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  • samedi, juin 01, 2024

    HIGH PLAINS DRIFTER (CLINT EASTWOOD)

    Pour une fois, le titre français L'Homme des hautes plaines s'adapte fort bien à l'original - sinon que "Drifter" signifie en fait tout simplement "Vagabond".

    Il s'agit du deuxième film réalisé en 1973 par Clint Eastwood, où il joue également le personnage principal sans être jamais nommé - tout comme dans La Trilogie de l'homme sans nom (1964-1966) de Sergio Leone, à laquelle il avait participé, et qui l'inspire sans doute de façon remarquable. Nous en avons la meilleure preuve avec le premier plan, n'est-ce pas ?

    Une fois arrivé dans ce village, il commence à s'adapter à l'essentiel en allant voir le barbier (William O'Connell) :
    Mais il se trouve très vite dérangé par trois hommes, qui veulent rapidement en venir à bout... Pas de chance pour eux, le voyageur inconnu se révèle terriblement efficace, et se débarrasse de tous les trois en à peine une minute :
    Juste avant de sortir plein soleil se détendre un petit peu :
    Vient alors vers lui le fameux nain souffre-douleur du village, Mordecai (Billy Curtis), qui lui pose la grande question, celle sur son nom... Mais l'homme des hautes plaines n'y répondra jamais :
    Ensuite, c'est au tour d'une femme de l'agresser, Callie Travers (Mariana Hill)... Elle est assez insultante, sans aucun doute. Mais Clint Eastwood fait de même, et finalement ? Et bien, Callie Travers, quoique selon toute apparence violée (ce qui a même fait passer selon certains le film pour "fasciste"), semble plutôt contente, à vrai dire :
    Voici donc la fin de la première journée, et l'homme des hautes plaines finit par s'endormir, visiblement sans grande sérénité :
    Il voit en rêve une scène à laquelle il a peut-être assisté, le meurtre violent par trois personnes du marshal Jim Duncan - et il est possible que celui-ci ait été son frère, en fait... Ceci, petit détail, est dit sur les doublages français, allemand et italien, mais cela reste beaucoup plus sobre dans la version originale - comme vous le verrez à la fin :
    L'actuel shérif Sam Shaw (Walter Barnes) le voit le lendemain lors de son bain, et hormis la mort de ces trois premiers hommes - dont il a l'air plutôt content -, il cherche avant tout à l'engager contre trois autres hommes qui sortent de prison aujourd'hui, et s'avèrent particulièrement dangereux pour ce village
    Tous réunis, les membres importants du village se disent la même chose, avec au final la totale approbation du shérif Sam Shaw :
    Résultat final ? L'homme des hautes plaines accepte, mais pas à n'importe quel prix... Il se fait payer en bottes, en armes, en selle pour le cheval, décide d''offrir à boire à tout le mode, et surtout, il enlève le badge du shérif Sam Shaw pour l'offrir à son nouvel ami, le nain Mordecai :
    Le même jour, les trois gangsters sortent de prison, Stacey Bridges (Geoffrey Lewis), Dan Carlin (Dan Vadis) et Cole Carlin (Anthony James), pour un très court moment sans chevaux... Ce qu'ils vont rapidement rattraper par l'assassinat de quelques personnes :
    Pendant ce temps, l'homme des hautes plaines entraîne tous les hommes du village à lutter contre eux, via leur position sur le toit des maisons, et le défilé de mannequins sur un chariot conduit par Sam Shaw :
    Mais hélas, il est peu satisfait de leur prestation... Sauf de sa propre part, évidemment :
    Du coup, il refait son rêve encore une fois :
    Puis il mange avec Callie Travers, qui selon toute apparence a l'air cette fois-ci fort satisfaite :
    Mais qui en réalité s'esquive au petit matin, laissant la place à son amant Morgan Allen (Jack Ging), qui va tenter d'assassiner l'homme des hautes plaines à l'aide de gourdins, avec trois autres personnes... 
    Encore une fois, cela va très mal se passer pour tous les quatre, puisque l'homme des hautes plaines n'est pas en train de dormir, mais décide de riposter à la dynamite... Seul Morgan Allen parvient à s'échapper à cheval, le laissant discuter avec Sam Shaw :
    L'homme des hautes plaines n'a donc plus qu'une seule chose en tête... Transformer toute la ville à l'aide de peinture rouge, ce qui lui donne un aspect bien particulier :
    Et il se livre déjà à une attaque soigneusement cachée envers les trois hommes... Ce qui n'a pas beaucoup d'effet sur eux, mais les rend nettement plus craintifs :
    Et il fait bien... Car à peine rentré de sa petite expédition, il voit très vite les gangsters attaquer sans scrupule le village, tuant au passage quelques hommes sans hésiter :
    Ceci dit, il avait bien raison de sous-estimer son travail de préparation, à l'aide des mannequins... Car les trois hommes pénètrent sans problème dans le café, menacent tous les gens présents, et semblent près à tout pour faire se dévoiler l'homme des hautes plaines :
    Mais le premier se fait déjà avoir à coup de fouet, par un inconnu que l'on devine plus qu'on ne le reconnaît :
    Le second se retrouve -  comme par hasard - pendu :
    Quand au troisième, Stacey Bridges, il aura tout juste le temps de l'entrevoir, avant de se faire à son tour tirer dessus :
    Génial, non, cette scène assez courte, qui se dévoile durant les dix dernières minutes ?
    Quoiqu'il en soit, l'homme des hautes plaines peut cette fois-ci s'en aller définitivement - sans avoir répondu à la dernière question de Mordecai sur son nom :
    Dans la version américaine, il répond simplement : "Tu le sais !"... Alors que dans les doublages étranger, il dit beaucoup plus clairement : "C'est celui que tu graves, celui de mon frère. Prends-en soin !". Je préfère l'interprétation d'origine, où il nous suffit de lire le nom que Mordecai gravait sur la tombe en question, avant de le voir quitter le lieu sur le même plan qu'à l'ouverture :

