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  • mardi, décembre 10, 2024

    CHARLIE AND THE CHOCOLATE FACTORY (TIM BURTON)

    Vous n'allez peut-être pas me croire, mais il s'agit du plus récent film de Tim Burton dont je possède le DVD, et il fut créé en 2005, soit près de 20 ans auparavant... Ceci ne l'empêche pas d'être un Opus grandiose, quasiment digne de Mars Attacks ! (1996 ) au niveau des effets spéciaux, et bien plus ouvert aux enfants - ne serait-ce que parce qu'il tire tout son scénario d'un livre homonyme de Roald Dahl édité en 1964, qui a connu un grand succès dès sa parution.
    Pour tout dire, le héros principal Willy Wonka, excentrique patron d'une chocolaterie, fut tout d'abord attribué à quelques uns des plus grands du cinéma (Jim Carrey, Brad Pitt, Will Smith, Robin Williams), pour finalement se tourner vers Johnny Depp - qui avait déjà participé à trois œuvres du maître, Edward Scissorhands (1990), Ed Wood (1994) et Sleepy Hollow (1999).
    Evidemment, le film commence en nous racontant brièvement son histoire, passant tout d'abord par son enfance fragile, pour poursuivre avec sa première petite boutique de chocolat, puis enfin avec l'ouverture de son usine - la plus vaste du monde entier :
    Malheureusement, Willy Wonka ne sut pas s'arrêter dans ses ambitions, et décida de construire à la demande de l'empereur de l'Inde un immense palais entièrement en chocolat - qui certes était fort beau, mais finit par se dégrader très rapidement :
    Résultat ? "Je ferme ma chocolaterie, pour toujours" :
    C'est le moment précis où l'on découvre alors le second héros du film, un jeune garçon habitant une pauvre maison en compagnie de ses parents et grands-parents, Charlie Bucket (Freddie Highmore) :
    Et l'on s'aperçoit à ce moment précis que la chocolaterie vient tout juste d'ouvrir à nouveau - et autorise de façon exceptionnelle cinq enfants à la découvrir, en échange du "ticket d'or" qui se trouve seulement sur cinq barres de chocolat Wonka disponibles dans le monde entier :
    On découvre alors quatre des cinq enfants ayant réussi à obtenir le ticket d'or, chacun disposant de parents très différents - et aussi d'un gros défaut particulier... A commencer par le premier d'entre eux, un allemand nommé Augustus Gloop (Philip Wiegraz), qui pour le grand plaisir de sa mère dévore chaque jour des tonnes de chocolat Wonka :
    Vient ensuite la fille anglaise d'un couple spécialisé dans la fabrication de cacahuètes, Veruca Salt (Julia Winter)... Et le fait de disposer de parents très riches ne la dissuade absolument pas de réclamer ce qu'elle veut, elle se révèle même fort capricieuse à ce sujet :
    Nous tombons ensuite sur une américaine, Violette Beauregard (AnnaSophia Robb), bien soutenue par sa mère, qui la voit comme elle très sportive et prête à tout pour gagner le prix... Hélas, Violette préfère le chewing-gum au chocolat, ce qui ne va pas énormément l'aider :
    Pour finir, un garçon américain lui aussi, Mike Teavee (Jordan Fry), soi-disant surdoué, mais en réalité juste dévoué aux jeux vidéos ou à la télévision, et d'un fort mauvais caractère... Il fait mine de bien s'entendre avec son père, mais en fait, il déteste tout simplement le chocolat, comme il le dit :
    Un résumé éloquent de ces présentations :
    Il ne reste qu'un seul à n'avoir pas eu les moyens de concourir, Charlie Bucket... Mais son grand-père Joe Bucket (David Kelly) se révèle fort enthousiaste, contrairement à d'autres membres de la famille :
    Et il se trouve que par miracle, il a bien raison... Quel que soit l'argent qui lui est proposé pour racheter ce ticket d'or, Charlie refuse et rentre à la maison pourvu de son fameux cadeau, qu'il annonce aussitôt à son grand-père Joe - lequel ne peut s'empêcher de danser :
    Ils sont donc tous les cinq enfin réunis, invités à se rendre dès le lendemain dans la fameuse chocolaterie de Willy Wonca - accompagné chacun par un seul parent :
    Au départ, tout a l'air de bien se passer pour ces dix personnes - exception faite des pauvres perdants, bien sûr... Ceci se montre avec le fantastique spectacle que Willy Wonka (Johnny Depp) leur a préparé, qui jusqu'à un certain point se déroule très bien - jusqu'à ce tout cela prenne feu et écourte en quelque sorte la présentation :
    Mais bon, Willy Wonka s'en trouve assez peu touché... Il en profite au contraire pour leur raconter toute l'histoire de sa nouvelle firme, sa périlleuse expédition à la recherche du cacao, et sa gratifiante rencontre avec les Oompa Lompas - de petits ouvriers locaux bien destinés à travailler pour lui, en échange d'une chanson moralisatrice dont ils gratifieront chacun des cinq enfants ici présents :
    Et ça commence bien sûr avec le tout premier, Augustus Gloop, qui ne surmonte pas son défaut de manger au maximum du chocolat, et va se faire aspirer par un tuyau gigantesque ;
