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  • mercredi, mars 20, 2019

    THE BIRDS (ALFRED HITCHCOCK)

    Ou encore, Les Oiseaux, presque le dernier film d'Alfred Hitchcock (1899-1980), qui date de 1963, et fut réalisé sur un ouvrage de Daphné Du Maurier, avec des effets spéciaux monumentaux pour l'époque…
    Dès le tout début du film, Alfred Hitchcock place son inévitable caméo, comme il en a l'habitude depuis très longtemps :
    Avant de laisser la parole à l'une ses actrices favorites, la riche Melanie Daniels (Tippi Hedren)…
    Et à son double correspondant, l'avocat Mitch Brenner (Rod Taylor), lequel la rencontre - curieusement - dans une boutique destinée aux oiseaux, afin d'acheter un cadeau à sa toute petite sœur :
    C'est, comme on le dit, une boîte en or pour décider, en grand secret, d'offrir elle aussi en cadeau à la jeune fille un couple d'inséparables extraordinaire :
    Aussi va t-elle se rendre le plus vite possible à Bodega Bay, fort proche de San Francisco où elle habite normalement, et y rencontrer assez rapidement Annie Haymorth (Suzanne Pleshette) :
    Qui est non seulement maîtresse d'école dans la petite ville, mais fut aussi autrefois une ex de Mitch Brenner : 
    C'est d'ailleurs justement lui que Melanie Daniels cherche à rencontrer le plus vite possible, raison pour laquelle elle loue un bateau :
    Et se fait d'emblée attaquer par un goéland - chose que l'on ne saurait imaginer de la part d'Hitchcock, n'est-ce pas ?
    En tous cas, c'est la première raison, pour tous les deux, de se rapprocher quelque peu :
    La seconde étant malheureusement celle, beaucoup plus troublante, d'une première guerre des moineaux, qui parviennent à rentrer à plusieurs dans la maison de Mitch Brenner, et commencent à se révéler vraiment troublants…
    Important à noter : on ne la reconnait pas bien, vu ses quatorze ans, mais la petite sœur de Mitch Brenner est bel et bien Cathy Brenner (Veronica Cartwright), qui devait jouer une des dernières femmes en vie dans le célèbre Alien de Ridley Scott, le premier (1979) et meilleur film de toute la série…
    Il ne manque plus qu'une seule personne, fondamentale, la mère, Lydia Brenner… Interprétée par Jessica Tandy, elle se montre très vite dépressive, possessive, et ne supporte pas de voir son fils tourner autour d'une aussi jolie femme - de même que c'était le cas, bien des années auparavant, d'Annie Hayworth :
    C'est le matin, qui suit la nuit aux moineaux, que Lydia Brenner décide de se rendre chez l'un de ses voisins Dan Fawcett, et tombe avec une grande consternation devant ceci :
    Vous l'avez sans doute deviné, Dan Fawcett est le premier mort du film… Mais je vois beaucoup de ressemblances avec le très célèbre Psychose, tourné juste trois ans auparavant…
    En tous cas, le film ne va pas cesser d'évoluer, tout d'abord dans l'apparente désinvolture de Melanie Daniels, qui ne s'aperçoit que trop tard que les corbeaux se massent mine de rien devant l'école de Bodega Bay (plan totalement sublime d'Alfred Hitchcock) :
    Et lorsqu'elle s'en rend compte, il est hélas juste temps pour sortir de l'école sous la tourmente des oiseaux, en compagnie d'Annie et de tous les enfants :
    C'est l'une des scènes les plus célèbres du film, et à juste titre, ne serait-ce qu'à l'engagement qu'elle montre vis à vis des effets spéciaux, vu que sur les environ 1500 plans, près de 371 s'avèrent truqués (ce qui représente, à l'époque, un budget colossal)...
