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  • vendredi, octobre 01, 2021

    THE LAST STAND (KIM JEE-WOON)

    Et français, Le Dernier Rempart, bien sûr... Sinon, il s'agit du premier film américain fait en 2013 par un réalisateur sud-coréen, Kim Jee-Woon, dont le titre original est quelque peu différent :

    Voulez-vous que je vous dise pour quelles raisons je me laisse aller à regarder ce genre d'Opus ? En fait, il y a de très nombreuses explications : 1) Je supporte de moins en moins la TV française, malheureusement assez nulle (sauf bien sûr ARTE) 2) J'aime beaucoup Arnold Schwarzenegger, en tous cas suffisamment pour le voir de retour depuis son ultime Terminator de 2003 3) J'apprécie énormément le sens de l'humour, notamment quand celui-ci est bien manié 4) Enfin, il me plaît de voir de grands acteurs s'y laisser aller sans complexe, dont le premier est évidemment John Bannister (Forest Whitaker) :
    Vous souhaitez bien sûr savoir pour quelles raisons ce film m'a bien plu, on s'en doute... L'histoire en est pourtant très simple, voire TROP simple : le shérif d'une petite ville très paisible d'Arizona, Ray Owens (Arnold Schwarzenegger) va se trouver d'un seul coup confronté avec la mission du directeur du FBI John Bannister (Forest Whitaker), qui se charge de transférer le chef d'un cartel de drogue emprisonné, Gabriel Cortez (Eduardo Noriega) :
    Autour de ces deux personnages fondamentaux, près à travailler ensemble, nous en avons deux sortes. D'une part, les vrais méchants, ainsi d'ailleurs qu'on a l'habitude de les voir dans les films américains, meilleur exemple avec le torride Thomas Burrell (Peter Stormare) :
    D'autre part, ceux qui sont plutôt gentils, c'est à dire du côté de Ray Owens, mais sans non plus tenter l'impossible, tel que Mike Figuerola (Luis Guzman) - qui a lui aussi une très longue expérience de ce type de rôles :
    Pendant le premier tiers du film, on a curieusement l'impression qu'il ne se passe pas grand chose... Il y a certes deux types fort puissants, mais pour des raisons apparemment différentes : John Bannister, plutôt jeune, à la tête du FBI, et visant à transférer Gabriel Cortez ; Ray Owens, nettement plus âgé, qui fut autrefois membre de la brigade des stupéfiants à Los Angeles, et qui suite à une longue mission ratée pourvue de sept morts et de sa tombée dans le coma, se trouve très bien dans cette petite et discrète ville d'Arizona. On imagine ainsi le hiatus qui peut surgir à tout moment entre ces deux hommes (Forest Whitaker et Arnold Schwarzenegger), alors qu'ils ont le même but : empêcher Gabriel Cortez de franchir la frontière mexicaine !
    Mais tout va changer à partir de là, autrement dit à Sommerton, petit village que dirige Ray Owens. Ici se déroule une grave fusillade, menée bien sûr par Thomas Burrell, et combattue avec succès par Ray Owens et ce pur déjanté (mais dans le bon sens), Lewis Dinkum (Johnny Knoxville), que l'on découvre au centre :
    Résultat ? Après avoir tué pas mal de personnes, Thomas Burrel est enfin éliminé à son tour par Ray Owens, qui sent petit à petit revenir en lui son passé de la brigade des stupéfiants :
    Heureusement, il n'a pas mal de monde à ses côtés, notamment le belle Sarah Torrance (Jaimie Alexander) :
    Qui ne va surtout pas l'empêcher d'utiliser cette arme improbable, que Lewis Dinkum lui a très généreusement fournie :
