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  • dimanche, octobre 01, 2023

    AMERICAN BEAUTY (SAM MENDES)

    Vous connaissez forcément Sam Mendes, non seulement pour ses deux participations à la longue série de James Bond, Skyfall (2012) et Spectre (2015), mais aussi pour 1917 (2019), inspiré partiellement des récits de son grand-père concernant la première guerre mondiale. Mais son film-fétiche restera toujours American Beauty (1999), son tout premier, qui a réussi à remporter entre autres trois Oscars en l'an 2000, dont celui de meilleur film, meilleur acteur et meilleur réalisateur.

    Ce film parle bien sûr de la beauté américaine - Sam Mendes étant en fait bien anglais -, laquelle peut se résumer à quelques principes essentiels dans la vie d'un père :

    1) L'homme doit exercer le meilleur métier du monde, et posséder la fortune et le pavillon que toute sa famille est censée habiter.

    2) Sa femme est idéale, particulièrement belle, fidèle et engagée.

    3) Ses enfants sont eux-mêmes parfaits, et il ne tombe pour ainsi dire jamais amoureux de quelqu'un de cet âge.

    4) Il déteste les homosexuels, et tout ce qui leur est lié.

    Autant dire que le père en question, Leste Burnham (Kevin Spacey, déjà célèbre pour Seven et Midnight in the Garden of Good and Evil), est complètement à l'opposé de ces principes - et voici pourquoi il nous présente, exactement un an avant, sa propre mort comme d'une logique implacable :

    Déjà par son travail, où il passe son temps à répondre - on ne sait pas vraiment pourquoi - au téléphone depuis une quinzaine d'années, avant d'être menacé par son très récent patron d'être viré, Brad Dupree (Barry Del Sherman) :
    Ensuite du fait de sa propre famille Burnham, où toutes ses relations avec sa femme et sa fille unique sont visiblement dégradées :
    Le père tente de renouer avec sa fille, Jane Burnham (Thora Birch), mais visiblement, c'est perdu d'avance... D'autant qu'au même moment, le fils d'un voisin encore inconnu (Ricky Fitts, interprété par Wes Bentley) est en train de les filmer secrètement :
    Quand à sa femme, Carolyn Burnham (Annette Bening), elle travaille en tant qu'immobilière privée, mais apparemment sans grand succès :
    Raison de plus pour les amener tous les deux à contempler leur fille dans la danse annuelle de son lycée, l'une des rares occasions qu'ils ont de sortir ensemble :
    Sauf que Leste Burnham est en fait en train de regarder Angela Hayes (Mena Suvari), avec la musique de Thomas Newman réellement idéale en ce moment visiblement érotique :
    Meilleure preuve ici - particulièrement bien monté !
    Petit à petit, les éléments du film se mettent donc en place... A commencer par le colonel Frank Fitts (Chris Cooper), le récent voisin de Leste Burnham, pas spécialement facile à vivre :
    Pour poursuivre avec la meilleure amie de Jane Burnham, Angela Hayes, qui non seulement se trouve être la danseuse préférée de son père, mais aussi la véritable ennemie de Ricky Fitts - selon elle, un débile profond et dangereux dont Jane ferait bien de se tenir à l'écart :
    Et peu de temps après, on le voit d'ailleurs avec toute sa famille, dont le père est le fameux colonel Frank Fitts, et la mère une pauvre femme contrainte au silence et à la simple approbation de tous ses dires :
    Jusqu'ici, tout semble malgré tout se passer pas trop mal... Sauf que les choses commencent à mal tourner lors d'une grande fiesta, où Carolyn Burnham rencontre enfin Buddy Kane (Peter Gallagher), le roi de l'immobilier qu'elle rêve de rencontrer depuis longtemps :
    Et elle délaisse pour cela sans le moindre complexe son mari Leste Burnham, lequel se retrouve à l'extérieur en train de fumer un bon joint offert - comme par hasard - par Ricky Fitts, qui sert provisoirement de barman dans cette fête ambigüe :
    A la suite de cela, il se retrouve enfin au lit, en train de rêver d'Angela Hayes - sa danseuse préférée :
    A moins qu'il ne s'agisse pas du tout d'un rêve, mais d'un simple fantasme nécessaire à sa pratique solitaire depuis longtemps indispensable - ce qui déplaît profondément à sa femme :
    Laquelle vit de plus en plus mal son propre boulot, qui se révèle catastrophique - tout au moins dans la vue des éventuels clients :
    Pendant ce temps, Leste Burnham profite au contraire de plus en plus de la vie, en demandant les offres et les tarifs de shit que lui propose Ricky Fitts - un grand connaisseur en ce domaine :
    Juste avant de se faire virer de sa boîte par Brad Dupree, qui a l'air du coup assez content - jusqu'à ce qu'il voit combien ça va lui coûter :
    Attention, car le film se dégrade beaucoup à partir de ce moment... Déjà parce que Carolyn Burnham se tape Buddy Kane, le roi de l'immobilier, mais surtout car son mari décide du coup de s'adonner à un travail particulièrement simple, serveur dans un bar de la route :
    D'autant plus que contrairement à ce que prétendait Angela Hayes, Ricky Fitts et Jane Burnham sont de plus en plus proches - notamment concernant ses propres films, qu'elle apprécie beaucoup :
    C'est pile-poil le meilleur moment pour que Leste Burnham décide de reprendre le contrôle de sa vie, notamment concernant sa femme :
    D'autant plus que Carolyn ne prend plus aucune précaution pour cacher sa relation avec Buddy Kane :
    Grosse erreur de sa part, nul besoin de le préciser :
    On s'embarque alors vers des ambivalences de plus en plus sensibles... Déjà avec ce que le colonel Frank Fitts pense - complètement à tort - des rapports de son fils Ricky avec Leste Burnham, qu'il voit directement comme de l'homosexualité interdite :
    Ensuite par la rencontre inédite de Frank Fitts avec Leste Burnham, qui ne se passe pas du tout comme prévu :
    Peu de temps après, Leste Burnham se retrouve comme par hasard chez lui avec Angela Hayes, qui contrairement à ce que l'on pense, n'a jamais fait l'amour avec quelqu'un - même si c'est ce qu'elle cherche à faire croire à tout le monde :
    Mais le père de famille, malgré l'envie qu'il en a, préfère décliner cette invitation... Et au final, tout se passe plutôt bien pour tous les deux :
    Serait-ce fini ? Pas du tout... Car il reste encore à Frank Fitts à détruire celui qui a laissé en lui remonter toutes ces pulsions homosexuelles qu'il est censé détester, Leste Burnham, et il ne va pas hésiter à le faire :
    Nous nous retrouvons donc au tout début du film, avec les seuls personnes heureuses de leur départ, Ricky Fitts et Jane Burnham, et toutes les autres ayant vécu comme ils y parvenaient - autrement dit, plutôt mal :

