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  • samedi, décembre 26, 2009

    BODY SNATCHERS (ABEL FERRARA)

    Un vrai spoiler, pour une fois, non ?
    Peu importe, puisque ce film, tourné en 1993 par le très fameux Abel Ferrara, d'après un roman de l'écrivain Jack Finney, avait déjà été porté au cinéma en 1978 par Philip Kaufman, et encore bien avant par le réalisateur Don Siegel en 1956 (l'excellent auteur de l'un des tout premiers films de Clint Eastwood, Dirty Harry), lors d'un film en revanche très réussi en N&B. Disons donc que, plus d'une cinquantaine d'années plus tard, faire un spoiler ne peut guère être bien grave, puisque 90% des gens doivent connaître plus au moins le thème du film par cœur, bien évidemment !
    Meilleure preuve, du reste, c'est que l'article de Wikipédia à ce sujet décrit pratiquement ce film plan par plan, à l'aide d'un texte plutôt très long, comme assez peu souvent... Alors qu'en réalité, son thème est tellement simple que son résumé pourrait finalement s'en tenir à ceci : une certaine forme d'extra-terrestres arrive sur la terre en grand secret, pouvant s'infiltrer dans le cerveau des êtres humains uniquement durant leur sommeil, sinon qu'ensuite, aucun d'entre eux n'a plus de véritable personnalité, tous pensant exactement de la même façon :
    Contrairement aux deux versions précédentes de Philip Kaufman et de Don Siegel, le film se déroule presque entièrement dans le milieu militaire, où se rend tout au début une famille recomposée, avec la très jolie fille d'un premier mariage, le tout jeune fils du second mariage, sa maman et le père, engagé là-bas pour ses compétences médicales et biochimiques :
    Seul acteur encore connu de ce film, un médecin lui aussi très compétent, mais du côté de l'armée :
    Mais oui, bien sûr, le désormais très célèbre Forest Whitaker, dont j'ai déjà parlé plusieurs fois ici (entre autres, au sujet de Bird, Ghost Dog et The Last King of Scotland) :
    Très curieusement, la toute première personne à prendre conscience de l'invasion dévorante de ces extra-terrestres est le plus jeune garçon de la famille, lorsqu'il s'aperçoit qu'à part lui, tous les enfants de l'école (déjà contaminés, donc) font exactement le même dessin :
    Jusqu'à ce que l'on se rende compte, assez rapidement, que ces créatures proviennent de gros œufs extrêmement proche de ceux du film Alien (1979), sinon que l'œuvre initiale de Don Siegel, antérieure de 23 ans, proposait déjà ces mêmes images :
    Alors attention... Le réalisateur Abel Ferrara, fort bien réputé pour ses très nombreux côtés sulfureux (tabac, drogues, alcool, sexe, bref, en quelque sorte une espèce de second Mozart !) n'a en revanche pas pu s'abstenir de montrer son respect envers trois films précédents, à vous de deviner lesquels :
    Bon, en tout premier lieu, Apocalypse Now, bien sûr, de Francis Ford Coppola (1979), avec la mythique scène d'hélicoptères au lever du jour... Ensuite, comme d'ailleurs mentionné dans le dialogue, Top Gun de Tony Scott (1986), le frère du fameux Ridley Scott, et pour finir, une sorte d'immense respect envers l'avant-dernier film de Stanley Kubrick, Full Metal Jacket (1987), qu'il faudra tout de même que je commente l'un de ces jours, n'est-ce pas ?
    Fort heureusement, Abel Ferrara se révèle toujours dans ses films plutôt très doué, esthétiquement parlant :
    Bien sûr, en 1993, il n'existait encore quasiment aucuns effets spéciaux numériques - ou alors, comme sur Abyss de James Cameron, à prix d'or, et ceci se voit nettement par moments :
    N'empêche que certaines scènes se révèlent exactement tout aussi terrifiantes que dans le premier film de Don Siegel, notamment lorsque le plus jeune enfant de la famille prend subitement conscience du fait que sa mère n'est désormais plus sa mère (et je trouve cette actrice, Meg Tilly, que je connaissais pas, extrêmement persuasive dans ce rôle très étrange) :
