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  • lundi, décembre 18, 2023

    THE CURIOUS CASE OF BENJAMIN BUTTON (DAVID FINCHER)

    Un film assez étonnant sorti en 2008 (avec le titre français voisin de L'Etrange Histoire de Benjamin Button), qui doit l'essentiel de son script à Eric Roth - emprunté encore une fois à l'ouvrage de F. Scott Fitzgerald sorti en 1922, sans oublier qu'Eric Roth est un véritable virtuose en la matière, puisqu'il a déjà écrit Forrest Gump (Robert Zemeckis), The InsiderAli (Michael Mann) et Munich (Steven Spielberg).

    Ce scénario raconte toute la vie de Benjamin Button opposée à celle de Daisy Fuller - simplement parce que le premier naît avec toutes les apparences d'un vieillard le 11 novembre 1918, se dirigeant de plus en plus vers l'adolescence, tandis que la seconde mène une existence tout à fait normale - comme chacun d'entre nous.

    Je sais, cela a une apparence totalement fantastique si l'on s'en tient au premier degré, mais ce n'est pas du tout ce que souhaitaient faire Eric Roth et David Fincher. Résultat ? Le film a eu du mal à doubler son budget initial déjà fort élevé (150 millions de dollars), et il dure 2h46, ce qui n'est pas rien... Mais il a en retour remporté un grand succès, et il reste toujours connu en traitant ce thème plutôt rare au cinéma et difficile à réaliser : celui d'un homme vivant dans le sens inverse des autres, et parvenant finalement à se réconcilier avec tout le monde.

    L'Opus débute en août 2003, alors que Daisy Fuller (Cate Blanchett) est sur le point de mourir, et partage les derniers instants de sa vie dans un hôpital de La Nouvelle-Orléans en s'entretenant avec sa fille Caroline (Julia Ormond). En fait, elle lui demande de lire à haute voix le journal d'un certain Benjamin Button - scène récurrente qui va constamment apparaître au cours du film :

