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  • jeudi, avril 02, 2020

    LA VEUVE COUDERC (PIERRE GRANIER-DEFERRE)

    Une fois n'est pas coutume : je vais aujourd'hui vous parler d'un film français (mais oui !), qui est relativement âgé, puisqu'il est sorti en 1971, et surtout qui met en scène deux monstres sacrés du cinéma, Simone Signoret et Alain Delon... Il s'agit bien sûr de La Veuve Couderc, due au réalisateur Pierre Granier-Deferre, et avant cela, au célèbre écrivain Georges Simenon :
    Parlons évidemment tout d'abord de Simone Signoret, qui avait à l'époque 14 ans de plus qu'Alain Delon... Comme l'explique Pierre Granier-Deferre, "c'est une immense actrice, avec une étonnante dimension humaine. De plus, elle est femme, femme comme je l'entends. Elle est coquette dans le bon sens du terme. Elle est drôle et passionnée".
    Le film démarre avec une rencontre tout à fait inattendue entre Jean Lavigne (Alain Delon) et la veuve Couderc (Simone Signoret) :
    Croisement entre deux âges, entre deux métiers, entre deux origines différentes ? Peu importe, finalement... Ce qui compte le plus, c'est la façon de Jean d'aider une personne qu'il ne connaît absolument pas, qu'il s'agisse de porter une couveuse :
    Ou bien d'aiguiser une faux, ce qu'il fait avec une grande courtoisie - et que chacun a toujours admiré, c'est bien connu, dans sa façon de jouer différents rôles :
    Il est ainsi assez vite autorisé à rester le temps qu'il faudra dans la ferme de la veuve :
    Pour l'instant, on ne sait pas grand chose du passé compliqué de tous les deux... Mais cela ne va pas tarder à être dévoilé, d'une part l'évasion de Jean Lavigne suite à deux meurtres qu'il a commis, d'autre part la douloureuse souffrance de la veuve Couderc après la mort de son mari, l'entretien de son déroutant père, et surtout sa brouille intenable avec sa sœur et sa belle-famille :
    Toujours est-il qu'ils finissent par se dire à peu près tout, généralement d'une façon fort apaisée, comme semble le démontrer ce jeu de cartes très tranquille :
    La seule chose dont Jean Lavigne se cache encore pour un temps, c'est sa liaison avec la cousine de cette dernière, Félicie (Ottavia Piccolo), qui passe auprès de sa famille pour une sorte de retardée potentielle... Et c'est assez juste de la part de Jean, car veuve Couderc a beau se montrer discrète, elle se montre de plus en plus amoureuse de lui, et loupe de moins en moins souvent ses relations secrètes avec Félicie :
    Tout ceci se passe dans le petit village de Cheuge (Côte d'Or), où le pont basculant est comme le symbole puissant de tout ce qui se passe entre eux, ou entre elle et sa belle-famille, qui n'a qu'une seule chose en tête : la faire partir de la ferme que lui a légué son mari, et de préférence sous la honte (due à Jean Lavigne, selon eux)...
    Cela reste, selon moi, l'un des traits de génie de Pierre Granier-Deferre : résumer au sein d'une image tout le sens d'un film, faire ressentir ce petit canal comme une immense frustration entre deux gens, deux familles, presque deux peuples :
    Ce qui n'arrange rien, c'est la présence des deux côtés du pont basculant du père de la veuve Couderc, Henri (qui fut d'ailleurs le dernier rôle de Jean Tissier)... Il a l'air de passer pour un sourd-muet, mais en fait, il entend très bien et parle comme il veut, de sorte que la situation de la veuve Couderc va finir par se dégrader au fur et à mesure :
    On ne sait pas où il se situe, en fait... Quand il se trouve chez la veuve Couderc, on a l'impression qu'il est totalement d'accord avec elle, mais on a exactement la même impression lorsqu'il est chez la belle-famille, de l'autre côté du pont - et là-dessus, le rapport de plus en plus proche de Jean Lavigne avec Félicie ne va pas arranger les choses :
    Dans un premier temps, les gendarmes  - envoyés évidemment par la belle-famille - se documentent sur Jean Lavigne, et cela n'a pas l'air de trop mal se passer :

    Mais c'est sans compter sur la belle famille, aidée par le père Henri, qui réussit à retrouver la réelle identité de Jean, et à motiver les policiers afin de tendre un piège à ce meurtrier... Celui-ci semble pourtant ne s'apercevoir de rien, il a tout avoué à la veuve Couderc, y compris sa relation purement physique avec Félicie, et continue avec elle à faire les foins comme si de rien n'était :
    C'est d'ailleurs un autre plan sublime de ce film, qui peut aussi bien se rapporter à n'importe quelle pays, qu'à n'importe quelle époque... Mais nous sommes mine de rien en 1934, où Adolf Hitler se trouve déjà au pouvoir depuis un an, ce que l'on voit assez concrètement sur ce plan - même si aucun nom ou aucun pays n'est directement cité :
    Pour une raison ou pour une autre, en tous cas, les gendarmes, qui sont très nombreux, se lancent vite à la poursuite de Jean Lavigne, dont on a retrouvé la réelle identité... Ceux-ci se livreront à bon nombre de tirs, détruisant et brûlant tout sur leur passage, tuant sans le vouloir la veuve Couderc, et finissant par abattre finalement, cette fois-ci bien conscients, Jean Lavigne :
    C'est une mort spectaculaire, en l'air, très bien filmée par Pierre Granier-Deferre, mais qui repose finalement tout les problèmes du couple Jean Lavigne et la veuve Couderc : le problème d'être d'âge très différents, celui de venir de milieux et d'endroits qui n'ont rien à voir, et finalement, le plus complexe de tous, le problème d'avoir presque atteint désormais une vie bien différente, avec la fin tragique que l'on connaît pour tous les deux...
    En tous cas, c'est un film qui m'a beaucoup plu, pour différents raisons : le jeu bien sûr magnifique de Simone Signoret et d'Alain Delon, également ce petit village divisé en deux qui semble le centre du monde, et surtout l'authentique créativité de Pierre Granier-Deferre, ce qui fait que cet Opus ne semble pas du tout avoir l'âge qu'il a en réalité (1971)...
    A noter, d'ailleurs, la même année, la sortie de Le Chat, également tourné par Pierre Granier-Deferre sur un roman de Georges Simenon, avec ces deux grands acteurs Jean Gabin et Simone Signoret :
    C'est bien l'occasion de découvrir le visage de Pierre Granier-Deferre, n'est-ce pas (un grand fumeur tout comme moi) ?
    Quoiqu'il en soit, ce film a très bien marché à sa sortie, contre toute attente... Et Pierre Granier-Deferre a obtenu le premier prix du Grand Prix du cinéma français, qui fut créé par Louis Lumière - l'un des inventeurs du cinéma, mais oui - en 1934 ! Reste à savoir ce que vous en pensez, si toutefois j'ai encore droit à un commentaire de votre part...

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    2 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    une femme rare que cette femme

    vendredi, 01 mai, 2020  
    Blogger Vincent said...

    Oui, tu as bien raison... Mais ceci, hélas, me semble toujours possible actuellement (alors que le film date de presque 50 ans) !

    vendredi, 01 mai, 2020  

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