Tourné en 1985, il s'agit de son onzième film, autrement dit, il était déjà extrêmement réputé en tant qu'acteur et réalisateur... Mais s'il s'agit avant tout d'un western, c'est aussi devenu une sorte d'Opus mythique, voire même mythologique - et cela, je crois que le principal trailer va vous en convaincre immédiatement :
Certes, c'est fortement inspiré par l'ancien Shane (L'Homme des hautes plaines) de George Stevens (1953). La trame générale reste d'ailleurs identique, mais les fermiers sont remplacés par des mineurs, le jeune homme par une fort belle jeune fille, et surtout, le film démarre d'emblée avec une attaque mémorable :
Et comme par hasard, c'est la jeune fille qui nous est présentée en premier, Megan Wheeler (Sydney Penny) - et elle en veut déjà beaucoup à ces sinistres attaquants, pour la mort de son chien :
Mais l'un des plans cruciaux de ce film réside dans l'apparition de cet homme inconnu (Clint Eastwood), que l'on ne voit pour l'instant que de très loin - comme s'il n'existait pas encore vraiment :
Jusqu'à ce que l'on découvre le plus grand des derniers chercheurs d'or indépendants, Hull Barret (Michael Moriarty), qui a eu la très mauvaise idée d'aller faire quelques courses en ville :
C'est là qu'une partie des éléments se dessine... Parce que le contrecoup du soi-disant pasteur - du moins Clint Eastwood se désigne-t-il comme cela - est grandement efficace, et il réussit à les mettre tous à terre en une fraction de secondes :
Résultat ? Le remerciement de Hull Barret à son égard, avec une simple mais sincère invitation chez lui :
Où il va rencontrer sa future femme Sarah Wheeler (Carrie Snodgress), aussitôt rejointe par la fameuse Megan, une fille d'un précédent mariage - qui dit curieusement des paroles de la Bible, auxquelles se joint l'image insolite du pasteur :
Tous les trois résument la situation actuelle, qui tient en un mot, "Avoir peur de LaHood" :
Apparait alors Josh LaHood (Chris Penn, le frère de Sean Penn), fils du propriétaire de cet endroit, Coy LaHood, accompagné de quelqu'un de fort costaud, qui va d'emblée tenter de réprimander tous ces gens :
Mais bien retenu par le pasteur, il n'y parvient pas... Et se voit clairement amoché, bien que ce pasteur en profite avec ironie pour souhaiter un très bon avenir au fils Josh LaHood :
L'on retrouve alors le déroulement normal des tâches, où Hull Barret, le pasteur et pas mal de gens sont de nouveau en train de creuser les pierres, à la recherche de l'or :
Malheureusement, c'est aussi le moment pour permettre à Coy LaHood (Richard A. Dysart) d'arriver en train... Et comme c'est à lui qu'appartient théoriquement tout l'endroit, il va vite se charger de se faire respecter, notamment vis-à-vis des étrangers :
Par un hasard bienvenu, Hull Barret découvre au même moment pour la première fois une pépite d'or d'une taille considérable - et s'en estime d'ailleurs fort surpris, au point de vouloir le fêter :
Ce que sa future femme ne prend pas très bien, mais elle est obligée de se rapporter aux attitudes du pasteur, de Hull Barret et de sa propre fille - qui sont totalement favorables en ce sens :
Une fois dans le village, le pasteur rencontre évidemment Coy LaHood, mais tous deux ont des points de vue fort différents... L'un mentionne, comme par hasard, les différences entre Dieu et Mammon, le Dieu de l'argent ; tandis que l'autre ne fait que citer sa propre volonté, celle de voir tout le monde partir d'ici 24 heures :
En fait, le pasteur sait déjà l'intention de Coy LaHood de faire venir le shérif Marshal Stockburn (John Russell - dont ce fut le dernier rôle !), accompagné de six tueurs à gages, et prévient tous les associés de Hull Barret de la dureté de cette implication :