    On se retrouve donc au tout début en 1918, un moment où l'horloger aveugle Mr Gateau (Elias Koteas) élève une pendule très spéciale dans le gare de La Nouvelle-Orléans - dont les aiguilles tournent à l'envers, spécialement afin de faire revenir vivants les jeunes soldats qui ont été tués à la guerre :
    Aussitôt après, naît un enfant avec les caractéristiques d'un vieil homme (comme par hasard le 11 novembre 1918 !), mais son père Thomas Button (Jason Flemyng), trop désemparé, décide de l'abandonner sous le porche d'une maison de soin dirigée par Queenie (Taraji P. Henson) :
    Très chrétienne, celle-ci voit Benjamin Button comme son propre fils, et décide de lui apprendre à marcher en 1925 sous la direction du prêtre de l'église - ce qui fonctionne plutôt bien :
    En 1930, à l'occasion de Thanksgiving où il vient d'avoir douze ans, Benjamin Button rencontre pour la première fois Daisy Fuller, qui l'aime bien - et cela n'est pas sans provoquer quelques réactions positives de sa part :
    Il découvre aussi son premier métier, avec l'aide du capitaine Mike Clark (Jared Harris), qui l'engage à tout faire sur son bateau. Mais sidéré par le fait que Benjamin Button n'ait toujours pas connu intimement de femmes, il l'entraîne avec lui dans un bordel renommé - et tout se passe vraiment bien mieux que prévu :
    Enfin, Benjamin Button rencontre son vrai père, Thomas Button... Mais bien que celui-ci, directeur d'une usine de boutons, soit plutôt généreux, il ne lui dit pas la vérité, et se contente d'écouter - non sans émotion - son propre fils :
    Une fois reparti en Russie sur le bateau de Mike Clark, il arrive en 1941 à Mourmansk, où il rencontre une femme assez étonnante, Elizabeth Abbott (Tilda Swinton) :
    Il s'entame une relation avec cette épouse d'un ministre britannique, et malgré ses nombreuses difficultés, cela amène tous les deux à un bonheur véritable - qui ne va hélas pas durer bien longtemps :
    Peu de temps après, en effet, Benjamin Button se retrouve à bord du bateau de Mike Clark, en route vers le Japon où ils doivent - selon la volonté de l'United States Navy - se consacrer à un rôle de sauvetage. Cela se passe bien au début, mais très vite, Mike Clark se laisse entraîner à tirer à mitraillette sur un sous-marin ennemi - causant tout à la fois la dégradation de celui-ci et sa propre mort :
    En mai 1945, une fois la guerre terminée, Benjamin Button (Brad Pitt) rentre enfin à La Nouvelle-Orléans, où il retrouve une nouvelle fois Daisy Fuller - qui a très nettement grandi :
    Entretemps, celle-ci est devenue une vraie danseuse professionnelle, et mine de rien, elle tombe plus ou moins amoureuse de Benjamin Button... Elle essaye de l'entraîner via sa danse vers quelque chose d'imprévu - passage magnifiquement filmé par David Fincher -, mais celui-ci n'est pas du tout près pour ça, et préfère y renoncer :
    C'est alors qu'il retrouve son père une nouvelle fois, mais la grave maladie de ce dernier le pousse enfin à dire toute la vérité :
    Benjamin Button a un certain mal à l'accepter, même si le testament de Thomas Button va grandement dans son sens... Mais il se résout à le voir mourir, commençant à comprendre que c'est inévitable - de toute façon, "il faut lâcher prise" :
    Une fois vécu cet évènement tragique, à plus d'un niveau, Benjamin Button se déplace à New York en 1947, cette fois-ci bien décidé à entamer une relation avec Daisy Fuller... Mais c'est à ce moment elle-même qui s'y oppose, d'une part parce qu'elle se trouve trop jeune pour entamer une liaison sérieuse avec lui, d'autre part car elle est déjà amoureuse de quelqu'un d'autre :
    En fait, ils ont tous les deux à peu près le même âge, en 1954... Sauf que Daisy Fuller, alors à Paris, se fait brusquement renverser par un taxi, ce qui conduit tout de suite Benjamin Button à l'hôpital :
    C'est le moment précis pour David Fincher de nous montrer brillamment à quel point le cours de la vie dépend finalement des nombreux hasards qui y apparaissent... Tout cela pour en fin de compte les mettre dans les bras l'un de l'autre, bien que leurs destinées soient complètement différentes :
    Une fois tous les deux revenus à La Nouvelle Orléans en 1962, ils assistent à l'enterrement de Queenie - la seule vraie mère de Benjamin Button :
    Puis ils décident de vivre ensemble, et en 1967, Daisy Fuller ouvre enfin un studio de danse... Cela rassure beaucoup Benjamin Button, mais un an plus tard, elle est enceinte d'une fille :
    Dès lors, Benjamin Button ne veut plus rester, car bien qu'ayant l'air de plus en plus jeune, il a suffisamment muri pour se rendre compte à quel point le rôle de père lui va mal... Durant les années suivantes, à partir de 1970, il s'en va d'un seul coup dans tous les coins du monde :
    Il n'en revient qu'en 1980, de plus en plus jeune, et constate que Daisy Fuller s'est entretemps remarié... Mais cela ne le gêne pas pour l'inviter dans son hôtel, où ils s'offrent une dernière nuit d'amour :
    Il faudra encore attendre dix ans, pour que des travailleurs sociaux s'adressent à Daisy Fuller, ayant découvert Benjamin Button dans un vieil immeuble condamné, souffrant d'amnésie et de démence... Ce sont des maladies typiques d'une personne âgée, mais il est en fait de plus en plus jeune :
    En 1997, Daisy Fuller s'installe définitivement dans sa maison de retraite, et s'occupera du préadolescent Benjamin Button jusqu'à la fin de ses jours, qui auront lieu au printemps 2003 - à l'âge de 84 ans... Elle-même tiendra encore deux ans de plus, mourant à l'arrivée de l'ouragan Katrina - toujours en compagnie de sa fille Caroline :
    Avec ce sublime plan final sur l'horloge de Mr Gateau, qui suite à la récente installation d'une pendule numérique dans la gare de La nouvelle Orléans, se noie elle aussi dans les perturbations dues à l'ouragan Katrina :

    Personnellement, j'adore ce film - même si comme très souvent chez David Fincher, il dure largement plus de 2 heures... Kirk Honeycutt a noté : "Le cinéma se marie à merveille à une palette de couleurs sobres nécessaires et autres effets visuels qui retranscrivent un passé magique", tandis que Peter Howell décrivait cet Opus comme "un conte magique et émouvant d'un homme vivant sa vie dans le sens inverse, avec une réalisation à son meilleur".

    Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour ma part, je pense que The Curious Case of Benjamin Button est l'un des meilleurs films jamais tourné sur ce sujet insolite !

    Autres films du même réalisateur : Alien 3SevenPanic Room

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    mercredi, février 12, 2020

    PANIC ROOM (DAVID FINCHER)

    Soyons honnête : j'ai traité de ce film, en grande partie car il était le seul à manquer à l'article sur Forest Whitaker… Ce qui ne veut pas dire que je ne l'aime pas, attention !
    C'est tout de même un opus de David Fincher, déjà fort connu pour Alien 3Seven, The Game et Fight Club, qui tourna Panic Room en 2002... Avec, au centre, Meg Altman (Jodie Foster), qui remplaça au dernier moment (en abandonnant la présidence du jury du festival de Cannes 2001) Nicole Kidman, blessée au genou...
    Et sa fille Sarah (Kristen Stewart), qui a seulement douze ans (comme Natalie Portman dans Léon), et joue donc quasiment au cinéma pour la première fois de sa vie...
    Là-dessus, on rajoute bien sûr Junior (Jared Leto), qui a déjà tourné, entre autres, dans Fight Club du même auteur, et aussi dans le célèbre Requiem for a Dream, de Darren Aronofsky :

    Et pour finir, l'irremplaçable Burnham (Forest Whitaker), qui joue comme souvent un rôle assez ambigu et périlleux, partagé entre le bien et le mal, et l'invisible Raoul (Dwight Yoakam), si peu connu cinématographiquement qu'il n'éprouve aucun complexe à porter une sorte de masque durant les trois quarts du film :
    Que va t-il se passer durant tout ce temps ? N'hésitons pas à faire un spoiler, puisque ce film date de 2002 : Meg et sa fille Sarah viennent de prendre possession de leur nouvelle maison, en grande partie grâce au don de son ex-mari, lorsque trois garçons, croyant ne trouver personne, s'introduisent dans cet immeuble luxueux afin de dérober une bonne somme d'argent :
    Hélas pour eux, la maison est très bien construite, et renferme une Panic Room fort appropriée, dans laquelle les deux femmes se réfugient le plus vite possible :
    Sauf que… Comme par hasard, toute la somme d'argent que visent les trois jeunes gens se trouve dans cette pièce, et que ceci va entraîner pas mal de problèmes :
    Dès le début du film, d'ailleurs, mise en place d'une nouvelle technologie, basée sur la simulation informatique de la maison, d'où proviennent beaucoup de plans assez exceptionnels passant d'un étage à l'autre, entre autres :

