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  • jeudi, octobre 10, 2024

    THE THING (JOHN CARPENTER)

    Sorti en 1982, et conçu depuis les années 1970 par John Carpenter, déjà bien connu pour Fog (1980) et New York 1997 (1981), ce film - surnommé La Chose en français - fut alors très mal accueilli par la critique, déçue par son caractère nihiliste peu compatible avec la récession de l'époque, et surtout bien plus attirée par E.T de Steven Spielberg, sorti à la même époque et bien plus positif en tant que film sur les extraterrestres.

    Néanmoins, je vois comme encore plus grave sa comparaison avec le fameux Alien de Ridley Scott, qui en 1979 représentait vraiment une véritable nouveauté, tant dans le choix des acteurs que dans la représentation de l'Alien, et dans le nombre de prix du cinéma qu'il remporta grâce à sa conception et sa réalisation très originale. Fort heureusement, The Thing a depuis sa sortie en DVD reconquis son statut de film culte, et fait partie de la production la plus reconnue de ces sinistres années, donnant tout à la fois une vision juste et apocalyptique de cette période.

    Il existe bien sûr un trailer fort convainquant, mais je préfère ne vous le livrer qu'à la fin de cet article, histoire de vous laisser dans la même ambiance que la douzaine de personnages confrontés à cette peur bien particulière, qui commence dès le début avec cette poursuite insensée d'un chien de traîneau par un hélicoptère norvégien  - avec pour seule ambition de le tuer au plus vite :

