRGIN SUICIDES, il a été en grande partie conçu suite à la mort de son propre frère, qui l'a beaucoup marquée alors qu'elle n'avait que 15 ans !

    samedi, 25 septembre, 2021  
    Anonymous dasola said...

    Bonsoir Vincent, bien sûr que j'avais vu ce film à sa sortie. Je me rappelle des cinq jeunes actrices absolument formidables et j'ai aimé la note d'espoir à la fin. http://dasola.canalblog.com/archives/2015/06/19/32224350.html Bon week-end du 11 novembre.

    mercredi, 10 novembre, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Tu as bien raison, les cinq actrices sont absolument formidables ! Et cela se termine plutôt bien, du moins pour les deux restantes... Bon 11 novembre à toi aussi !

    mercredi, 10 novembre, 2021  

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