L'INDEX DE TOUS LES FILMS COMMENTÉS :
  • C'EST ICI !
  • POUR EN REVENIR À L'ORIGINAL :
  • C'EST LÀ !

  • dimanche, septembre 01, 2024

    THE GIRL WITH THE DRAGON TATTOO (DAVID FINCHER)

    Sorti en 2011, un film assez étrange en apparence, qui est la première version américaine de l'Opus suédois dû au cinéaste Niels Arden Oplev (2009), et vient surtout du livre de Stieg Larsson (2005), dont il respecte beaucoup plus les données, ne serait-ce que - pour une fois - grâce à sa traduction quasiment exacte en français, Millénium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes. Je vous conseille vivement de bien regarder le trailer fondamental, qui vous donnera tout de suite une idée plus précise de ce dont il s'agit :

    Au départ, nous sommes confrontés aux difficultés dans son métier de Mikael Blomkvist (Daniel Craig), un journaliste économique qui écrit dans le magazine Millénium, et est confronté à de graves soucis avec un article publié récemment sur le multimillionnaire Hans-Erik Wennerström (Ulf Friberg), qui risque de lui coûter énormément :

    Résultat ? Il tente sa chance au grand nord de Stockholm afin de rencontrer Henrik Vanger (Christopher Plummer) - un personnage bien particulier à la tête d'une grande famille de soixante personnes, qui semblent cacher bien des haines et des secrets :
    Officiellement, Mikael Blomkvist a pour tâche de se consacrer à la biographie de tous ces gens... Mais en réalité, son rôle sera d'enquêter sur la disparition il y a 40 ans de la petite-nièce préférée de Henrik Vanger (Harriet), correspondant peut-être à un pur et simple assassinat - ce que semble démontrer cette étrange fleur qu'il reçoit tous les ans, durant un premier temps due à Harriet, mais dans un second à  un mystérieux expéditeur :
    C'est alors que nous voyons apparaître pour la première fois Lisbeth Salander (Rooney Mara), une brillante enquêteuse asociale et hacker âgée de 24 ans, qui se trouve confrontée à une grave hémorragie de son tuteur habituel :
    Avec Daniel Craig, Rooney Mara occupe le rôle le plus important du film, et ceci ne fût pas un choix évident de David Fincher au départ... Il n'empêche : il l'a fait passer devant Anne Hathaway, Scarlett Johansson, Natalie Portman, Léa Seydoux - pour ne citer que les plus connues -, et cela est tout à son honneur, car cette jeune fille est absolument parfaite dans son interprétation délicate !
    Quoi qu'il en soit, le tuteur de Lisbeth Salander actuellement à l'hôpital dans un état critique est provisoirement remplacé par Nils Bjurman (Yorik van Wageningen), un homme nettement plus profiteur et pervers, qui axe sa première rencontre autour de son sexe, puis immédiatement sa seconde sur un acte sadomasochiste porté sur la sodomie - ce qui lui déplaît bien sûr profondément :
    Mais elle résout tout lors de la troisième et dernière fois, où elle le piège instantanément en utilisant en premier lieu un taser, puis ensuite un gode - dont elle se sert avec autant de violence que Nils Bjurman l'avait fait auparavant :
    En outre, elle lui tatoue sur la poitrine la phrase "Je suis un cochon violeur", puis obtient tout ce qu'elle veut grâce à un enregistrement secret - avec lequel elle parvient à obtenir tout son argent et de nouveau sa grande capacité à enquêter :
    Raison pour laquelle elle conclut sa dernière entrevue par cette phrase cynique qu'elle semble prendre au second degré, "Je suis folle" :
    Peu de temps après, Lisbeth Salander est d'ailleurs recrutée par Mikael Blomkvist, qui la convainc assez rapidement de faire des recherches sur un tas de jeunes filles assassinées entre 1947 et 1967, qui en plus portent presque toutes des noms juifs - ce qui laisse penser à de l'antisémitisme, dont une partie de la famille Vanger ne se cache pas :
    Ils reprennent toute la liste qu'ils possèdent, et tentent de découvrir les relations qui existent entre ces personnes et la bible - qui apparaît mentionnée à chaque fois sous forme de numéros :
    Mais hélas, lors d'un matin, Mikael Blomkvist découvre sur la porte le cadavre mutilé de son chat... Et une autre nuit, il manque de se faire tuer par une balle qui lui effleure le front - acte qu'il juge aussitôt délibéré, et qu'heureusement Lisbeth Salander va au mieux tenter de réparer :
