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  • dimanche, février 04, 2024

    J. EDGAR (CLINT EASTWOOD)

    Ceci est le dernier film de Clint Eastwood que je possède en DVD, et l'on peut fort justement remarquer qu'il s'agit - au moins - du quatrième biopic tourné par le maître, à la suite de Bird (1988, Charlie Parker), Changeling (2008, Christine Collins) et Invictus (2009, Nelson Mandela). Ce dernier est relativement ambigu, car il parle en 2011 de la vie de John Edgar Hoover, qui fut durant 48 ans directeur du FBI (Federal Bureau of Investigation), et se montra en tant que tel difficile à cerner, très autoritaire, et selon certains corrompu par des pulsions sexuelles inhabituelles. 

    En 1924, il est nommé - à seulement 29 ans - comme directeur du BOI, le Bureau of Investigation, prédécesseur du fameux FBI. Je ne vous prive pas du plaisir de découvrir ce trailer, montrant Leonardo DiCaprio sous un jour bien différent qu'habituellement :

    Le film démarre le 2 juin 1919, jour où huit bombes explosent dans sept villes américaines, dues à des anarchistes étrangers :

    J. Edgar Hoover (Leonardo DiCaprio) se trouve déjà au poste crucial de directeur du General Intelligence Division, puis il devient en 1924 directeur du FBI, se livrant à toute sorte de classifications, avec l'aide des Palmer Raids - un groupe anticommuniste de l'Etat :
    Sa première et ultime secrétaire de 1918 à 1972 sera Helen Gandy (elle aussi interprétée par la brillante Naomi Watts, tout autant défigurée que Leonardo DiCaprio pour se rendre conforme aux personnages) :
    Dernier rôle très important, celui de sa mère omniprésente, Anne Marie Hoover (Judi Dench), chez qui J. Edgar Hoover vivra en permanence, en subissant sa profonde influence :
    En ces années, il crée un fichier gigantesque et précis sur tous les gens appartenant à des groupes radicaux - qu'il est capable d'explorer en quelques minutes :
    Il le montre immédiatement à Helen Gandy, et en profite - selon sa mère - pour la demander en mariage, chose qui finalement ne va pas du tout se réaliser :
    Enfin se déroule le procès de tous ceux qui ont participé à l'envoi des bombes en 1919, auquel très peu de gens vont se désister :
    J. Edgar Hoover revendique lui-même sa participation à sa lutte contre le communisme et l'anarchisme, tout en exigeant le port des armes pour tout ses hommes, et - plus curieusement - demandant l'absence de recrutement des femmes en ce même domaine :
    L'un des points capitaux de sa carrière fut, en 1932, l'enlèvement - et le meurtre - du bébé de Charles Lindbergh (Josh Lucas), un aviateur de haute renommée, qui fut en 1927 le premier à rallier New York à Paris en 33 heures, à bord de Spirit of Saint Louis :
    Cela va prendre deux années avant d'être résolu, mais cela permettra à J. Edgar Hoover de réorganiser les procédés utilisés, jusqu'alors plutôt lamentables et heurtés de tous les côtés :
    Il obtient ainsi la même année le vote positif du Federal Kidnapping Act - lequel se trouve d'ailleurs rebaptisée loi Lindbergh -, en bénéficiant du soutien de l'actuel président, Franklin Roosevelt :
    Le drame de Charles Lindbergh est bientôt connu du monde entier grâce à la télévision, mais il faudra hélas attendre jusqu'en 1934 pour que l'on retrouve le corps de l'enfant, et qu'on arrête du même coup le principal responsable :
    A la même époque, sa mère - dont il habite toujours la maison - commence à se sentir très mal :
    Rapport ou non ? En tous cas, le refus de J. Edgar Hoover d'accompagner agréablement des femmes se révèle de plus en plus marqué, ceci sans la moindre condescendance :
    Ce que lui confirme aussitôt sa mère, qui préfèrerait cent fois avoir un enfant mort plutôt qu'un homosexuel travesti :