    Après s'être montrée durant tout le début du film comme une femme très expressive et très communicative, ce changement subit et très brutal de sa personnalité s'avère extrêmement efficace ! Sans parler de cette fausse scène de cul également assez traumatisante avec son mari (genre de plan que le fameux obsédé Abel Ferrara ne peut pas s'empêcher de placer dans tous ses films, au minimum une fois, fort bien connue dans le tragique Bad Lieutenant, où à ce moment précis, environ un tiers du public quitte généralement la salle de cinéma, tellement ceci s'avère plutôt très dur à supporter !) :
    Tout juste si la jeune fille n'est pas à son tour toute prête à se faire envahir par ces très étranges Aliens (pour tout dire, plutôt très ressemblants à certains films spaghetti, vu le gros manque - à l'époque - de trucages numériques !) :
    Et là, une fois de plus, la mère jouée par l'actrice Meg Tilly apparaît d'un seul coup de la même façon que dans le film initial de Don Siegel, prête à hurler d'une façon très impressionnante, juste pour avertir tous ses collègues extra-terrestres :
    Hurlement qui, à chaque fois, va réunir tous les prétendus collègues humains dévorés par les extra-terrestres pour lutter contre les très rares personnalités restantes (très impressionnant, aussi bien dans le tout premier film que dans celui-ci) :
    Dont certaines ne vont pas hésiter à se livrer au seul acte théoriquement interdit par la majorité des pays du monde (sinon le Japon, qui a toujours cultivé le fameux Harakiri) :
    Dernière petite citation graphique en hommage à Alien (si je ne me trompe pas) :
    En revanche, le film ne se termine pas du tout de la même façon que le tout premier de Don Siegel, dont la fin - montrant des camions chargés d'œufs se rendant en secret dans toutes les grandes villes du pays - s'avérait réellement terrifiante !
    Là, en résumé, c'est une sorte de contraire absolu, quoi... Les très rares personnes vivantes encore humaines quittent la caserne en hélicoptère au dernier moment, et vont en profiter d'une façon plutôt positive pour bombarder tous les camions coupables de ce genre de livraison :
    Très étonnant de la part d'Abel Ferrara, qui d'une manière générale, termine pratiquement tous ses films d'une façon très noire et très pessimiste (notamment les deux dont j'ai déjà parlé ici, The King of New York et The Bad Lieutenant, de vrais chefs d'œuvres, certes, mais pas bien gais, sorry) !
    Voili, voili, voilà... Désolé pour le spoiler (qui n'en est certainement pas un pour 90% des gens), mais je ne pouvais pas parler du film autrement ! Du reste, peu importe : car j'ai en gros dû voir le premier Alien environ 300 fois, mais peu importe que je connaisse quasiment par cœur l'endroit précis des scènes traumatisantes, elles me font vraiment sauter à chaque fois, quoi...
    Alors, juste histoire de me faire pardonner, un plan du film qui m'a relativement amusé, celui où même en 1993, on voit la jeune fille déjà complètement accro des fameuses baskets de chez Converse, comme très souvent de nos jours :
    Meilleure preuve : c'est qu'à mon tour, malgré ma mauvaise volonté initiale, j'ai aussi fini par craquer le jour même de Noël !
    J'espère qu'en tout cas, vous aimerez beaucoup ce film (quasiment tout aussi impressionnant que le premier de Don Siegel), au sujet duquel j'ose me prendre à espérer que vous laisserez peut-être un petit commentaire ?
    Autres films du même réalisateur : China GirlKing of New YorkBad LieutenantThe Funeral

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    2 Comments:

    Anonymous Ghislain said...

    Merci pour ce commentaire, un peu bref toutefois... Oui, Forest Whitaker était déjà (assez) connu à l'époque. Abel Ferrara n'a pas été, il paraît, ravi de son expérience sur Bodysnatchers, pur film de commande pour un auteur habitué à réaliser ses films à sa façon. Bref, un film de Ferrara mineur mais plutôt bien mené - un début un peu longuet néanmoins... Il fera à mon sens beaucoup mieux avec The Addiction, sur le thème du vampirisme.

    jeudi, 19 avril, 2012  
    Blogger Vincent said...

    Merci à toi, tu as bien raison ! Comme tu le dis fort justement, Abel Ferrara n'était pas grandement ravi par ce propre film, mais son résultat final n'est finalement pas si mal... Sans rapport avec The Addiction, bien entendu !

    jeudi, 19 avril, 2012  

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