    Petite pause, qui arrive à bon escient avant la dégradation finale… Une assez vague conversation entre Melanie et Mrs. Bundy, qui voit dans le comportement des oiseaux une pulsion inexplicable (conformément, du reste, à l'attitude d'Alfred Hitchcock concernant ce film, où il jugeait toute explication sur la conduite insolite des oiseaux  hors de  propos) :
    Alors va bientôt se montrer la scène la plus mémorable :
    Où, bien sûr l'on va tout d'abord voir une voiture prendre feu, puis une boutique, et au final, le quartier dans son tout ensemble :
    A la suite de ce très marquant incident, tout ne va que se dégrader… En passant vite fait sur la fameuse Annie, elle aussi tuée par l'un de ces oiseaux, Melanie et les trois autres de la famille Brenner vont très vite se retrouver parqués dans le domaine de Mitch, et ceci avec une totale incompatibilité avec les fameuses bêtes :
    Contrairement à la première conclusion de Mitch, ils ne s'en vont pas du tout, bien au contraire :
    Et c'est seulement avec la plus grande discrétion, qu'ils finissent par fuir tous les quatre de la maison, grâce à cette petite voiture (que vous verrez peut-être sur la photo, qui est en fait le dernier plan du film) :
    Voilà, tel est ce qui mérite d'être vu dans ce film, remarquable dans bien des détails, ne serait que dans le fait qu'il a maintenant près de soixante ans… 
    Certes, la plupart d'entre vous (y compris moi-même) vont certainement trouver la narration un peu lente à partir de la grandiose explosion, qui est sans doute le point central du film…
    Mais c'est un tout petit détail, qui ne fait pas son poids face aux grands éléments, à savoir :
    1) Tout comme dans Psychose, aucun acteur vraiment très connu n'y fait son apparition…
    2) Il n'y a pas (ou très peu) de musique, ce qui est rarissime de la part d'Alfred Hitchcock, qui a jusqu'alors toujours demandé à Bernard Herrmann de participer à ses œuvres…
    3) Le budget de 2500000 dollars apparait considérable, surtout comparé à l'ancien Psychose, qui ne bénéficia que de 800000 dollars…
    4) Et comme déjà dit, la place tenue par les trucages et effets spéciaux  est réellement impressionnante, 371 plans sur 1500...
    On le dit assez souvent, mais jamais Alfred Hitchcock (1899-1980) n'a en effet réalisé un tel film, aussi dérangeant, fascinant, jouant à de nombreuses échelles sur tous les aspects humains et inhumains de la planète… Alors c'est sûr et certain, la plupart des œuvres le précédant immédiatement sont aussi d'un niveau très élevé, qu'il s'agisse de L'Homme qui en savait trop, de Vertigo, de North by Northwest, ou encore de Psychose !
    Malheureusement pour lui, il ne parviendra plus jamais à laisser une telle maîtrise s'imposer, qu'il s'agisse de Pas de printemps pour Marnie, Le Rideau déchiré, L'Etau, Frenzy, et enfin son dernier Complot de Famille... Mais bon, tout va bien, finalement : sur cinquante-quatre longs métrages réalisés, il y en a encore une bonne vingtaine qui sont toujours tenus pour des chefs-d'œuvre, et au moins cinq d'entre eux qui sont toujours inestimables, près d'une soixantaine d'années passées !
    Autres films du même réalisateur : Sueurs froidesLa Mort aux troussesPsychose