    Ainsi entendons-nous la première chanson en guise de morale interprétée par le groupe de Oompa Loompas, laquelle est accompagnée d'une danse collective fort brillante - dirigée par un acteur britanno-kényan atteint de nanisme, Deep Roy :
    Vous croyez que ça suffit ? Pas du tout, et Tim Burton enchaîne avec cette scène époustouflante, où l'on voit tous les Oompa Loompas s'occuper de faire avancer leur fantastique navire - sous l'œil ravi de Willy Wonka :
    Nous en somme maintenant parvenu à l'entrée en jeu de Violette, qui conformément à tout ce que lui a dit sa mère, va se présenter d'emblée comme la plus forte de tout le groupe :
    Sauf qu'une fois encore, elle n'écoute pas très attentivement Willy Wonka, qui l'a pourtant prévenu que ce chewing-gum était encore en cours de recherche... Résultat immédiat : Violette se transforme peu à peu en myrtille géante, devient bleu - et engendre du même coup une chanson moralisatrice des Oompa Loompas :
    Il en reste encore trois : Veruca, Mike, et Charlie... Et c'est la première d'entre eux, dotée comme chacun le sait d'un caractère épouvantable, qui va se révéler absolument sensible à la possession d'un écureuil :
    Devant le refus de Willy Wonka de laisser partir l'un de ses animaux, qui lui servent précieusement à trier les noix, elle décide soudainement de partir s'approprier de l'un d'entre eux... Aussitôt, elle est rejetée comme "mauvaise graine", se fait jeter aux détritus, et entraîne même son propre père avec elle :
    Ce n'est apparemment pas très grave, puisque le dispositif de mise en feu ne s'applique qu'un jour de la semaine, le mardi. Mais comme le dit Mike, nous sommes justement mardi, et cela pousse Willy Wonka a envisager la possibilité qu'il soit en panne, permettant ainsi à Veruca et son père de survivre...
    Désireux de soustraire tout le monde à cette pression, il décide subitement de les emmener tous à bord de son ascenseur - un modèle très spécial qui peut monter, descendre, aller à gauche ou à droite, tout ceci parfaitement normal pour Willy Wonka :
    Il faut bien constater que les effets spéciaux sont absolument délirants, ce qui s'état déjà montré de façon hallucinante dans Mars Attack !, réalisé près de dix ans auparavant...
    Pour en venir presque au dernier candidat, Mike, Willy Wonka lui propose une idée qu'il est en train de mettre au point pour les férus de télévision, réduire considérablement la taille de sa barre de chocolat pour la transmettre aux téléspectateurs :
    Vous devinez tous de quel film il s'agit, n'est-ce pas ?
    Et oui, c'est bien sûr de 2001 : A Space Odyssey de Stanley Kubrick en 1968, et surtout de sa scène mythique du débarquement du monolithe sur la fameuse planète... Toujours est-il que cela ne réussit pas très bien à Mike, qui se retrouve complètement miniaturisé, et se voit commenté par une musique bien plus violente qu'habituellement :
    Il ne reste donc à Willy Wonka qu'une chose à faire avant de s'adresser personnellement au véritable vainqueur : laisser sortir tout le monde dans l'ordre où ils sont entrés...
    Ce qui nous vaut quelques transformations liées chacune à leurs défauts, la gourmandise du chocolat de Augustus, la vénération du chewing-gum par Violette, l'intransigeance capricieuse de Veruca (accompagnée par son père désolé), et pour finir la sortie de Mike qui a été étiré autant que possible :
    Nous voici dès lors emmené dans la phase terminale du film... Découvrir Willy Wonka prêt à offrir entièrement sa gigantesque usine de chocolat, en échange d'une seule chose de la part de Charlie, abandonner sa propre famille :
    Cela commence à se passer assez mal, bien entendu... Jusqu'à ce que Willy Wonka redécouvre son père dentiste, Dr Wilbur Wonka (interprété par le célèbre Christopher Lee), qui épaté par son absence totale de carries même après le chocolat, se réconcilie enfin avec lui, et décide de les envoyer tous - Charlie y compris - dans une nouvelle maison bâtie à l'intérieur de la chocolaterie :
    Autrement dit, il s'agit là d'un film qui se termine très bien :
    Certes, pour certains, le rôle de Willy Wonka attribué à Johnny Depp peut paraître exagéré, joué d'une façon quelque peu décalée - comme il l'avait  déjà fait dans Edward Scissorhands de 1990. Mais cela lui va très bien, de même qu'à Freddie Highmore incarnant Charlie, qui fut engagé l'année suivante par Luc Besson pour jouer dans sa trilogie Arthur et les Minimoys.
    Que dire d'autre de cet Opus ? Tout d'abord, qu'il a rapporté environ quatre fois son budget initial - qui s'élevait tout de même à 150 millions de dollars... Secundo, il s'agit là non seulement d'un excellent film pour enfants, mais aussi pour toute la famille, qui a remporté de nombreuses récompenses - entre autres Young Artist Award et People's Choice Award en 2006. Si vous utilisez la touche pour me laisser un commentaire, j'en serai fort content !
    Autres films du même réalisateur : BeetlejuiceEd WoodMars Attacks !Sleepy Hollow