    Cette première œuvre vous a-t-elle énormément plu ? Cela ne m'étonnerait guère, car malgré son aspect très pessimiste, elle reste pleine d'humour, accompagnée d'un montage fabuleux, d'une musique extraordinaire, et du jeu des acteurs tout simplement parfait... Si vous ne faisiez pas partie des 87% d'enthousiastes, ou que vous refusiez la vingtaine de prix qui lui sont attribués, libre à vous de laisser un commentaire !

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    mardi, septembre 05, 2023

    ME MYSELF I (PIP KARMEL)

    Quel est donc ce film au titre improbable, tourné en l'an 2000 par un réalisateur peu connu en Europe ? Je pourrais certes me rendre tout d'abord dans le pays d'où il est originaire, l'Australie (connu entre autre grâce à Phillip Noyce ou Alex Proyas)... Mais ce ne serait pas très juste, car cet Opus me rappelle surtout What Women Want de Nancy Meyers (également en 2000), qui bien que sur un thème relativement différent, parle en fait de la même chose - le pouvoir des hommes sur les femmes, ou bien l'inverse.

    Je vous laisse vous en rendre compte avec le générique du début, où sur la musique de Charlie Chan, apparaissent une dizaine de jeunes filles qui ont toutes des options différentes :

    Un court extrait qui laisse se découvrir sur la fin Pamela Drury (interprétée par l'excellente actrice Rachel Griffiths), une journaliste très soucieuse des différents problèmes qu'éprouvent les autres - et qui se fait totalement surprendre le jour même de son anniversaire, par tous les membres de son bureau et un stripteaseur décoiffant :

