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  • mercredi, septembre 15, 2021

    THE CRYING GAME (NEIL JORDAN)

    Vous connaissiez ce chef-d'œuvre ? Moi non plus, bien qu'il s'agisse d'un film ayant presque trente ans (1992), et que je n'avais jamais entendu parler de son réalisateur Neil Jordan, qui en plus s'est révélé un scénariste exceptionnel :

    Ce film se divise en fait en trois parties distinctes, qui au début semblent n'avoir rien en commun... Durant le premier tiers, on découvre Jude (Miranda Richardson) en train de draguer à l'excès un jeune soldat noir, Jody (Forest Whitaker)... Mais ce qu'elle ne lui a pas dit, c'est qu'elle travaille en fait pour l'IRA (Armée Républicaine Irlandaise) avec plusieurs autres hommes, dont le processus va s'avérer assez simple : ou bien ils obtiennent comme ils le souhaitent l'exécution d'un juge anglais, ou bien ils tueront d'emblée Jody, en guise de représailles :  
    C'est le moment où l'on découvre le personnage central du film, Fergus (Stephen Rea), qui dès le début supporte assez mal ce qu'il est obligé de faire à Jody, notamment de le garder sous un masque très gênant :
    En apparence, il fait tout ce qu'il faut pour avoir l'air d'obéir à son chef de l'IRA, Maguire... Mais dès que celui-ci se fait plus rare, Fergus ne peut s'empêcher de se rapprocher de Jody :
    Et cela va bien plus loin que prévu... Jody lui raconte notamment une histoire très mythique entre "le scorpion et la grenouille", et à partir des rires de l'un et de l'autre, se met en place une amitié qui semble, de prime abord, très solide :
    Mais il n'empêche : faute d'avoir obtenu ce que l'IRA souhaitait, Fergus se voit contraint de reprendre la place qu'il souhaite de moins en moins... Et il entraîne Jody à l'extérieur pour procéder à son exécution :
    Sauf que ceci ne va pas tout à fait se dérouler comme prévu... Tout d'abord, Jody commence à s'enfuir, à peu près persuadé que Fergus n'osera jamais lui tirer dessus. Bien sûr, il a raison... Mais il va heurter un camion militaire d'une façon si violente que le résultat sera le même, laissant du même coup Fergus dans un embarras ingérable :
    Nous voici donc dans la seconde partie du film, avec ces seuls points tangibles : 1) Fergus va fuir sans plus tarder vers Londres, où il se doute qu'il sera plus long à retrouver 2) Il n'a sur lui que l'adresse de la meilleure amie de Jody, une certaine Dil (Jaye Davidson)... Il va donc tout d'abord se tourner vers le salon de coiffure où elle exerce, avant de se rendre - séduit d'emblée, il faut bien le dire - dans le bar juste en face, Metro :
    Là, je trouve que c'est une très bonne idée de Neil Jordan d'avoir introduit un serveur nommé Col (Jim Broadbent), qui en l'occurrence traduit tous les sentiments qui existent entre les deux, que nous ayons affaire d'un côté à une très belle femme typiquement anglaise, ou de l'autre à un homme assez quelconque, qui prétend juste être écossais :
    En tous cas, le résultat est très prévisible, et bien que Fergus soit de son côté un garçon plutôt solitaire et timide, il n'hésite pas à apporter à Dil ce qu'il estime qu'elle mérite :
    Elle va ainsi un petit peu plus loin avec lui, se montrant sous un look bien plus extravagant dans le fameux bar, où elle est également chanteuse, interprétant comme par hasard la chanson The Crying Game :
    Après quelques bagarres de Fergus avec le mec officiel de celle-ci, et vu que Dil ne supporte quasiment plus ce dernier, il vont donc se mettre ensemble - cela avec quelques visions (très bien filmées) de Jody, du temps où il vivait encore :
    Il y a une seule chose qui ne va pas bien se passer... Mais pourriez-vous deviner de laquelle il s'agit ?
    Bien sûr que non, j'imagine... Mais Dil n'est pas une femme, juste un homme (pour de vrai, y compris l'acteur lui-même, sur lequel je reviendrai à la fin de cet article) ! Et Fergus s'en aperçoit de la pire façon possible, "pour de vrai", avec pour résultat une fuite en avant éperdue et sans retour...