    On découvre alors plus amplement Martin Vanger (Stellan Skarsgard), le fils de Gottfried et le frère de Harriet, dont les implications dans tous ces meurtres sont vaguement marquées - comme le découvre en travaillant sur son ordinateur Lisbeth Salander :
    Néanmoins, cela n'est pas encore sûr... Raison pour laquelle Martin Vanger n'éprouve guère de difficultés à manipuler Mikael Blomkvist, sous le simple prétexte qu'il aurait quelque chose à lui montrer :
    Une fois descendu à la cave, il lui montre enfin l'aménagement spécial du lieu, puis le capture, le rend provisoirement inconscient, et l'enchaîne inexorablement... Petit détail au passage : Daniel Craig a réellement perdu connaissance au cours de l'enregistrement de cette scène de torture, ce qui la rend particulièrement éprouvante !
    Martin Vangler se vante alors d'avoir tué des femmes durant des décennies, tout comme son père Gottfried... Mais contrairement à ce qu'avance Mikael Blomkvist, il dénie totalement le meurtre d'Harriet, et se prépare à le tuer rien que pour ce mensonge :
    Par chance, Lisbeth Salander arrive dans le sous-sol au dernier moment, et faute de le maîtriser, elle le force à s'enfuir en voiture - et Mikael Blomkvist lui désigne au dernier moment la place d'une arme :
    Magnifiquement filmée par David Fincher, Lisbeth Salander prend sa moto pour le poursuivre sur la route... Mais allant trop vite, il finit par se tuer seul en heurtant un réservoir de propane - ce qui débarrasse enfin tout le monde de la présence de Martin Vanger :
    Une fois tout ceci passé, Lisbeth Salander en profite pour soigner au mieux Mikael Blomkvist, lequel a l'air fort content de la direction que prend cette relation... Raison de plus pour laisser la jeune fille lui raconter un tas de choses qui l'on forcée à prendre un tuteur - dont le fait qu'elle ait tenté de brûler vif son propre père :
    Mais cela n'empêche pas Mikael Blomkvist d'avoir ses propres idées, qui finissent également par la séduire :
    Au bout du compte, ils prennent tout deux un avion pour Londres, où ils finissent par retrouver enfin la jeune femme qu'ils recherchaient depuis le début, Harriet Vanger - qui s'est depuis renommée Erika Berger (Robin Wright) :
    Elle se remémore un tas de choses, entre autres que Gottfried Vanger a abusé d'elle durant une année quand elle avait 14 ans, qu'elle a fini par le tuer, mais que laissant son fils Martin à sa propre place, elle courait d'autant plus de dangers...
    Elle a fini par s'enfuir à Londres, aidé par sa cousine Anita, et finalement, Mikael Blomkvist l'informe de la mort de Martin Vanger et de la grande sécurité qu'elle connaît désormais : 
    C'est alors que Harriet Vanger retourne en Suède, et retrouve enfin Henrik Vanger, son grand-oncle favori :
    Conformément à ce qu'il avait promis, Henrik Vanger donne à Mikael Blomkvist les informations prévues sur Hans-Erik Wennerström, mais celles-ci s'avèrent obsolètes... Jusqu'à ce que Lisbeth Salander propose une autre idée, plutôt étonnante :
    Elle se déguise en effet en blonde absolument parfaite, totalement opposée à son image habituelle, et se rend quelques jours en Suisse, retirant mine de rien deux milliards d'euros sur les comptes secrets de Hans-Erik Wennerström :
    Rien que pour assister à ceci, son changement inhabituel de style et même de voix, n'hésitez pas à regarder ce court extrait :
    Aussitôt cela fait, elle rend à Mikael Blomkvist l'argent qu'il lui avait prêté dans cet unique but - et ceci réussit d'ailleurs si bien qu'il publie sans tarder un éditorial cinglant sur Hans-Erik Wennerström, ce qui ruine celui-ci immédiatement :
    Dans un premier temps, une réaction totalement positive de Lisbeth Salander se marque bien :
    Hélas subitement envolée lorsqu'elle voit Mikael Blomkvist de nouveau avec sa femme Erika Berger (Robin Wright), visiblement très heureux ainsi... Du coup, elle jette à la poubelle le cadeau qu'elle avait prévu de lui offrir pour Noël, puis s'éclipse de nuit en moto, marquant ainsi la - triste ? - fin du film.