    Les américains, alors en mission en Antarctique, ne comprennent rien du tout à ce qui se passe - pas plus que la langue utilisée par les norvégiens pour tenter de communiquer avec eux. Toujours est-il que le pilote meurt par l'explosion inattendue d'une grenade, et que l'unique passager est abattu par le chef de sécurité Garry (Donald Moffat) - tout ceci laissant le chien en pleine liberté :
    Le Dr Blair (A. Wilford Brimley), l'un des personnages les plus importants de la série, pratique à ce moment une autopsie, mais sans aucun résultat anormal :
    Il ne reste plus alors qu'à se rendre sur le campement norvégien en hélicoptère - tout en laissant le nouveau chien dans les lieux, ce qui est remarquablement filmé par John Carpenter :
    Une fois arrivé sur les lieux, ils ne peuvent que constater la mort de tous les occupants norvégiens... Ainsi qu'un imposant bloc de glace, qui semble avoir été excavé afin d'en faire sortir quelque chose :
    Sur la gauche - bien qu'on le voit très mal - se trouve le personnage principal, le pilote d'hélicoptère R. J. MacReady (Kurt Russell, déjà célèbre grâce à New York 1997 de John Carpenter)... Et durant tout ce temps, Clark (Richard Masur) accompagne le chien jusqu'au chenil de la station, sans se douter de la suite :
    Toujours est-il que le chien subit une monstrueuse métamorphose, et attaque d'un seul coup tous les autres animaux. Très surpris, Childs (Keith David) décide de l'incinérer au lance-flammes, et une fois ceci terminé, le Dr Blair se livre de nouveau à une autopsie :
    Mais celle-ci se révèle bien plus impressionnante que la première fois, et le Dr Blair est le premier à supposer que la chose en question peut en fait imiter n'importe quelle forme de vie :
    Une fois découvert ce fait, la seule solution reste pour MacReady, Copper (Richard A. Dysart) et Vance Norris (Charles Hallahan) de visiter l'endroit où les norvégiens passaient le plus clair de leur temps :
    Et ils découvrent un gigantesque cratère, qui semble contenir l'épave d'un ancien vaisseau spatial, dont l'origine daterait au moins de 100000 ans :
    A peine rentrés au camp, il s'aperçoivent que cette découverte ne s'avère pas bonne du tout, bien au contraire.. MacReaddy se sent le plus concerné par cet événement, et découvre que la créature ne mettra que 27 heures à infester la population mondiale, ceci sur un ordinateur - qui, je le précise, date de 1982, et semble donc vraiment archaïque :
    George Bennings (Peter Malonay), le météorologue, est à son tour pris en attaque subitement par la chose... MacReady intervient alors, d'une façon particulièrement violente, mais on ne peut faire guère autre chose, dans ce contexte :
    C'est le moment où le Dr Blair pète complètement les plombs, allant jusqu'à saboter tous les moyens de transport, tuer les chiens de traîneau, et détruire la radio... Il semble particulièrement en colère, et s'est même pourvu d'un révolver et d'une hache ;
    Heureusement, MacReady parvient à le maîtriser, puis décide d'enfermer le Dr Blair dans la cabane à outils, assez loin du reste du camp... Le pire en ce moment, c'est que plus personne ne fait confiance à l'autre, et chacun croit déjà son voisin en partie contaminé :
    Ceci se présente tout d'abord avec l'apparente crise cardiaque de Vance Norris, le géologue, qui n'en est pas une du tout, mais bien une tentative de la chose de se rematérialiser le mieux possible : 
    C'est le moment précis où le film bascule dans les effets spéciaux de Rob Bottin, acutuellement totalement démodés, qui se repèrent immédiatement de nos jours, et ont coûté à l'époque 1,5 millions de dollars, soit un dixième de la somme totale...
    Ceci apparaissait aussi dans le célèbre Alien de Ridley Scott, sorti trois ans plus tôt, mais ce n'était visible que dans les dernières minutes de l'Opus, alors que dans The Thing, nous y sommes confrontés largement dans son dernier tiers :
    Nous pouvons ainsi constater les oppositions entre ces scènes où tout marche très bien, par exemple celle où MacReady essaye de le brûler :
    Et celles où les trucages ne passent plus du tout, comme lorsque la créature voit sa sa tête se séparer, et se réincarner en arachnide :
    Enfin bon, il faut tout de même laisser finir le film, avec des plans bien mieux réussis, et réalisés avec une grande maîtrise par John Carpenter... Déjà, MacReady brûle une seconde fois le corps en question :
    Puis il recherche le Dr blair, en constatant définitivement que celui-ci est contaminé, et a même monté une sorte de vaisseau spatial, dans l'espoir de pouvoir partir :
    Là, MacReady parvient au bout de ses propres limites :
    Et il décide de détruire ce qui reste de la créature, en lui balançant au passage cette phrase qui lui fait un bien fou, "Yeah... Fuck you too !!!" :
    C'est le moment terminal, où MacReady et Childs (Keith David, le mécanicien) savent qu'ils sont désormais les deux seuls à rester en vie, sentent qu'ils vont être condamnés par le froid, et décident finalement de boire la dernière bouteille de scotch - laquelle a miraculeusement survécu à l'apocalypse :
    Hélas, cela ne va pas durer très longtemps, et conclut de façon tragique The Thing de John Carpenter, que je suis sûr vous aimerez beaucoup aujourd'hui, malgré quelques mauvais trucages :
    Première preuve, avec ce trailer original - comme je vous l'avais promis dès le début de cet article :
    Mais surtout seconde preuve avec cet interview de Quentin Tarantino, qui le considère comme l'un des films d'horreur les plus convaincants du monde, parle un peu de son influence sur The Hateful Eight en 2015 (où Kurt Russell joue également l'un des rôles principaux), et surtout de cette analogie avec son tout premier film, Reservoir Dogs (1992), où il s'est nettement inspiré de cette dégradation progressive d'un groupe au départ uni :
    C'est en anglais, mais bon... Vous avez les sous-titres, n'est-ce pas ? En tous cas, j'ai beaucoup aimé ce film, malgré la mauvaise impression que j'en avais originellement, et je vous recommande vivement l'article sur Wikipédia, qui malgré sa longueur, nous dit tout ce que nous avons à savoir sur The Thing, John Carpenter, Kurt Russell, Rob Bottin, et bien d'autres gens présents sur le tournage... J'espère que vous apprécierez cet article, et - qui sait ? - que vous oserez laisser un commentaire !

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