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  • mardi, février 04, 2020

    LA MÔME (OLIVIER DAHAN)

    Autrement dit : Edith Piaf (1915-1963)...

    Un film absolument remarquable, de plusieurs points de vue... D'une part, car la chanteuse est interprétée de façon très convaincante par la superbe Marion Cotillard ; mais d'autre part, parce que le réalisateur de ce film daté de 2007, était alors relativement peu connu, et s'est fait extrêmement remarquer par cette biographie très fidèle...

    Comment cela se déroule-t-il ? Deux visions se croisent en fait sans arrêt : des faits relativement récents de la vie assez tragique d'Edith Piaf, et de l'autre coté, son enfance elle aussi tumultueuse, où elle est incarnée par la toute jeune Manon Chevallier :
    Qui prend place, dans un premier temps, à coté de son père Louis Gassion (Jean-Paul Rouve)… Puis suite au départ de ce dernier pour un lieu inconnu, elle se retrouve rapidement adoptée par sa propre grand-mère, titulaire d'une maison close en Normandie, ce qui n'enlève rien à son charme :
    Elle se trouve alors subitement presque aveugle à cause d'une kératite, situation qui ne se résoudra que grâce à une prière à Sainte Thérèse de Lisieux, en laquelle elle croira désormais toute sa vie...
    C'est alors que son père revient, tente de l'intégrer au cirque où il est lui-même acrobate, mais n'y parvenant pas, finit par se décourager, jusqu'à ce qu'Edith se mette à chanter La Marseillaise, guidée en cela par la fameuse Sainte Thérèse...
    Là, l'enthousiasme se déchaîne… Et quelques années plus tard, elle décide enfin de se consacrer pour de vrai à la chanson :
    Fait absolument extraordinaire : c'est que cette seconde actrice, Pauline Burlet, est quasiment la sosie de Marion Cotillard, malheureusement pour très peu de temps… Car c'est cette dernière qui apparait enfin, dans les rues de Montmartre, de pair avec l'inoubliable et alcoolique Momone, alias Simone Berteaut, interprétée par Sylvie Testud (célèbre grâce à son rôle principal dans Stupeur et Tremblements) :
    Au début, tout ne se passe pas encore très bien, non tant à cause de la voix, qu'en raison de sa maladresse  et de sa relative timidité face au public :
    Mais il suffit d'un miracle, n'est-ce pas ? Et c'est le propriétaire d'un cabaret, Louis Leplée, qui va finir par l'accomplir, l'engageant dans sa boîte pour chanter, et lui donnant aussi le surnom de "Piaf" (son nom originel étant Gassion) :
    Inutile de préciser que nous avons là affaire à un trio merveilleux, autrement dit Gérard Depardieu, Marion Cotillard, et Sylvie Testud :
    Et la période de sa vie est aussi assez extraordinaire, entre l'amitié, la grande bouffe, le champagne de luxe,  en résumé, la fête permanente :
    Sauf qu'en cette année 1936, à la veille de la seconde guerre mondiale, Louis Leplée est retrouvé assassiné dans son lit... Et que les soupçons se posent immédiatement sur Edith Piaf, en raison de sa vie assez dégradée, et de sa connaissance de quelques malfrats de Pigalle !
    Mais l'affaire est très vite classée, faute de preuves… Et Edith Piaf redevient peu à peu une immense chanteuse, qui non seulement parvient à adopter un profil un peu standard sous l'occupation allemande, mais aussi à se faire connaître de tous les français à Bobino et au Moulin Rouge, notamment grâce à l'aide de Jacques Canetti, Marguerite Monnot, et d'Emile Audiffred : 
    Vers 1945, après une vague d'épuration dont elle se sort bien, elle compose l'une des premières chansons de sa vie, La Vie en Rose, qui restera à jamais la plus célèbre de toutes... Puis, après une vague relation avec Yves Montand, elle se rend de plus en plus souvent à New-York, où non seulement elle chante avec un immense succès, mais rencontre, comme elle le dit elle-même, le "grand amour de sa vie" en 1948, le boxeur Marcel Cerdan (Jean-Pierre Martins) :
    C'est aussi le moment où elle achète son premier hôtel particulier à Boulogne,  et que tout a l'air d'aller pour le mieux... Sauf qu'en octobre 1949, Marcel Cerdan meurt d'une façon totalement inattendue dans un accident d'avion vers New-York !
    Dès lors, réfugiée avec les trois enfants de ce dernier, leur mère, et beaucoup d'alcool et de morphine, elle chante quasiment une dernière fois l'Hymne à l'Amour, avant de se résoudre au déménagement vers Paris, puis à Grasse, et d'un nombre assez conséquent de cures de désintoxication :
    Inutile de le préciser : après différentes tentatives de reprises, sa fin arriva de façon relativement rapide, en octobre 1963, à l'âge de 48 ans... Elle fut enterrée au cimetière du Père-Lachaise, sans obsèques religieuses, mais avec plus de 40000 spectateurs, dont Marlene Dietrich, et laissait au monde entier plus d'une centaine de chansons, dont certaines sont encore dans toutes les bouches !
    Inutile de dire que ce rôle a été réellement difficile pour Marion Cottilard, avec cinq heures de maquillage chaque jour, la naissance des cheveux rasés, le fait de paraître plus petite, d'avoir une voix plus grave… Mais elle a pour cela remporté un très vif succès non seulement en France, mais aussi aux Etats-Unis, et lui a valu trois prix d'un seul coup, ce qui n'était pas encore arrivé : le Golden Globe, le BAFTA, et l'Oscar 2008 de la meilleure actrice ! Ce qui n'enlève rien à Gérard Depardieu, à Sylvie Testud, et a d'autres acteurs un petit peu moins connus, mais surtout à Olivier Dahan, le réalisateur, qui a réussi mine de rien à tripler le gain initialement prévu (soit, au final, 66 millions d'euros)...
    N'hésitez pas à découvrir ainsi la carrière impressionnante d'Edith Piaf, qui mérite grandement toute votre attention… Ce qui m'a d'abord paru au départ relativement inconséquent - vu que j'ai plutôt une formation de pianiste classique, et que mes goûts se dirigent plus naturellement vers Bach, Brahms, ou Chopin -, mais qui en fait s'est avéré sacrément puissant, et m'a fait redécouvrir une chanteuse monstrueuse liée, cela va sans dire, à ma jeunesse !
    Autres biopics (avec entre parenthèses la date du film, et le nom de la personne traitée) : Patton (1970, George Patton), Barry Lyndon (1975, Barry Lyndon), Raging Bull (1980, Jake LaMotta), Elephant Man (1980, John Merrick), Bird (1988, Charlie Parker), Ed Wood (1994, Ed Wood), Braveheart (1995, William Wallace), A Straight Story (1999, Alvin Straight), The Insider (1999, Jeffrey Wigand), Ali (2002, Cassius Clay), Frida (2002, Frida Kahlo), Girl with a Pearl Earring (2003, Johannes Vermeer), Marie-Antoinette (2006, Marie-Antoinette), The Last King of Scotland (2006, Idi Amin Dada), Into the Wild (2007, Christopher McCandless), Silence (2017, jésuites portugais)