    Vous savez à quoi ce film m'a tout de suite fait penser ? A l'excellentissime Last Action Hero, tourné en 1993 par John Mc Tiernan, et où Schwarzenegger joue déjà son propre personnage comme s'il en était un autre, bref, de la folie pure :
    Quoi qu'il en soit, c'est un bref moment où John Bannister - que l'on n'avait pas vu depuis longtemps - et Ray Owens finissent enfin par bien s'entendre, et se respecter mutuellement, quel que soit l'âge ou la couleur qui les séparent :
    Pendant ce temps là, Gabriel Cortez (Eduardo Noriega) force alors le barrage avec sa très puissante voiture, et surtout à son bord Ellen Richards (Génesis Rodriguez), qui est en réalité une taupe du FBI, qui rendit possible son évasion :
    Celui-ci n'a d'ailleurs pas l'air de s'angoisser outre mesure, rassuré par la présence de sa fort belle taupe :
    Mais il va bientôt changer d'avis, poursuivi sur le dernier tronçon par Ray Owens, qui ne va pas le laisser tomber comme ça :
    La première chose qu'il fait à sa taupe Ellen Richards, faute de la tuer, c'est au moins de la virer de sa voiture :
    Mais rien ne va plus pour lui... Et c'est au terme d'une poursuite à travers les champs et une bagarre improbable qu'il se retrouve enfin aux mains de Ray Owens, désormais le seul homme vainqueur et implacable :
    Serait-il capable d'accepter un million de dollars pour le laisser passer ? Voire dix millions ? Inutile de faire ces offres stupides... Ray Owens ne tient qu'à une chose : redevenir shérif dans son petit village tranquille de Sommerton, et rien ni personne ne vont l'empêcher de le faire, point final !
    Vous savez ce que je pense de ce film ? D'un côté, on peut certes le voir très mal, comme l'éternelle reprise sud-coréenne d'un road movie finalement classique ; mais de l'autre, on peut le prendre comme un jeu hallucinant avec l'aspect ultra-célèbre des acteurs en question, comme c'est d'ailleurs assez bien illustré - sans le moindre complexe, bien au contraire - sur cette affiche très parlante : 
    Je n'ai hélas trouvé aucune vidéo servant de bref résumé. Mais j'ai par contre déniché cette sortie du cinéma - en français ! -, et exception faite du tout premier auditeur (Mathieu), tout le monde est d'accord sur ces points fondamentaux : 1) Certes, ça met un petit peu de temps à démarrer, mais après, c'est un bon film d'action, ça explose, et ça devient bien marrant 2) C'est très drôle, c'est un bon film de bourrins, comme on les aime 3) Le réalisateur s'éclate carrément, dans cette sorte de reprise des westerns 4) Schwarzenegger délire complètement de son retour au second degré, compte tenu de son âge et de ses rôles précédents :
    En résumé : c'est naze, mais c'est très drôle, le réalisateur s'amuse comme un petit fou, et les acteurs se donnent avec plaisir... J'ai aussi trouvé cette courte vidéo instructive - sauf qu'elle est en anglais non traduit, ce qui ne va pas forcément plaire à tout le monde :
    Mais bon, j'en ai assez dit, sur ce film, à mes yeux très réussi dans son genre... Pourrait-on en dire autant du cinéma français, sans cesse aspirant à la pureté et au jeu parfait des acteurs ? J'en doute fort, mais bon, on ne sait jamais ce qu'il en est... En tous cas, je n'hésiterais pas à laisser un commentaire, si jamais cette œuvre vous a plu autant qu'à moi, c'est à dire un maximum !