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    lundi, janvier 01, 2024

    WILD AT HEART (DAVID LYNCH)

    Au cas où vous ne le sauriez pas encore, ce film s'intitule en français Sailor et Lula, reprenant tout simplement le nom des deux personnages principaux, et sortit en 1990 tout d'abord au festival de Cannes, où il obtint - pour une fois - la Palme d'or.

    Bien qu'il s'agisse d'un Opus nettement supérieur à Blue Velvet (1986), il est aujourd'hui à relativiser face à Lost Highway (1997) et à Mulholland Drive  (2001), tous les deux nettement plus barrés - alors que Wild at Heart se base finalement sur le thème assez classique de l'amour de deux êtres qui va résister à tout, même à la sauvagerie de leurs proches.

    Nous en avons l'image dès le début, avec cette superbe musique - due comme d'habitude à Angelo Badalamenti, d'ores et déjà accompagnée par le feu qui va se révéler très prenant au cours du film :

    C'est alors que commence l'histoire, présentant Sailor Ripley (Nicolas Cage) agressé dans une fête par son beau-père sans véritable raison :

    Pendant que sa véritable amante Lula Pace Fortune (Laura Dern) se met à paniquer pour de bon, surtout en voyant le résultat catastrophique de ce qui ne semblait être qu'une simple bagarre :
    Quelques années plus tard, Sailor sort enfin de prison, et comme c'était à prévoir, il se retrouve attendu par sa chère Lula qui vient le chercher en voiture, lui apportant sa veste chérie :
    On découvre alors de manière plus précise la mère de Lula, Marietta Pace Fortune (Diane Ladd, au demeurant une plutôt mauvaise actrice), s'entretenant avec son provisoire amant le détective privé Johnnie Farragut (Harry Dean Stanton) :
    A cette occasion, Sailor se remémorise ce qui s'est passé réellement le fameux jour de son arrestation - dont il juge la plus responsable Marietta, qui lui proposait des choses totalement incohérentes dans les toilettes privées de l'hôtel :
    Mais il décide de s'en tenir là, et emmène Lula dans une boîte tranquille afin tout d'abord de danser, puis finalement de chanter - pas encore le fameux  Love me Tender (de Elvis Presley) dont celle-ci rêve sans arrêt, mais cela s'en rapproche déjà bien :
    Puis ils décident de dormir ensemble, ce qui est d'un certain côté plutôt beau, vu le lit qu'ils utilisent et leur position :
    Mais se révèle au même moment tragique avec le rêve particulier de Lula, où elle voit son père brûler et mourir du même coup sous ses yeux - ce qui lui est arrivé il y a quelques années :
    N'oublions pas à ce propos le genre de symbole typique de David Lynch, où il nous apprend comment faire le lien entre deux choses en apparence incompatibles :
    L'on découvre à ce moment la passion la plus nette de Sailor et Lula : partir enfin en voiture vers le Texas, pour être enfin tranquilles et loin de la police... Quel que soit le lieu inconnu où ils se retrouvent :
    Changeant complètement de point de vue, David Lynch nous montre alors le véritable criminel Marcello Santos (J. E. Freeman) en train de s'entretenir avec Marietta, au sujet de la mort de Johnnie Farragut, qu'elle souhaite absolument :
    Et l'on distingue - brièvement - le grand patron de tout cela, Mr Reindeer (William Morgan Sheppard), qui a déjà tué le père de Lula en mettant feu à sa maison :
    Marietta s'avère alors complètement déjantée, elle qui était pourtant d'accord avec l'exécution de son futur mari, et appelle du coup Johnnie Farragut pour le mettre en garde :
    C'est le point précis du film où l'on voit enfin les deux romantiques Sailor et Lula se détendre un peu au soleil couchant... Sauf que cela ne dure guère, et qu'il découvrent peu de temps après une jeune fille au bord de la mort (Sherilyn Fenn) :