    Un film prestigieux, je trouve, surtout qu'il ne s'agissait que du deuxième qu'il réalisait, juste après Play Misty for Me (1971)... On peut certes y voir une certaine ironie sur La Trilogie de l'homme sans nom de Sergio Leone, à laquelle il a participé, mais à mes yeux, il s'agit surtout d'un condensé en un seul personnage des trois présents dans Le Bon, la Brute et le Truand (1966), sans oublier le fameux baroquisme de Don Siegel, avec qui il venait de tourner le célèbre Dirty Harry (1971).

    L'œuvre a surtout été filmée au lac Mono, en Californie, et s'est en outre terminée deux jours avant la date prévue - un record, pour lequel Clint Eastwood sera toujours efficace... De plus, la firme Universal Pictures voulait au départ que l'Opus soit entièrement faite en backlot (décors artificiels permanents), ce que l'auteur a complètement refusé, préférant se tourner vers ce site jugé "hautement photogénique".

    Aimez-vous ce film, selon Motion Pictures Guide l'un des meilleurs westerns des années 1970 ? En tous cas, je l'ai pour ma part beaucoup apprécié, et j'espère qu'il en ira de même pour vous !

    Autres films du même réalisateur : Play Misty for MeThe Eiger Sanction, The Outlaw Josey WalesThe Gauntlet, Bronco Billy, FirefoxHonkytonk ManSudden ImpactPale RiderBirdWhite Hunter, Black HeartThe Rookie, UnvorgivenA Perfect WorldThe Bridges of Madison CountyAbsolute PowerMidnight in the Garden of Good and EvilSpace CowboysBlood WorkMystic RiverMillion Dollar BabyFlags of Our FathersLetters from Iwo JimaGran TorinoHereafter, InvictusJ. Edgar

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    lundi, avril 01, 2024

    PALE RIDER (CLINT EASTWOOD)