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    lundi, mars 19, 2007

    PRINTEMPS... (KI-DUK KIM)

    Bon, pas tout à fait...
    J'ai un tout petit peu élagué le titre en question, là, vu que sa longueur est, en quelque sorte, à l'image de la lenteur de ce film magnifique de Kim Ki-Duk (ou Ki-Duk Kim, comme on le dit sous nos latitudes). Il s'agit, en réalité, de : Printemps, Été, Automne, Hiver... et Printemps (2003)...
    Film en apparence simple, mais bien plus complexe et riche de symboles qu'il n'en a l'air de prime abord - et du reste, incidemment, assez riche de filiations avec le dernier que je viens de commenter, A Straight Story de David Lynch, puisqu'il s'agit essentiellement d'un film sur la transmission, l'héritage, les passages entre générations. Mais c'est surtout - et avant tout - un film d'une immense beauté plastique et visuelle, dans lequel chaque plan semble travaillé avec la même perfection que s'il s'agissait d'un tableau ou d'une calligraphie, avec ce raffinement typiquement oriental auquel nous avaient déjà habitué les œuvres de Kurosawa ou de Kitano (je pense à Dolls, d'une beauté hallucinante) :
    Comme annoncé par le titre, le film se déroule en quatre parties d'égale longueur (les saisons), suivies d'un petit bonus (...et Printemps).
    1) Printemps : "la perte de l'innocence". Au sein de cet endroit sublimissime (qui malheureusement n'existe pas en réalité, ce temple flottant miraculeux ayant été bâti pour la circonstance) :
    Un jeune apprenti moine fait l'expérience, tout d'abord ludique, du pouvoir de vie et de mort, en s'amusant cruellement (comme je crois, tous les mômes) avec les petits animaux, en leur attachant une petite pierre à l'aide d'une ficelle :
    Avant d'en faire lui-même la cuisante expérience à ses dépends, grâce à son Maître :
    2) Été : "la passion qui consume l'esprit et les sens". Là, nous nous retrouvons projetés une dizaine d'années plus tard, avec l'arrivée dans ce havre de paix d'un élément tout à fait perturbant :
    M'enfin bon. On a beau dire que les coréennes sont difficiles d'approche, christianisme ambiant et confucianisme ne facilitent guère les choses... Ceci dit, à en juger d'après ce film, c'est partout pareil, en résumé. On commence par se foutre de bonnes baffes histoire de tâter le terrain et de marquer son territoire :
    Et en fin de compte, ça finit toujours pareil :
    3) Automne ; "le temps de la jalousie et des pulsions destructrices qu'elle déclenche", avec des plans de plus en plus à tomber par terre de beauté :
    Et un commencement d'humour très particulier, assez proche de celui de Lynch ou de Kitano, de temps en temps, mais qui je crois trouve sa vraie origine dans les films de Jacques Tati, que les réalisateurs du monde entier connaissent et vénèrent. Encore que là, on ne soit finalement pas très loin de Kusturica (souvenez-vous de la dernière scène délirante de Chat Noir, Chat Blanc, où le type se sert d'une oie vivante comme d'une serviette !), parce que dessiner des Kanji avec la queue d'un chat, c'est quand même du jamais-vu :
    Mais bon. Les meilleures choses ont une fin, comme on dit... On peut s'en remettre au hasard et à la fatalité, comme 99% des gens, mais on peut aussi faire son propre choix de fin, ça se comprend, je trouve même ça plutôt sain, quelque part, plutôt que de finir ses jours à l'hôpital, grabataire et à l'état de légume. C'est tout le sens du caractère 閉める (Shimeru, en japonais, parce que je ne parle pas du tout coréen), si j'ose une traduction un peu audacieuse, je dirais : "Allez, on ferme, c'est maintenant !" :
    4) L'hiver ("la saison de la rédemption et de l'expérience"). Alors là, il n'y a pas que des plans à tomber deux fois le cul par terre, tellement c'est beau :
    Il y a aussi des plans à tomber 712 fois le cul par terre, tellement ça ressemble à de la plus pure calligraphie chinoise 山水画 (Sansuiga : littéralement, peinture d'eau et de montagnes) :
    De nouveau, un petit coup d'humour à la Tati (ce n'est pas moi qui fige l'image, c'est ainsi dans le film) :
    Juste avant de replonger dans le drame final (mais je ne vous dis rien, ça serait criminel), avec cette image bien flippante digne du célébrissime Elephant Man de David Lynch :
    Je n'en ai pas fait de photos, mais les serpents jouent également un très grand rôle dans ce film. De même que les papillons chez nous, ils sont vénérés en Orient, car ils sont les symboles de la transformation, de la transmission et de la mutation.
    Le cycle des saisons passe, l'homme trépasse, mais si avant de mourir on peut avoir l'occasion de transmettre quelque chose, rien ne remplace cette sensation, celle d'avoir été sur cette terre au moins brièvement pour quelque chose d'utile...
    5) D'où le dernier chapitre : "...et Printemps". Parce que la mort doit engendrer la vie, parce que la haine doit engendrer l'amour, parce que la laideur doit donner forme à l'art, c'est comme ça que ça marche, et si ça ne vous plaît pas, il n'y a aucune autre alternative...
    Il y a toujours un avenir, bien sûr !
    Et probablement quelque chose au-dessus de nous - bien que personnellement, je ne lui donnerais pas cette forme anthropomorphique... Mais bon, l'image est tellement belle, en même temps :
    Bouddah veille sur vous, sachez-le !

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