    Que dire d'autre vis-à-vis de cet Opus ? Certes, il a largement remporté sa mise initiale, de 90 millions de dollars, mais s'est surtout reposé sur la prestation remarquable de Rooney Mara, qui a reçu à cette occasion de nombreux prix - entre autres, le Golden Globe et les Oscars 2012. Elle continue fort bien dans cette voie, de même d'ailleurs que David Fincher, dont je tiens presque chacun de ses films pour absolument génial !

    Autres films du même réalisateur : Alien 3SevenThe GamePanic RoomZodiacThe Curious Case of Benjamin Button

    Libellés : , , ,

    mardi, février 18, 2020

    LE CAIRE CONFIDENTIEL (TARIK SALEH)

    Une œuvre réellement exceptionnelle…
    Due en 2017 à Tarik Saleh, un réalisateur suédois d'origine égyptienne, qui parle de ce qui s'est passé en 2011, très précisément autour du 25 janvier, dans Le Caire Confidentiel :
    Evidemment, cela vous fait tout de suite penser à L.A Confidential... Mais ce n'est pas sans raison : bien que les pays et les époques traitées soient très différentes (1950 et 2011), il s'agit de la même corruption qui règne au sein de la police, cherchant à protéger ceux qui leur renvoient la balle, acceptant pour cela de l'argent pas très légal, et prêts à tout, qu'il s'agisse de tabasser des étrangers, des noirs, voire des femmes !
    Le rôle principal en est tenu par le fameux Fares Fares (libanais-suédois), qui incarne Nourredine Mostafa, une sorte d'anti-héros avec, comme on le dit, son visage coupé à la serpe et ses dimensions impressionnantes :
    Il boit pas mal, il fume énormément, il donne ou prend de l'argent quand il faut, bref, il se décale un tout petit peu du policier traditionnel - même si l'on doit le suivre du début jusqu'à la fin du film, étant du coup transporté dans cette étonnante réalité :
    Tout se passe relativement bien pour lui au début, quelle que soit la routine, lorsque le meurtre d'une chanteuse célèbre dans un hôtel grandiose se produit (en fait, inspiré par le meurtre de la chanteuse libanaise Suzanne Tamim en 2008)...
    Cet assassinat ne sera observé que par une seule personne, une simple soudanaise chargée de ménage, que Nourredine va avoir bien du mal à retrouver :
    Il faut dire que toute cette première partie du film s'axe avant tout sur les principales difficultés de la police à tenir son rang, qu'il s'agisse de la corruption implicite (ou explicite), et des grandes difficultés à trouver quelque chose en rapport avec une personne aussi célèbre que la chanteuse, ou aussi riche et puissante que son protecteur...
    Nourredine va même tenter de se faire un peu plus doux qu'à l'habitude, en parlant longuement avec une autre chanteuse qu'il connait déjà :
    Mais hélas, bien qu'ayant passé une nuit fort agréable, il tombe sur le même silence dont la jeune fille semble se servir à des fins que l'on ignore - mais après tout, peut-être qu'elle cherche tout simplement à sauver sa peau :
    De plus en plus dérouté, Nourredine va faire tout ce qu'il peut pour remonter le plus haut possible, qu'il s'agisse de tirage de photographies prélevées - incognito - sur le corps de la chanteuse, de rencontres voulues ou pas avec divers entrepreneurs, ou encore de l'approche extrêmement délicate d'un député très riche, qu'il rencontre sur le golf de la ville…
    A ce moment là, son oncle, autrement dit, son directeur à la police, lui offre élégamment le poste de colonel, avec le costume approprié, en exigeant simplement qu'il laisse tomber cet affaire de meurtre, ou tout au moins la reclasse en suicide :