    Enfin, en 1934, J. Edgar Hoover finit par arrêter Bruno Hauptmann (Damon Herriman), ce qui s'ensuivit par ce que l'on surnomma le "procès du siècle", et se termina en avril 1936 par son exécution sur la chaise électrique :
    Petite astuce de Clint Eastwood : d'un seul coup, il fait une brève allusion à l'assassinat du président John F. Kennedy, à Dallas le 22 novembre 1963 - et surtout de la conversation entre son frère et J. Edgar Hoover :
    Mais ceci retourne immédiatement vers le début en 1930, date à partir de laquelle le second directeur du FBI, Clyde Tolson (Armie Hammer) est très présent, et l'on découvre seulement à ce moment son homosexualité, qui pourrait l'unir à J. Edgar Hoover... L'on n'en est pas sûr et certain, tant le tabou est vaste aux Etats Unis, mais Clint Eastwood le prend extrêmement au sérieux :
    Depuis qu'ils se connaissent, J. Edgar Hoover et Clyde Tolson passent toujours des vacances ensemble, et vont au restaurant pratiquement tous les jours de la semaine :
    Malgré quelques scènes - très rares - de bagarre, le plus grand souci de J. Edgar Hoover reste bien sûr la bonne santé de Clyde Tolson :
    L'on se retrouve ainsi lors du procès de Bruno Hauptmann, qu'il gagne sans le moindre problème en 1934 :
    Puis peu de temps après, sa mère meurt en 1938, le poussant un bref moment à se travestir en privé - phénomène qu'il rejette immédiatement, en se disant à lui-même "sois fort" :
    Avant qu'il ne meure à son tour, J. Edgar Hoover se trouve confronté à tout ce que sait Clyde Tolson sur un certain nombre de faits qui lui sont faussement attribués - tels de nombreuses arrestations -, ou encore de chantage envers de multiples sénateurs, de persécution politique, et de corruption avec la mafia :
    En 1972, sa secrétaire Helen Gandy apprend ainsi définitivement sa mort, due à une attaque cardiaque liée à sa maladie cardio-vasculaire :
    Comme elle le connaissait depuis très longtemps, elle se dépêche de faire disparaître les fichiers confidentiels et personnels, dont elle connaissait l'importance à partir de son début en 1918 :
    En 1975, son grand ami Clyde Tolson meurt à son tour, et fut enterré à quelques mètres de J. Edgar Hoover dans le cimetière du Congrès, situé à Washington.
    Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi, c'est un film extraordinaire, dont le charme vient en grande partie de la vie complexe de J. Edgar Hoover, mais aussi à l'interprétation fascinante de Leonardo DiCaprio, ainsi qu'à ces trois grands professionnels que l'on retrouve avec plaisir, Naomi Watts, Judi Dench et Armie Hammer... Après ma présente (et assez mince) analyse de Bird (1988), je vais de nouveau me pencher sur un autre biopic de Clint Eastwood, nettement plus positif, Invictus (2009). J'espère que vous l'apprécierez tout autant que celui-ci, et que pour une fois, vous oserez laisser un commentaire !
    Autres biopics (avec entre parenthèses la date du film, et le nom de la personne traitée) : Patton (1970, George Patton), Barry Lyndon (1975, Barry Lyndon), Raging Bull (1980, Jake LaMotta), Elephant Man (1980, John Merrick), Amadeus (1984, Wolfgang Amadeus Mozart), Bird (1988, Charlie Parker), Ed Wood (1994, Ed Wood), Braveheart (1995, William Wallace), A Straight Story (1999, Alvin Straight), The Insider (1999, Jeffrey Wigand), Ali (2002, Cassius Clay), Frida (2002, Frida Kahlo), Girl with a Pearl Earring (2003, Johannes Vermeer), Marie-Antoinette (2006, Marie-Antoinette), The Last King of Scotland (2006, Idi Amin Dada), La Môme (2007, Edith Piaf), Into the Wild (2007, Christopher McCandless), Zodiac (2007, Arthur Leigh Allen & Robert Graysmith), Silence (2017, jésuites portugais)

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