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    jeudi, décembre 27, 2018

    NORTH BY NORTHWEST (ALFRED HITCHCOCK)

    Ou encore, La Mort aux trousses (1959)...
    Juste ce soir sur ARTE, à voir bien sûr, de préférence en VO :
    Bien sûr, loin de moi l'idée de vous livrer ici un résumé, un synopsis, ou encore une critique de ce film mythique, vu que tout le monde le connaît absolument par cœur, étant donné que toutes chaînes confondues, il doit passer régulièrement 3 ou 4 fois par an depuis des décennies...
    Non. Je voulais plutôt en profiter pour illustrer cette phrase d'Alfred Hitchcock (Le Monde, 1955) : "Je ne veux pas que l'intrigue suive la technique. J'adapte la technique à l'intrigue. Un bel angle de prise de vues peut causer un effet qui satisfait le chef-opérateur, ou même le metteur en scène. Mais la question est de savoir si, dramatiquement, ce plan est la meilleure façon de raconter l'histoire" (sentence que pas mal de réalisateurs actuels feraient bien de méditer, au demeurant)… 
    Et ce soir, à la lumière du maître, j'ai remarqué dans North by Northwest nombre de petits détails qui ne m'avaient jamais vraiment frappé, et que je tenais à vous faire partager, à commencer par ce très énigmatique générique tout en lignes animées :
    Qui finit par déboucher sur ceci, le bâtiment de l'UNESCO, le moment-clef du film, à partir duquel Cary Grant, jusqu'alors considéré au pire comme un simple alcoolique ou un affabulateur, va d'un seul coup se retrouver propulsé au rang de meurtrier recherché par toutes les polices :
    Comme tout le monde le sait, ce film s'articule autour de trois thèmes majeurs : 1) l'innocence (et l'amour impossible) 2) la raison d'état, contre laquelle même la police s'avère impuissante 3) le monde du secret et de l'espionnage. Autant de raisons d'admirer, à l'aide de deux seuls plans "muets", cette parfaite mise en abyme du film dans son ensemble, dès le tout début, Cary Grant embouti par la police, elle-même emboutie par une voiture non-identifiée, tandis qu'une voiture encore plus mystérieuse se dissout dans le noir le plus complet :
    Brillantissime, n'est-ce pas ? De même que ce plan très audacieux, où l'on voit Cary Grant fuir l'UNESCO suite au meurtre dont il est supposé être l'auteur, et qui à mon sens est la plus parfaite illustration des propos d'Alfred Hitchcock cités au début de cet article, autrement dit un plan absolument sans la moindre gratuité, qui laisse par son seul cadrage deviner l'immense pression étatique face à un homme isolé (mais oui, Cary Grant est la minuscule tache noire en train de se ruer vers la station de taxis, cliquez pour agrandir !) :
    Bon. Je pense qu'il est inutile de revenir sur la scène suivante, tellement mythique qu'elle a été maintes fois parodiée ou citée, notamment dans le fameux Arizona Dream d'Emir Kusturica, ainsi que dans l'atroce final de Seven, de David Fincher :
    Quelques gouttes d'angoisse distillées dans le silence le plus total, avec des cadrages à couper au couteau, la grande classe, quoi…
    D'après ses propres dires, Hitchcock aurait ici essayé de prendre le contrepied absolu des scènes typiques d'attaques de gangsters, qui à l'époque se passaient toujours dans le noir, dans des usines désaffectées, avec une bande-son apocalyptique... D'où cette agression en plein désert, filmée en plein soleil, et sans la moindre musique :
    Mais l'un de mes amis avait une autre théorie, tout aussi valable, je trouve, selon laquelle Hitchcock aurait eu cette idée de génie comme une véritable inspiration, la fameuse explication logique ne venant en réalité qu'à posteriori :
    Tel que je connais le monde de la musique, je dirais que les deux hypothèses sont possibles. Il y a certes d'un côté les artistes qui composent très rapidement (Mozart, Schubert, Schumann, entre autres), au point de ne parfois même plus se souvenir de ce qu'ils avaient écrit auparavant, et de l'autre, les laborieux, qui sans cesse sur leur métier remettent leur ouvrage (Beethoven, Bruckner, etc.)... Et alors ? La seule chose importante, c'est ce qu'il veulent donner à entendre, ou à voir - en tant qu'œuvre achevée - vis-à-vis du public, et il n'y a que ceci qui devrait nous intéresser !
    Bref ! Revenons à nos moutons avec cet autre plan ultra-symbolique de la fameuse raison d'état, l'innocent Cary Grant et le chef même des services secrets tous deux écrasés par encore plus forts qu'eux deux :
    Ainsi que cet autre plan magique, où la forêt de pins semble véritablement une métaphore de tous les obstacles qui empêchent Cary Grant et Eva Marie Saint de s'aimer librement :
    Encore plus fort, vers la fin du film, lorsque James Mason commence à comprendre la traîtrise de sa maîtresse Eva Marie Saint, un mouvement de caméra proprement hallucinant qui correspond exactement aux paroles (je ne sais pas comment il a pu faire ça, une sorte de grue circulaire, peut-être ?) :
    Bien sûr, tout le monde connaît la sublime fin sur le Mont Rushmore par cœur ! Mais encore une fois, la façon dont sont cadrés les tout petits personnages face aux très grands présidents des États-Unis, est à elle seule une magnifique illustration de la théorie du maître citée en début de site, selon laquelle aucun plan ne doit être fait à la légère :
    Bon. Juste pour la route, petit rappel des deux ellipses finales, tellement célèbres qu'elles doivent être enseignées dans toutes les écoles de cinéma du monde... La première, ou l'on passe sans transition de Cary Grant attrapant in extremis la main de Eva Marie Saint en grande difficulté sur le Mont Rushmore :
    Pour d'un seul coup se retrouver sans transition propulsée dans la même cabine de wagon-lit qui avait vu leurs premiers ébats :
    Et bien évidemment la seconde, où même les gens qui ne se prénomment pas Sigmund et ne s'appellent pas Freud verront tout de suite ce dont il s'agit !
    Ou alors, c'est qu'il y a de grosses lacunes dans leur éducation !
    Autres films du même réalisateur : Sueurs froidesPsychoseLes Oiseaux