    Il voudrait bien refuser, mails il ne le peut pas, du moins pas officiellement… Une fois rentré chez lui, il enlève très rapidement son nouveau costume, retrouve le plaisir à s'habiller comme avant, et à regarder sa télévision en fumant allégrement :
    Vers la moitié du film, il finit néanmoins par retrouver la seule témoin du meurtre, une pauvre soudanaise qui ne sait pas lire (Mari Malek, qui joue Salwa), mais qui a vu le meurtrier, et serait éventuellement prête à l'identifier :
    Sauf qu'il croira le faire de son propre chef, et nous ne pouvons pas dire, de même que Nourredine, s'il s'agit du tueur lui-même, ou encore d'un homme délégué de plus :
    En fait, la fin est assez dramatique, pour différentes raisons :
    1) Ayant emmené précieusement Salwa en voiture, il manque de se faire tuer à son tour, puis se résout finalement à ramener celle-ci au Soudan, lui disant "qu'il n'y a pas de place pour les femmes immigrées en Egypte"...
    2) Ceci se passe en fait seulement quelques jours avant le 25 janvier 2011, juste avant la manifestation contre le régime de Hosni Moubarak (emprisonné en fait à partir du 12 avril), avec pour résultat une masse de tirs aveugles sur la foule, et beaucoup de blessés et de morts :
    Que puis-je vous dire d'autre sur le film, sinon d'aller le voir au cinéma, ou encore de le regarder sur ARTE ?
    D'une part, qu'il fut très vite interdit par les autorités égyptiennes, et fut en fait tourné au Maroc (à Casablanca), où l'on se croit pourtant au Caire, grande prouesse du directeur photographie Pierre Aïm… D'autre part, je vous présente le réalisateur suédois Tarik Saleh, né à Stockholm en 1972, qui a réussi un réel prodige avec ce film à la fois superbe, venimeux, et dévastateur :
    Au départ, ce film devait se nommer The Nile Hilton Incident, mais je crois que Tarik Saleh a très bien fait de rebaptiser son œuvre Le Caire Confidentiel :
    Pour terminer efficacement, disons que ce nom nous rappelle à juste titre un film précédent, L.A Confidential, le grand succès de Curtis Hanson en 1997 (soit 20 ans auparavant), d'après l'un des livres les plus connus de James Ellroy (qui parle, lui, des années 1950 !) :
    Avec les célèbres (de gauche à droite) James Cromwell, Guy Pearce, Russell Crowe, et Kevin Spacey… Plus Kim Basinger, qu'on ne voit pas, mais qui joue elle aussi un rôle essentiel :
    Pour être totalement honnête, le film tire ses arguments du fonctionnement très différent des trois acteurs policiers : Kevin Spacey, plus intéressé par ses rapports à la télévision, Guy Pearce, qui ne vise qu'à se placer toujours plus haut, et Russell Crowe, le seul a avoir l'air honnête, qui passe son temps à courir après des violeurs, ce dont l'un des premiers plans du film nous donne le meilleur exemple :
    Mais dans le fond, il repose sur le même principe, celui de l'absolue protection de la police, de sa décadence, de sa soumission aux alcools, aux drogues, et à tous les grands qui vont avec… Avec pour meilleure preuve l'ultime plan du film, où finalement James Cromwell, le responsable de tout ceci, finit par se faire abattre par Russel Crowe lui-même :
    Là encore, un petit trailer :
    En résumé, donc, deux très grands films, très proches par leur titre et une partie de leur intrigue, mais qui révèlent chacun une part intime de leurs personnages, et par la suite, de l'histoire, bien sûr… Allez vite le voir au cinéma, ou laissez un commentaire ici, mais ne restez pas sans rien faire face à un tel génie !

    Libellés : , , , ,