Ceux-ci hésitent grandement, mais finalement préfèrent rester, quoiqu'il arrive :
Bonne raison, puisque Spider Conway (Doug McGrath) découvre à son tour une encore plus large pépite :
Sauf que durant ce temps, le fameux Marshal Stockburn - enfin arrivé avec ses six acolytes - a du mal à se souvenir du pasteur, qu'il estime déjà mort depuis longtemps :
Mais ceci ne l'empêche pas d'exercer ce pour quoi il a été engagé, face à Spider Conway - et ceci va se révéler tragique, mine de rien :
Dans un premier temps, tous ses collègues le retrouvent mort - en ne pouvant s'empêcher de déplorer la façon cynique de Marshal Stockburn et de ses collègues de tirer à bout portant :
Mais dans un second temps, le pasteur se révèle bien plus armé que d'habitude - et commence d'emblée à s'exercer par la destruction de toutes les mines appartenant à Coy LaHood :
Pendant un moment, Coy LaHood compte beaucoup sur les six associés de Marshal Stockburn - estimant même qu'il n'aura pas l'occasion de se charger du pasteur :
Mais il se trompe grandement, puisque ce dernier en abat déjà quelques-uns à l'intérieur du petit restaurant :
Et s'attaque aux rares survivants à l'extérieur de cet endroit :
Tous finalement descendus, il ne reste plus que le pasteur et Marshal Stockburn - dont les visages se montrent cruellement à l'écran, comme s'il s'agissait d'une dernière phase :
Avec cette inévitable conclusion, que l'on pouvait bien sûr prévoir :
Il ne reste donc au pasteur qu'à partir :
En entendant pour une ultime fois la voix de Megan Wheeler - qui l'aimait profondément, mais n'est pas parvenue à l'attirer comme elle le souhaitait :
Un film merveilleux, n'est-ce pas ? Certes un tout petit peu dû à cette jeune fille, mais surtout à l'opposition entre John Russell - dont je le rappelle, c'était l'ultime rôle au cinéma - et Clint Eastwood, qui ne dit jamais ni sa fonction, ni son nom.
C'est assez original comme western, et ceci reprend finalement le thème déjà présent dans la Trilogie de l'homme sans nom de Sergio Leone (1964-1966), et d'une façon plus personnelle dans L'Homme des hautes plaines, second film de Clint Eastwood, tourné en 1973 - juste après Play Misty for Me.
Bien qu'il s'attribue le titre injustifié de pasteur, ceci est déjà présent dans le titre du film - qui en tant que Pale Rider, fait évidemment allusion aux Cavaliers de l'Apocalypse cité dans le Nouveau Testament, en désignant un chevalier devant monter un cheval blême. On a ensuite sa fameuse discussion avec Coy LaHood, où il cite l'opposition ente Dieu et Mammon (l'argent), puis de nombreuses apparitions de sa part, le plus souvent en silence, et le montrant comme une sorte d'ange mystérieux venant et allant on ne sait où.
Que citer d'autre ? Peut-être le fait que Clint Eastwood, tombant de cheval au cours d'une scène, se blessa à l'épaule, et fit preuve selon ses propres dires de sa plus grande blessure de sa carrière. Mais ce n'est pas très intéressant, j'en suis conscient... En tous cas, j'espère que vous aimerez énormément cet Opus, et que vous n'hésiterez pas à laisser un commentaire, pour une fois !
Bon, je te met un commentaire sur ce film vu l'insistance. Bon film, j'ai vu ça deux ou trois fois. Assez plaisant. Mais ton article est très bien. Bise de Sofia
Ce n'est pas vraiment de l'insistance, juste le fait d'être aussi peu soutenu par d'éventuels lecteurs... Mais bon, ça me rassure que tu le vois comme un film "assez" plaisant, quoi que de mon côté, je le considère comme l'un des meilleurs westerns ayant jamais existé !
