OUTLAND (PETER HYAMS)
Sorti en 1981, Outland est un film assez étonnant, conçu par le réalisateur américain Peter Hyams, déjà réputé pour Capricorn One, qui décrivait la fausse marche sur Mars, et toutes les conséquences qui s'en ensuivaient. A priori, cette œuvre est censée se passe sur Io, une lune de Jupiter, au sein d'une exploitation minière assez puissante :
Bien sûr, cela rend la pièce assez proche du Alien de 1979, au sens où cela se passe très loin de la terre, et reste marqué par des évènements plutôt traumatisants. Mais en réalité, Peter Hyams a surtout voulu en faire une version spatiale du western bien connu de 1952, Le train sifflera trois fois. Au début, certes, nous sommes sur un fait nettement imprévisible de la mort volontaire de l'un des colons, afin de lutter contre l'invasion d'une araignée dans sa combinaison - phénomène qui, selon tout un chacun, serait totalement impossible, et donc fantasmé :
C'est bien sûr le point de vue, attendu par tout le monde, de Mark Sheppard (Peter Boyle), le seul dirigeant de la mine, et qui a vite fait de passer cet évènement en silence pour se préoccuper de la seule chose importante à ses yeux, le rendement :
Malheureusement, ce fait se reproduit à peine quelques jours plus tard, avec un colon qui prend froidement l'ascenseur sans sa combinaison - ce qui est complètement interdit :
Et les autres colons ne sont là qu'impuissants, afin de découvrir une fois tous les étages parcourus, son squelette totalement décomposé :
Ce que l'on voit sans doute mieux ici :
Hormis Mark Sheppard, le personnage le plus important du film est bien sûr Marshall William T. O'Niel (Sean Connery), qui se révèle tout d'abord comme employé nouveau, juste prêt à maintenir l'ordre :
Mais tout commence assez mal pour lui, puisque sa femme Carol (Kika Markham) décide, malgré son amour, de repartir pour la terre, accompagnée de leur fils Paul - message qu'elle n'ose lui affirmer que par téléphone :
Il n'empêche : aussi ébranlé qu'il soit, William T. O'Neil n'en laisse absolument rien paraître... Bien au contraire, il cherche des réponses aux deux morts survenues récemment, et entreprend pour cela des recherches avec le Dr Marian Lazarus (Frances Sternhagen) - qui s'avère aussi dès le début relativement crispée :
Cela va encore se dégrader avec ce nouveau cas, celui d'un colon se montrant particulièrement violent avec une fille presque nue - ce qui est assez habituel sur cette station spatiale, si l'on sait rester calme :
Mais l'homme n'a pas l'air - du tout - de plaisanter :
Pas plus que le sergent Montone (James Sikking), l'adjoint du Marshall le plus haut placé, qui n'a selon ses dires pas pu faire autrement que de l'abattre froidement :
Résultat ? Nous en sommes déjà à trois morts irrationnelles, ce qui pousse de plus en plus William T. O'Niel à travailler avec Marian Lazarus - en fait, pratiquement l'une des seules à être encore de son côté :
Et de fait, il parvient finalement grâce à elle à trouver l'origine de ces suicides, une drogue nommée Euthimal Polydichlorique :
L'une des rares solutions qui lui reste, c'est de s'entretenir avec le sergent Montone, la seule personne qui lui semble encore positive... Mais il obtient une réponse bien neutre :
Surtout qu'à la suite de tout cela, une course insensée se produit entre William T. O'Niel et Nicholas Spota, visiblement un trafiquant très aguerri, que le Marshall finit quand même par capturer, avec pas mal de difficultés :
Une seule solution s'impose alors : le mettre dans cette prison bien particulière... Et le laisser inaccessible à tout un chacun, qui pourrait lui apporter la moindre solution :
Le seul qui sait tout cela, c'est le grand directeur Mark Sheppard... Mais il est plutôt assez méprisant envers William T. O'Niel, dont le soi-disant poste de Marshall lui semble en réalité tout simplement inexistant :
L'unique raison de conforter le Marshall dans ce qu'il pense déjà, c'est la mort inexpliquée de son prisonnier Nicholas Spota, qui a été visiblement assassiné :
Surtout que très peu de temps après, il s'aperçoit que le sergent Montone a subi le même sort - alors qu'il n'était pas en prison, et semblait même le seul à partager, au moins de loin, ses idées :
Maintenant, le Marshall William T. O'Niel est quasiment convaincu que seul Mark Sheppard se révèle le principal responsable, et lui livre même un peu d'humour - que ce dernier ne semble pas du tout apprécier :
C'est le sens même de Outland, qui théoriquement signifie simplement "loin de la terre", mais qui en réalité désigne la foule de problèmes directement visibles dans notre pays - entre autre la liaison entre quelques drogues et certains travaux particulièrement fatigants :
William T. O'Niel dialogue brièvement - toujours par téléphone - avec son fils Paul, lequel lui dit bien que sa femme a réservé trois places pour le retour sur terre, au lieu des deux prévues initialement :
Mais il se voit très vite entrainé vers ce qui sera la séquence la plus dure du film, celle où l'arrivée des nombreux tueurs à gages - évidemment contrôlés par Mark Sheppard - va se montrer bien réelle :
Ce sera pour lui - et aussi pour le Dr Marian Lazarus, la seule personne encore prête à l'aider - un exercice assez complexe à l'extérieur du vaisseau, mais au final bien efficace :
Il parle très peu, mais agit énormément, comme vous pouvez le découvrir ici :
Nous passons sur le dernière scène, comme lui-même passe d'ailleurs - se contentant de donner un bon coup de poing à Mark Sheppard, sachant très bien que c'est désormais sur ses épaules que repose toute l'opération ratée de son assassinat... Au fond, le Marshall obtient ce qu'il voulait, et se dirige désormais vers son ultime place, celle de son retour à la terre - même si cela doit durer un an :
En résumé, je trouve que c'est un excellent film, bien qu'il eut des réactions plutôt mitigées des critiques professionnels en 1981... Bien que cela soit sans doute dû à l'Alien de 1979, duquel il se trouve assez éloigné, c'est peut-être aussi à sa ressemblance avec Le Train sifflera trois fois de 1952 qu'il doit cette mauvaise entrée dans ce milieu, comme d'habitude très fermé.
Néanmoins, avec le temps, les choses revinrent à la normale, notamment la prestation remarquable de Sean Connery fort appréciée, et ce film obtint l'année suivante - en 1982 - six prix au Saturn Awards, dont celui de meilleur film de science-fiction, celui de meilleur acteur pour Sean Connery, et celui de meilleure musique pour Jerry Goldsmith. Ce n'est pas mal, non ?
Autres films du même réalisateur : Capricorn One
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home