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    dimanche, mars 01, 2015

    PSYCHOSE (ALFRED HITCHCOCK)

    Bon. Je pars du point de vue que ce film, qui bien qu'en 4/3 et en noir et blanc, soit une bonne année après La Mort aux Trousses et deux années à la suite de Vertigo (soit en 1960), reste bien connu du grand public, et peut-être toujours totalement respecté comme film d'horreur diablement efficace. C'est bien sûr une façon de rendre hommage à Alfred Hitchcock, mais avant même de parler de lui, rendez-vous avec le générique encore signé Saul Bass, très différent de celui de Vertigo, mais toujours aussi efficace :
    Attention, ceci reste malheureusement assez illisible (du moins, lorsque l'on se trouve hors d'un DVD), mais cette dernière mention est celle de Bernard Herrmann, dont je reparlerai d'ici peu. Mais voyons tout d'abord le trailer :
    Je me consacre donc aux trois crimes commis par le très connu Anthony Perkins, surtout devenu célèbre grâce à ce film, et qui joue là un rôle assez complexe de tueur gentil, impossible à reconnaître si l'on n'a pas les informations nécessaires. Commençons donc avec le tout premier meurtre :
    
    Fabuleux, non ?
    Puis poursuivons avec le second, qui se révèle être le meurtre d'un détective privé, mais semble extrêmement efficace vu du sommet de l'escalier, accompagné à cette occasion par la musique géniale de Bernard Herrmann, qui rappelle très fortement celle de Alban Berg, pour les vrais amateurs du genre :
    Et terminons enfin avec le dernier, qui n'en est peut-être pas un, puisque Anthony Perkins se trouve arrêté, tout juste déguisé en femme, mais qui n'en reste pas moins le plus efficace des trois, surtout dans la sorte de cave où il croit avoir lieu :
    Une fois pris, Anthony Perkins disparaît un bon bout de temps, histoire de laisser son psychiatre Richmond (Simon Oakland) nous parler un petit peu de lui :
    Mais c'est juste un prétexte de mieux se sortir de la fin de cette histoire, où nous verrons pour la dernière fois Anthony Perkins en train de se faire passer pour sa propre mère, d'abord sous un simple plan intellectuel, mais finalement en pure contamination physique, ce dont Alfred Hitchcock s'est très bien occupé, en tant qu'ultime image de ce film :
    
    
    Peut-être m'accuserez vous de faire un spoiler, mais c'est oublier à quel point je vous ai parlé de la chose, non ? En tout cas, je vais consacrer la seconde moitié de cet article à tout ce qu'Alfred Hitchcock nous a apporté de nouveau en 1960, et qui si mes souvenirs sont bons, reste toujours extrêmement surprenant, à commencer par ce plan sous le menton d'Anthony Perkins :
    Ou encore par ces images vues lors du premier meurtre, qui restent admirablement précises dans toutes leurs petites options - là, croyez-moi, tout juste si l'on se demande si Alfred Hitchcock ne serait pas vaguement meurtrier sur les bords, tant qu'à faire :
    
    Mais il reste encore beaucoup de choses vues dès le début de film, qu'il s'agisse du changement étonnant de voiture voulu par Marion Crane (Janet Leigh) :
    De son unique rencontre avec un policier, qui fait bien flipper :
    Ou encore de cette sublime vision sur l'argent qu'elle n'est pas encore sûre de voler, mais rien qu'à voir ce plan, on a déjà une sorte d'envie très forte :
    Comment conclure cet article ? Et bien tout simplement, en hommage à Alfred Hitchcock, par les très nombreuses visions sur l'appartement de la mère, qui vont du noir le plus ténébreux au blanc le plus visible, ceci au fur et à mesure du développement du film :
    Génial, non ? Est-ce étonnant, après cela, que le film ait été très bien classifié en 1961, gagnant quatre Oscars et un Golden Globe Award ? Non, absolument pas, je trouve... Et si ce film reste toujours aussi scotchant plus de soixante ans après sa sortie, je pense qu'il y a de vraies bonnes raisons !
    Autres films du même réalisateur : Sueurs froidesLa Mort aux troussesLes Oiseaux

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