    Bonne raison pour donner l'occasion à trois hommes diminués de prévenir Marietta d'un grave accident, sans lui en livrer plus... C'est alors que Marcello Santos débarque dans l'hôtel, lui confirmant le futur meurtre de Johnnie Farragut, qu'elle a pourtant tenté d'empêcher :
    Nous voyons alors Johnnie Farragut se faire tuer brutalement par Juana Durango (Grace Zabriskie) et quelques acolytes, qui ont tous l'air bien satisfaits :
    Dernier point de vue du film : Sailor et Lula se rendent à une soirée nocturne bien animée, où ils vont rencontrer entre autres Spool (Jack Nance, bien connu pour avoir été le principal acteur dans Eraserhead)... Mais surtout Bobby Peru (Willem Dafoe), l'espèce de double de Sailor, qui donne à lui tout seul un résumé exagéré de la vie de ce dernier : 
    Cela se voit tout d'abord dans la relation extrêmement étrange et malsaine qu'il a avec Lula, seule à ce moment de la journée... Apprenant par hasard qu'elle est enceinte (ce que Sailor ne sait pas encore), il lui promet de la laisser tranquille à condition qu'elle lui révèle son intention de baiser, ce qu'elle finit par faire - avec, grande surprise, son départ immédiat :
    Second point important : Bobby Peru persuade alors Sailor de participer à un Hold-up facile... Et bien que ce dernier ait du mal à se décider, il finit par accepter, coincé entre les bières et une récompense visiblement très importante, qui va lui permettre d'emmener Lula où elle le souhaite :
    Au volant se retrouve - comme par hasard - Perdita Durango (Isabella Rossellini), qui s'entretient rapidement avec le seul policier, rencontré justement devant la banque dévalisée par Bobby Peru et Sailor :
    Sauf que ceci ne se passe pas du tout comme prévu... D'une part avec le faux revolver dépourvu de balles que Bobby Peru a confié à Sailor, ce qui semble le mettre dans une belle colère : 
    Et de l'autre, Bobby Peru qui se fait descendre par l'unique policier présent sur les lieux - assez énergique pour arrêter du même coup Sailor, qui se rend plutôt que de mourir comme son collègue :
    Sailor purge donc à nouveau une bonne peine de prison, qui mine de rien va encore durer six années :
    Mais rien ne change la volonté de Lula de le revoir, surtout avec leur fils né entretemps - qui se nomme justement Pace -, quelle que soit la volonté de Marcello Santos ou de Marietta, toujours aussi hystérique :
    Elle le retrouve à la gare avec son jeune fils, mais apparemment, il préfère renoncer et le dit d'emblée à Lula :
    Grossière erreur, car Sailor se retrouve lors de son départ pris dans une attaque inédite menée par une dizaine de personnes, et qu'il finit par sombrer dans le coma... 
    Mais par un sauvetage purement romantique - très nettement inspiré par la célèbre série Twin Peaks, diffusé la même année sur la TV américaine -, dû à la bonne fée Glinda (Sheryl Lee) :
    Du coup, il décide finalement de revoir absolument Lula, et lui chante enfin le fameux Love me Tender d'Elvis Presley - ce qu'il lui promettait dès le début :

    Ecoutez-le vous même, vous allez vous rendre compte - pour une fois - que c'est une très belle fin :

    Car assez curieusement, la plupart des films de David Lynch se terminent souvent assez mal... En tous cas, cela ne lui a pas servi beaucoup aux Etats-Unis, car malgré son grand succès à la Palme d'or du festival de Cannes, Sailor et Lula parvient à peine à dépasser son budget initial de 9 millions de dollars.

    Néanmoins, il marcha beaucoup mieux en France - preuve que l'amour y est bien plus puissant ? -, où il atteint une note moyenne de 4/5, ce qui n'est pas mal du tout. Regardez-le, et éventuellement, dites-moi dans un commentaire ce que vous en pensez, plus de trente ans plus tard !

    Autres films du même réalisateur : EraserheadElephant Man, Blue VelvetTwin Peaks : Fire Walk with MeLost HighwayThe Straight StoryMulholland Drive

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