    Le même jour, cependant, elle se laisse aller d'une part à une autosatisfaction qui semble ne pas lui plaire vraiment... Et d'autre part, elle s'adonne brièvement à des rencontres par petites annonces, ce qui lui déplaît en réalité encore plus :
    Résultat ? Regarder toute seule la télévision et ses émissions douteuses, avec ces paroles sans aucune ambiguïté qui trahissent sa véritable intention, "J'ai besoin d'un homme" :
    Tout en contemplant la photo de son ancien mari, et en se demandant pourquoi elle l'a laissé partir, au lieu de fonder une véritable famille : 
    C'est alors que, de pair avec elle, l'on rencontre pour la première fois le sportif Ben Monroe (Sandy Winton), qui bien que travaillant dans un domaine complètement opposé au sien, lui semble pour ainsi dire idéal... Jusqu'au jour où elle décide de se rendre par surprise chez lui, et avant même de rentrer, s'aperçoit de la présence d'une femme et de deux enfants - ce qui la pousse immédiatement vers le suicide :
    Hélas ou non, celui-ci rate complètement, et entraine Pamela Drury vers une autre voie, qu'elle a autant de mal que nous à comprendre :
    Elle se réveille, pas du tout sous les traits de Pamela Drury, mais sous ceux de Pamela Dickson, avec son vrai mari Robert Dickson (David Roberts) - dont elle a regardé la photo il y a peu de temps :
    Du coup, elle se sent obligée d'admettre le nouvelle réalité... Elle est pour de bon mariée, et l'homme élu a un train de vie épuisant, qui l'entraîne à oublier - une fois de plus - son anniversaire, et à dormir comme un lion :
    De plus, elle s'aperçoit bien vite qu'elle a trois enfants, Stacy (sa fille la plus âgée, en train d'éprouver ses premières règles), Douglas (un adolescent insultant et antipathique) et Rupert, qui commence à peine à marcher, plus le chien pour couronner le tout...
    Vous vous doutez que si j'ai pris si peu de photos, c'est que je me sentais incapable d'apprécier convenablement ces trois enfants - de même que Pamela, pour être honnête... Elle est sans cesse contrainte de faire des sacrifices pour ne rien en retirer - autrement dit, donner tout son temps et son énergie entière pour y récolter, au mieux, un vague "Merci, Maman".
    Du coup, la phrase de sa nouvelle patronne, Deirdre (Christine Stephen-Daly) est vraiment la goutte d'eau qui fait déborder le vase - d'autant que cette tâche qu'elle effectue dans ce journal de mode est beaucoup moins bien que les reportages qu'elle faisait autrefois sous le nom de Pamela Drury :
    Elle décide donc de se replacer dans cette ancienne peau, et se rend le plus vite possible chez son amour d'autrefois, Ben Monroe :
    Malheureusement, cette fois-ci, tout se déroule à l'envers :
    Et pour couronner le tout, son prétendu mari Robert Dickson décide de lui offrir une grande fête d'anniversaire, lui offrant bague de mariage, cérémonie dans l'église, et dîner dans le même restaurant qu'autrefois :
    Sans compter que Stacy et Douglas sont - à part quelques exceptions - tout à fait persuadés :
    Le seul qui s'y oppose, c'est le plus jeune Rupert, qui mine de rien n'est pas bête du tout.. Il est même le seul à lui faire un signe sympathique, alors que Pamela Dickson a décidé de se renommer Drury, et de reprendre sa vie d'avant :
    Et voilà, c'est fini ! Elle vit de nouveau seule, et effectue elle-même le changement radical de son appartement, jusqu'à ce qu'elle se sente définitivement bien :
    Tout ça pour se retrouver avec son ultime rencontre, Ben Monroe, qui malgré quelques défauts qu'il assume très bien, semble parfaitement répondre à son idéal :

    Je ne suis pas parvenu à trouver beaucoup de vidéos sur ce film, mais je pense que ce trailer est suffisamment éloquent :

    Pensez-vous que je l'aime énormément ? Vous vous trompez, bien sûr... Certes, j'apprécie beaucoup l'actrice principale, Rachel Griffiths, mais je trouve que son double personnage est ambigu, et qu'en fin de compte, on ne sait tout simplement pas où l'on en est : doit-on opter pour la vie de famille normale, avec des enfants désagréables et juste soucieux d'eux, ou au contraire pour l'existence délibérément solitaire, avec un vague débouché vers l'amour véritable ?

    En tous cas, je trouve Pip Karmel incertain dans ce domaine, de même que sur sa façon de filmer, qui à part la scène de suicide, s'avère tout juste convenable... Si j'avais le choix, je serai prêt à donner plutôt toutes les chances à Nancy Meyers et à son Opus tourné la même année, What Women Want. Ceci est déjà porté d'un bout à l'autre par Mel Gibson et Helen Hunt, mais en outre donne de très bonnes réponses à toutes les questions que nous nous posons - et c'est l'essentiel, je pense !

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