    Mais il n'empêche : "l'amour, c'est l'amour", et cela n'a pas forcément quelque chose à voit avec le sexe, quoi qu'on en dise... En tous cas, c'est ce que les deux vont penser progressivement, tout d'abord bien sûr Dil, puis petit à petit Fergus, qui après une vague hésitation, va finir par se remettre avec elle, de plus en plus attirante : 
    C'est alors le moment d'entrer dans la troisième partie, qui au moment même où l'on commençait sérieusement à oublier la première (autour de la capture et la mort de Jody), se manifestent à nouveau très sérieusement l'ancien patron IRA et la terrible Jude, qui viennent ENFIN de retrouver Fergus à Londres :
    Avec pour conséquences immédiates : 1) la haine cette fois bien marquée de Jude (remaquillée en brune) envers Dil, qu'elle accuse de prostitution 2) l'obligation pour Fergus de participer lui-même à l'assassinat du juge anglais :
    Ce qu'il ne va pas faire du tout, préférant de très loin la mort en beauté de presque tout le monde, avec hélas pour seule rescapée la fameuse Jude... Cela va entraîner bien des péripéties, sur lesquelles je vais rapidement passer, mais au moins, Jude est finalement abattu par Dil, laquelle est a son tour sauvée par Fergus ! Sauf que celui-ci, en guise de contrepartie, va s'offrir quelque chose comme un peu plus de 2000 jours de prison, scène sur laquelle se conclut le film, avec bien sûr l'ultime apparition de Dil, son amour incontestable dans cette situation...
    Cela nous permettra en tous cas d'en apprendre plus sur Neil Jordan, un réalisateur irlandais tout comme Kenneth Branagh lui-même, qui était déjà un petit peu connu grâce à La Compagnie des loups (1984), et deviendra définitivement célèbre en 1996 avec Michael Collins, à peine quatre ans après ce magnifique The Crying Game :
    Voulez-vous maintenant que je vous parle de Dil ? Celle-ci - ou plutôt celui-ci, Jave Davidson, comme je l'ai déjà dit - accepta son tout premier rôle sans trop y croire, mais il fut contre toute attente récompensé par l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, ce qui l'incita aussitôt à participer à Stargate, la Porte des Etoiles de Roland Emmerich, pour la somme d'un million de dollars ! Après quoi, il abandonna tout simplement le cinéma pour se remettre à la mode, milieu d'où il venait, et devint à partir de 1996 totalement invisible...
    Incroyable, pensez-vous ? Je vous laisse tout d'abord en juger en regardant ce très court extrait de The Crying Game, qui en livre bien l'essentiel :
    Ensuite, que voulez-vous que je vous dise ? Certes, il s'agit d'un film génial de tous les côtés, tant dans la réalisation que par le choix des acteurs, sans oublier la musique, très bien conçue par Anne Dudley... Mais le plus important de tout cela, c'est qu'il est question avant tout d'une œuvre vraiment digne de ce nom, au sens où elle allie le côté guerrier de l'IRA à une vision très particulière de l'homosexualité - bien qu'il n'y ait pas vraiment de sexe, en l'occurrence -, le tout vécu aussi bien en 1992 que de nos jours...
    Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il y a AU MOINS trois sujets dont je n'aime guère entendre parler au cinéma : 1) La guerre, évidemment - mais il semble difficile de s'en défaire, sinon impossible, hélas 2) La boxe (et le football), un autre thème qui me dégoûte profondément, exception faite de Raging Bull de Martin Scorsese (1980) et du remarquable Million Dollar Baby de Clint Eastwood (2004) 3) L'homosexualité, qui me semble toujours assez mal abordée (je ne citerai aucun réalisateur), tournant souvent autour de la personnalité ou du sexe, mais pratiquement jamais axée sur la beauté de la chose au-delà de la performance érotique, ce que j'ai énormément aimé dans The Crying Game (1992). Connaître votre opinion, c'est ce que j'aimerais beaucoup, bien sûr... Il vous suffirait pour cela d'appuyer sur la touche "enregistrer un commentaire", et rien ne sera plus rapide !