Moi non plus, ce n'est pas ma grande tasse de thé... Mais Clint Eastwood, oui, pratiquement sans limite ! Il faut avouer que pour beaucoup de gens, UNFORGIVEN (IMMPITOYABLE), le dernier des quatre qu'il a tourné, reste le meilleur de tous. Mais l'on connait son nom, sa nature, et d'une certaine façon sa destinée... Alors que l'on ne sait rien de tout cela dans PALE RIDER, et c'est pour moi ce qui le rend totalement fascinant - et même mystique, si l'on veut !
Primo : il ne s'agit PAS DU TOUT de westerns spaghettis - bien que Clint Eastwood ait participé à au moins trois films de Sergio Leone... Secundo : j'ai vu énormément de westerns, et bien que la plupart des gens trouvent encore le fameux UNFORGIVEN encore supérieur, je préfère de loin PALE RIDER, qui a cette dimension mythique incroyable !
Revu récemment (en DVD), mais non chroniqué... Et, plus récemment, j'ai découvert Bronco Billy, que, lui, je n'avais jamais vu! Deux "films de cow-boy" avec le colt à la ceinture, mais bien différents l'un de l'autre. Effectivement, ni l'un ni l'autre ne sont du "westerns spaghetti" pour moi, non non plus du "western parodique" (à la Terrence Hill par exemple). (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Pour moi, il s'agit de son meilleur western - mais évidemment, c'est très personnel, la plupart des gens lui préférant UNFORGIVEN... Par contre, il y a également très longtemps que je n'ai pas revu BRONCO BILLY, mais tu m'as donné envie de le faire - et éventuellement de le commenter ici !
8 Comments:
Bon, je te met un commentaire sur ce film vu l'insistance.
Bon film, j'ai vu ça deux ou trois fois.
Assez plaisant.
Mais ton article est très bien.
Bise de Sofia
Ce n'est pas vraiment de l'insistance, juste le fait d'être aussi peu soutenu par d'éventuels lecteurs... Mais bon, ça me rassure que tu le vois comme un film "assez" plaisant, quoi que de mon côté, je le considère comme l'un des meilleurs westerns ayant jamais existé !
Comme tu le sais les westerns ne sont vraiment pas ma tasse de thé. Mais je retiens, si je dois en voir un avec attention, ce sera celui-là.
Moi non plus, ce n'est pas ma grande tasse de thé... Mais Clint Eastwood, oui, pratiquement sans limite ! Il faut avouer que pour beaucoup de gens, UNFORGIVEN (IMMPITOYABLE), le dernier des quatre qu'il a tourné, reste le meilleur de tous. Mais l'on connait son nom, sa nature, et d'une certaine façon sa destinée... Alors que l'on ne sait rien de tout cela dans PALE RIDER, et c'est pour moi ce qui le rend totalement fascinant - et même mystique, si l'on veut !
tu n'as quand même pas du voir beaucoup de westerns,,, il y en de franchement meilleurs, que ces western spaghettis
Primo : il ne s'agit PAS DU TOUT de westerns spaghettis - bien que Clint Eastwood ait participé à au moins trois films de Sergio Leone... Secundo : j'ai vu énormément de westerns, et bien que la plupart des gens trouvent encore le fameux UNFORGIVEN encore supérieur, je préfère de loin PALE RIDER, qui a cette dimension mythique incroyable !
Revu récemment (en DVD), mais non chroniqué...
Et, plus récemment, j'ai découvert Bronco Billy, que, lui, je n'avais jamais vu!
Deux "films de cow-boy" avec le colt à la ceinture, mais bien différents l'un de l'autre.
Effectivement, ni l'un ni l'autre ne sont du "westerns spaghetti" pour moi, non non plus du "western parodique" (à la Terrence Hill par exemple).
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Pour moi, il s'agit de son meilleur western - mais évidemment, c'est très personnel, la plupart des gens lui préférant UNFORGIVEN... Par contre, il y a également très longtemps que je n'ai pas revu BRONCO BILLY, mais tu m'as donné envie de le faire - et éventuellement de le commenter ici !
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