    Tourné en 1985, il s'agit de son onzième film, autrement dit, il était déjà extrêmement réputé en tant qu'acteur et réalisateur... Mais s'il s'agit avant tout d'un western, c'est aussi devenu une sorte d'Opus mythique, voire même mythologique - et cela, je crois que le principal trailer va vous en convaincre immédiatement :

    Certes, c'est fortement inspiré par l'ancien Shane (L'Homme des hautes plaines) de George Stevens (1953). La trame générale reste d'ailleurs identique, mais les fermiers sont remplacés par des mineurs, le jeune homme par une fort belle jeune fille, et surtout, le film démarre d'emblée avec une attaque mémorable :

    Et comme par hasard, c'est la jeune fille qui nous est présentée en premier, Megan Wheeler (Sydney Penny) - et elle en veut déjà beaucoup à ces sinistres attaquants, pour la mort de son chien :
    Mais l'un des plans cruciaux de ce film réside dans l'apparition de cet homme inconnu (Clint Eastwood), que l'on ne voit pour l'instant que de très loin - comme s'il n'existait pas encore vraiment :
    Jusqu'à ce que l'on découvre le plus grand des derniers chercheurs d'or indépendants, Hull Barret (Michael Moriarty), qui a eu la très mauvaise idée d'aller faire quelques courses en ville :
    C'est là qu'une partie des éléments se dessine... Parce que le contrecoup du soi-disant pasteur - du moins Clint Eastwood se désigne-t-il comme cela - est grandement efficace, et il réussit à les mettre tous à terre en une fraction de secondes :
    Résultat ? Le remerciement de Hull Barret à son égard, avec une simple mais sincère invitation chez lui :
    Où il va rencontrer sa future femme Sarah Wheeler (Carrie Snodgress), aussitôt rejointe par la fameuse Megan, une fille d'un précédent mariage - qui dit curieusement des paroles de la Bible, auxquelles se joint l'image insolite du pasteur :
    Tous les trois résument la situation actuelle, qui tient en un mot, "Avoir peur de LaHood" :
    Apparait alors Josh LaHood (Chris Penn, le frère de Sean Penn), fils du propriétaire de cet endroit, Coy LaHood, accompagné de quelqu'un de fort costaud, qui va d'emblée tenter de réprimander tous ces gens :
    Mais bien retenu par le pasteur, il n'y parvient pas... Et se voit clairement amoché, bien que ce pasteur en profite avec ironie pour souhaiter un très bon avenir au fils Josh LaHood :
    L'on retrouve alors le déroulement normal des tâches, où Hull Barret, le pasteur et pas mal de gens sont de nouveau en train de creuser les pierres, à la recherche de l'or :
    Malheureusement, c'est aussi le moment pour permettre à Coy LaHood (Richard A. Dysart) d'arriver en train... Et comme c'est à lui qu'appartient théoriquement tout l'endroit, il va vite se charger de se faire respecter, notamment vis-à-vis des étrangers :
    Par un hasard bienvenu, Hull Barret découvre au même moment pour la première fois une pépite d'or d'une taille considérable - et s'en estime d'ailleurs fort surpris, au point de vouloir le fêter :
    Ce que sa future femme ne prend pas très bien, mais elle est obligée de se rapporter aux attitudes du pasteur, de Hull Barret et de sa propre fille - qui sont totalement favorables en ce sens :
    Une fois dans le village, le pasteur rencontre évidemment Coy LaHood, mais tous deux ont des points de vue fort différents... L'un mentionne, comme par hasard, les différences entre Dieu et Mammon, le Dieu de l'argent ; tandis que l'autre ne fait que citer sa propre volonté, celle de voir tout le monde partir d'ici 24 heures :
    En fait, le pasteur sait déjà l'intention de Coy LaHood de faire venir le shérif Marshal Stockburn (John Russell - dont ce fut le dernier rôle !), accompagné de six tueurs à gages, et prévient tous les associés de Hull Barret de la dureté de cette implication :
    Ceux-ci hésitent grandement, mais finalement préfèrent rester, quoiqu'il arrive :
    Bonne raison, puisque Spider Conway (Doug McGrath) découvre à son tour une encore plus large pépite :
    Sauf que durant ce temps, le fameux Marshal Stockburn - enfin arrivé avec ses six acolytes - a du mal à se souvenir du pasteur, qu'il estime déjà mort depuis longtemps :
    Mais ceci ne l'empêche pas d'exercer ce pour quoi il a été engagé, face à Spider Conway - et ceci va se révéler tragique, mine de rien :
    Dans un premier temps, tous ses collègues le retrouvent mort - en ne pouvant s'empêcher de déplorer la façon cynique de Marshal Stockburn et de ses collègues de tirer à bout portant :
    Mais dans un second temps, le pasteur se révèle bien plus armé que d'habitude - et commence d'emblée à s'exercer par la destruction de toutes les mines appartenant à Coy LaHood :
    Pendant un moment, Coy LaHood compte beaucoup sur les six associés de Marshal Stockburn - estimant même qu'il n'aura pas l'occasion de se charger du pasteur :
    Mais il se trompe grandement, puisque ce dernier en abat déjà quelques-uns à l'intérieur du petit restaurant :
    Et s'attaque aux rares survivants à l'extérieur de cet endroit :
    Tous finalement descendus, il ne reste plus que le pasteur et Marshal Stockburn - dont les visages se montrent cruellement à l'écran, comme s'il s'agissait d'une dernière phase :
    Avec cette inévitable conclusion, que l'on pouvait bien sûr prévoir :
    Il ne reste donc au pasteur qu'à partir :
    En entendant pour une ultime fois la voix de Megan Wheeler - qui l'aimait profondément, mais n'est pas parvenue à l'attirer comme elle le souhaitait :