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    dimanche, février 10, 2019

    FRANKENSTEIN (KENNETH BRANAGH)

    Un film trop génial (1994)...
    Dont vous regretterez sûrement de n'avoir que l'affiche en français :
    Mais heureusement, je possède aussi la couverture originale du DVD, qui en dit bien plus long, et d'une manière beaucoup plus discrète :
    Ce film est non seulement joué, mais aussi conçu par Kenneth Branagh, un acteur et réalisateur exceptionnel, qui non seulement n'est pas né aux Etats-Unis, ni même en Grande-Bretagne… Mais tout simplement en Irlande du Nord, en 1960, ce qui le qualifia donc, à 34 ans, pour devenir l'un des plus grands réalisateurs du monde :
    Et, bien sûr, également l'un des acteurs les plus brillants, comme on peut le voir dans ce film, où il occupe quasiment la place centrale :
    C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle il s'appelle Victor Frankenstein… L'autre étant bien sûr la personne à l'origine du scénario et du livre, qu'il fallait d'ailleurs incorporer au titre même du film, la fameuse Mary Shelley, autre britannique du XIXème siècle, dont je vous laisse découvrir la plutôt complexe personnalité…
    Impossible de résumer ce film de deux heures en une vingtaine de photos, inutile de le préciser… D'autant plus que sa trame est particulièrement complexe, à commencer par Helena Bonham Carter (qui se produira plus tard dans les fameux Fight Club, La Planète des Singes, Charlie et la Chocolaterie) :
    Qui non seulement joue ici sa sœur - ou sa demi-sœur - Elizabeth Lavenza :
    Mais aussi sa future femme et épouse - ce que l'on peut bien comprendre :
    Mais c'est bien sûr sans parler du professeur Waldmann, qui durant son enseignement, va beaucoup apprendre à Victor Frankenstein, y compris sur la vague de Prométhée, qu'il a lui-même abandonnée… L'on comprendra assez vite pourquoi il va y passer, non seulement à cause de son propre assassinat, mais aussi grâce à sa soi-disant résurrection, due à Victor Frankenstein, et interprétée par cet acteur fétiche, Robert De Niro, qui a facilement tourné dans une centaine de films :
    Alors certes, il commence d'une façon plutôt positive, en apprenant à lire, à parler, à écrire :
    Mais ceci va très nettement se dégrader, notamment à la suite de deux meurtres et de l'incendie d'une maison… Et surtout du fait qu'il apprend, plus ou moins par hasard, que sa conception et son existence sont dues à Victor Frankenstein, vers lequel il va désormais se concentrer afin d'obtenir ce qu'il veut, que ce soit dans le chaud ou le froid, la plaine ou la montagne, la vie ou la mort :
    C'est un petit peu le moment de faire une petite pause, pour se consacrer aux acteurs secondaires... Je veux tout d'abord parler de Tom Hulce - au sein du film, Henry Clerval -, qui occupe dans le cœur de Victor Frankenstein une vaste place en tant qu'ami, et ceci jusqu'à la fin de l'ouvrage :
    Il n'est pas apparu dans sa vie un grand nombre de fois sur le petit écrans, mais sa phénoménale représentation en tant que Mozart l'a rendu immédiatement célèbre dans le très connu Amadeus de Milos Forman, où il porte tout sur le dos du début à la fin :
    Ensuite, faisons une brève mention du père de Victor Frankenstein, Ian Holm, qui joue ici un personnage relativement discret, mais est capable de bien autre chose, ce dont il a déjà fait la preuve dans Alien, Brazil, le Cinquième Element, ou encore Aviator :
    Et pour en finir avec cette vague présentation, j'en termine avec le professeur Waldmann, finalement à l'origine de toute cette histoire, interprété par John Cleese (le grand fondateur de Monty Python's Flying Circus, et participant à un film qui l'a rendu célèbre dans le monde entier, un Poisson nommé Wanda) :
    Certes, c'est sûr que je n'en ai pas vraiment terminé avec tout cela… Je pourrais aussi vous parler de Aidan Quinn, non seulement très bon acteur, mais surtout celui qu'on voit tout à la fois au début et  à la fin du film… Ce qui est en fait l'exacte construction du livre de Mary Shelley, conçu en cinq parties d'histoire dans l'histoire, forme qui a été totalement respectée par Kenneth Branagh (contrairement à d'autres réalisations, bien plus anciennes) !
    Du coup, on en vient à la quatrième partie du film, sans doute la plus éprouvante de toutes, où non seulement le monstre (sans nom) finit par retrouver Victor Frankenstein :
    Mais aussi sa future femme, Elizabeth Lavenza, qu'il finit par tuer en disant : "Je tiens mes promesses"... Provoquant ainsi tout le travail de Victor Frankenstein, qui en reprenant son cœur, finit par créer cette nouvelle créature vivante, presqu'aussi monstrueuse que Robert De Niro :
    En bref, ceci entraine Elizabeth vers son suicide, la mise en feu de toute la maison, puis l'inévitable bataille entre les deux derniers restants… Dont je ne vous raconterai pas les conséquences :
    Mais en vous disant tout de même qu'ils meurent, petit à petit, tous les deux, laissant la cinquième histoire à Aidan Quinn, tout comme ce fut le cas de la première...
    C'est simplement merveilleux, quoique ceci peut aussi être qualifié de film d'horreur, il va sans dire… A qui devons-nous tout cela ? Et bien, à la rencontre assez fabuleuse entre le réalisateur et le scénariste Frank Darabont, le musicien Patrick Doyle, les grands acteurs que sont Robert De Niro, Helena Bonham Carter, Tom Hulce, Ian Holm, John Cleese, et bien sûr, Kenneth Branagh lui-même :
    Qui reviendra, juste deux ans plus tard, et du même coup à la fois acteur principal et réalisateur d'un film quasiment mythique, ne serait-ce que pour sa durée de quatre heures !!!… Je ne vous dis pas de quoi il est question, sinon qu'il ne s'agit pas, cette fois, d'un scénario dû à Mary Shelley, du XIXème siècle, mais bel et bien d'un très grand auteur de théâtre du XVIème siècle, William Shakespeare… En gros, donc, le modèle prédécesseur de Johann Sebastian Bach, le plus grand maître de la musique que l'on connait de nos jours !

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