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    3 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    ah ben ca alors , un film francais.cela mérite d'étre signaler.
    sofia ,, pluie

    jeudi, 03 octobre, 2019  
    Blogger Vincent said...

    N'est ce pas, que j'ai bien fait ? En tous cas, c'est un très réel succès, qui le mérite vraiment, et cela est un pur point de vue de "musicien classique", en plus...

    jeudi, 03 octobre, 2019  
    Anonymous Jean-Paul Desverchère said...

    "Vous aimez la nuit ? Oui avec beaucoup de lumière."

    Cette question posée en bord de mer résume parfaitement le parcours de cette enfant des rues, au démarrage plus que catastrophique, parachutée dans un désastre social de début de siècle.

    Un développement personnel alternant progression chaotique et gloire vacillante, le tout glanés à la dure dans un Paris crasseux et ordurier de début de vingtième siècle, annihilant par sa virulence répétitive les sentiments et les devoirs.

    Encadrement laborieux menant à l’écoute et à l’estime un être fragile ne pouvant se passer d’une hérédité pesante.

    Edith, au gré du vent est exécrable, autoritaire, exécutante et pleurnicharde.

    Ses caprices sont désordonnés, elle se tient mal à table, sa grammaire est simpliste, sa voix railleuse.

    Sur scène ce petit bout de femme semble en croix, entretenant sans cesse les possibilités d’un patrimoine indispensable.

    Un organe poussé au maximum à chaque représentation.

    L’intérêt envers l’autre ne peut être que viril, plaintif ou ordurier, conséquences de coups reçus en jeunesse, redistribués dans le temps par un sportif de rencontre considéré comme un outil de vengeance que l’on vénère sans conditions.

    Cette Marseillaise boueuse, improvisée par une enfant, devant palier sur le terrain, les faiblesses d’un père, reproduit parfaitement le symbole de toute une époque constituée de bourrades, de dépendances, de ruelles sordides, d’esprits vides et de viandes saoules.

    Un contexte historique accablant encore davantage une jeune fille à la dérive, frisant le phénomène de foire, faute de solutions et d’encadrements.

    mercredi, 05 octobre, 2022  

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