    On est sur le premier épisode, où Jared Leto s'efforce de persuader Forest Whitaker d'ouvrir une bouteille de butane, afin d'obliger les deux femmes à en sortir vite :
    Ce que, bien sûr, elles ne veulent faire à aucun prix :
    Mais qu'hélas, le cagoulé Dwight Yoakam, trop pressé de passer à l'argent, va tenter d'accélérer, en se plantant par l'explosion du butane de toutes ses forces - ce qui, incidemment, donne lieu à de fort beaux plans :
    Une fois ceci réglé, nous en venons au second épisode, qui avec son calme et son obscurité nécessaire, se place tout droit à l'opposé du premier :
    Ce que vont tenter de faire Meg et Sarah durant cette expérimentation, c'est de prévenir l'unique voisin de leur délicate situation, via un message en morse qui signifie SOS :
    Mais ça ne marchera pas non plus, bien sûr :
    Il est temps, donc, de passer au troisième épisode, nettement plus axé sur la personnalité et les problèmes des cinq personnages, à commencer par celui de Sarah, qui doit résoudre un problème de santé qu'elle connait depuis fort longtemps :
    Sa mère s'inquiète également pour elle, sans bien savoir comment la sauver, étant donné que le produit à injecter se trouve hors de la Panic Room :
    Pendant ce temps-là, les trois protagonistes se penchent sur le problème de l'argent, qui semble bien loin de se clarifier :
    Junior - Jared Leto -, le véritable organisateur du vol, croit enfin pouvoir s'en sortir en disant adieu à Raoul :
    Mais on se trompe, au sujet de Raoul, qui se révèle bien plus puissant - et disons-le, bien plus bête - que ses deux autres collaborateurs, puisqu'il décide sans plus tarder de se débarrasser définitivement de Junior :
    Adoncques, il ne reste plus que deux envahisseurs, qui cette fois-ci parviennent enfin à rentrer dans la Panic Room - attention, je ne vais pas non plus spoiler outre mesure :
    N'empêche qu'il est quand même très bon que Forest Whitaker soit là, pour donner enfin à la jeune fille le produit qu'elle attend depuis un bon bout de temps :
    Pendant toute cette durée, que peut donc bien faire, en secret, Jodie Foster ?
    Et oui, elle a appelé les flics... Mais pour une raison que je ne vous dirai pas, elle se voit obligée de faire comme si il ne se passait rien, qu'elle a juste un petit peu trop bu la veille :
    Pendant tout ce temps, Forest Whitaker découvre enfin tout l'argent, et commence à le compter :
    Et pour la première fois, Raoul a un visage totalement visible :
    Mais c'est tout d'abord pour tomber sur Stephen Altman (Patrick Bauchau), l'ex-mari de Meg :
    Puis finalement sur Burnham (Forest Whitaker), qui après avoir tenté de sortir discrètement, sans aucun mort, va finir par être obligé de le tuer :
    C'est là où tout le scénario se révèle enfin totalement abouti… On passe discrètement sur la mort de Junior et Raoul, pour en arriver à la revenue totalement inattendue de la police, et à son coup de main final sur Forest Whitaker - justice du film, on ne saura jamais s'il est mort, ou si il a le droit à la prison pour le reste de ses jours :
    Pour la première fois, ce plan sur les deux restantes sera filmé à la vraie lumière du jour, où elles se demandent bien sûr si cela vaut vraiment le coup de vivre dans un immeuble aussi luxueux :
    Était-ce vraiment la première fois que l'on voyait le soleil ? Sur le film lui-même, entièrement basé sur la Panic Room, c'est sûr et certain… Mais avant le début du film, il y avait le générique d'entrée, qui dévoilait les noms de tout le monde sur de grands immeubles bien éclairés ! Notamment celui du grand scénariste David Koepp, qui a déjà écrit Jurassic Park, Mission Impossible, Le Monde Perdu : Jurassic Park, Snake Eyes, et écrivit ensuite Spider-Man, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal :

    La seule chose qui me gêne un tout petit peu dans ce film, c'est sa lumière bleue-verte permanente et sa photographie… Pourtant réalisées par Darius Khondji, qui avait autrefois contribué au grand succès de Seven (du même réalisateur) et de Alien, la Résurrection (de Jean-Pierre Jeunet) ! La musique est par contre fort bien réussie par Howard Shore, qui a été le compositeur fétiche de David Cronenberg et de Martin Scorsese...
    Pour finir, deux photos de Kristen Stewart 5 ans plus tard (soit à l'âge de 17 ans), dans le film Into the Wild de Sean Penn, tout d'abord dans l'obscurité :
     Puis dans la lumière, enfin :
    Voilà, c'était juste histoire de finir sur l'infime point commun entre ces deux films… Sauf que Into the Wild donne bien plus de place au plein jour que Panic Room à la nuit !
    Saurez-vous en contrepartie y laisser un commentaire ? Je me le souhaite, en tous cas...
    Autres films du même réalisateur : Alien 3SevenThe Curious Case of Benjamin Button

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