    Un film merveilleux, n'est-ce pas ? Certes un tout petit peu dû à cette jeune fille, mais surtout à l'opposition entre John Russell - dont je le rappelle, c'était l'ultime rôle au cinéma - et Clint Eastwood, qui ne dit jamais ni sa fonction, ni son nom.

    C'est assez original comme western, et ceci reprend finalement le thème déjà présent dans la Trilogie de l'homme sans nom de Sergio Leone (1964-1966), et d'une façon plus personnelle dans L'Homme des hautes plaines, second film de Clint Eastwood, tourné en 1973 - juste après Play Misty for Me.

    Bien qu'il s'attribue le titre injustifié de pasteur, ceci est déjà présent dans le titre du film - qui en tant que Pale Rider, fait évidemment allusion aux Cavaliers de l'Apocalypse cité dans le Nouveau Testament, en désignant un chevalier devant monter un cheval blême. On a ensuite sa fameuse discussion avec Coy LaHood, où il cite l'opposition ente Dieu et Mammon (l'argent), puis de nombreuses apparitions de sa part, le plus souvent en silence, et le montrant comme une sorte d'ange mystérieux venant et allant on ne sait où.

    Que citer d'autre ? Peut-être le fait que Clint Eastwood, tombant de cheval au cours d'une scène, se blessa à l'épaule, et fit preuve selon ses propres dires de sa plus grande blessure de sa carrière. Mais ce n'est pas très intéressant, j'en suis conscient... En tous cas, j'espère que vous aimerez énormément cet Opus, et que vous n'hésiterez pas à laisser un commentaire, pour une fois !

    Autres films du même réalisateur : Play Misty for MeHigh Plains DrifterThe Eiger Sanction, The Outlaw Josey WalesThe Gauntlet, Bronco Billy, FirefoxHonkytonk ManSudden ImpactBirdWhite Hunter, Black HeartThe Rookie, UnforgivenA Perfect WorldThe Bridges of Madison CountyAbsolute PowerMidnight in the Garden of Good and EvilSpace CowboysBlood WorkMystic RiverMillion Dollar BabyFlags of Our FathersLetters from Iwo JimaGran TorinoHereafter, InvictusJ. Edgar

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