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  • samedi, mai 16, 2020

    DARK CITY (ALEX PROYAS)

    Bon, vu le faible succès que j'ai obtenu ces derniers temps en parlant d'un film absolument génial, Barry Lyndon, je peux me permettre de critiquer un Opus un tout petit peu moins important, Dark City, tourné en 1998 par l'australien Alex Proyas...
    Enfin, quand je dis moins important, tout est relatif, bien sûr... D'une part, parce que ce film a été fortement motivé par Metropolis de Fritz Lang (1927), dont Proyas, auteur du scénario, dit lui-même s'être bien inspiré ; d'autre part, parce qu'une assez grande partie du très célèbre Matrix, sorti juste l'année suivante, sera basé sur les effets spéciaux de Dark City, totalement hallucinants !
    Mais laissez-moi tout d'abord vous dire comment le film commence, car ceci est un point très important :
    Une (ou deux ?) fois par jour, la montre s'arrête, toutes les horloges stoppent, et le monde entier se retrouve dans une inconscience totale - dont personne ne sait, bien sûr, qu'elle était préparée en toute légitimité : 
    Une seule personne est au courant des faits, et ce n'est pas un hasard du tout s'il s'agit du seul médecin disponible pour les étrangers, le Dr. Daniel P. Schreber (Kiefer Sutherland) :
    Et dès qu'il le peut, il prévient aussitôt le personnage emblématique du film, John Murdoch (joué par l'acteur britannique Rufus Sewell, hélas beaucoup plus connu à la TV) :
    Car celui-ci ne sait pas du tout où il en est, et bien qu'il ait un certain mal à le digérer, il commence à se demander s'il n'aurait pas, sait-on jamais, tué cette jeune fille :
    On en profite alors pour découvrir sa véritable femme, une chanteuse de jazz, Emma Murdoch (interprétée par la sublime Jennifer Connelly), qui n'a hélas plus de nouvelles de lui depuis au moins trois semaines :
    Pendant ce temps-là, John Murdoch cherche tout bêtement à récupérer un portefeuille, que le patron de la boîte lui a enfermé par sécurité au sein d'un distributeur :

    Mais devant son incompétence des mains à ouvrir le tiroir, se révèle bientôt un don qu'il ne se connaissait même pas, la capacité de ses yeux à véhiculer toutes ses forces intérieures :
    Du coup, il a bien envie de comprendre, et de savoir où il en est... Il approche une prostituée à peine sorti de la boîte en question, mais hélas pour celle-ci (ou tant mieux ?), il préfère ne pas continuer :
    C'est là que l'on découvre, enfin, les étrangers... Ces êtres dont on apprend petit à petit qu'ils viennent d'une autre planète, qu'ils se dirigent inexorablement vers la mort, et surtout, qu'ils cherchent à harmoniser tous les humains de façon à mieux s'approprier leur savoir :
    Mais du même coup, la conviction de plus en plus forte de John Murdoch sur son innocence se renforce :
    On en arrive du coup à la seconde phase, bien marquée, du film : celle où les étrangers - qui ne supportent, c'est assez important de le dire, ni l'eau (d'où la présence, le plus souvent possible, du docteur Schreber dans la piscine), ni la lumière du soleil - font une nouvelle fois s'arrêter le temps d'une façon quasi instantanée :
    Seconde phase également importante aux yeux de John Murdoch, qui non seulement constate qu'il est le seul à être encore réveillé à cette heure-ci : 

    Mais du même coup s'aperçoit avec stupeur que la ville, elle-aussi, se transforme sans arrêt, donnant lieu - il faut bien le dire - à des effets spéciaux toujours aussi incroyables :
    C'est l'occasion pour le réalisateur de se livrer à une véritable démarche en ce sens, je ne parle pas seulement de la ville, mais aussi des petites retouches dont est gratifié un couple jusqu'alors très raisonnable :
    On voit ainsi ces pauvres gens devenir subitement riches, et du même coup leur table comme leur demeure devenir bien plus grandes qu'à l'accoutumée :
    Une spectaculaire modification, dont le docteur Daniel P. Schreber est - qu'il le veuille ou non - le principal artisan :
    Plus on avance dans le film, en fait, plus est voyant le rôle du principal concerné, John Murdoch :
    Et plus se révèle ambigu le point de vue du docteur Daniel P. Schreber, qui s'avère d'un certain côté très respectueux envers les étrangers, et vu sous un autre angle, très haineux vis à vis de ceux-ci, relativement proche de John Murdoch :
    C'est le moment où l'on voit, encore plus précisément qu'au début du film, Shell-Beach, la pseudo-ville qui est censée avoir marquée toute la vie de John Murdoch :
    Mais plus il s'en trouve proche, plus il s'en éloigne, en fait, et mine de rien, il commence à se rendre compte de ce dont il s'agit :
    Déjà, mine de rien chez son oncle, il se demande pour de bon si cette ville de Shell Beach existe vraiment, malgré les propos convaincants de celui-ci :
    Ensuite, face au terrifiant Frank Bumstead, inspecteur de police, il se pose d'essentielles questions :
    Auxquelles il va tenter de répondre en se faisant accompagner lors du parcours de la ville par Daniel P. Schreber d'un côté, et Frank Bumstead de l'autre (cet inspecteur, que l'on voit en fait depuis le début, se révèle interprété par l'excellent William Hurt) :
    Tout ça pour en arriver à une impasse, qui leur révèle tout à la fois l'inexistence de Shell Beach, et la position très étonnante de la ville, mystérieusement coincée entre différentes étoiles :
    C'est alors l'un des moments très important du film qui se dévoile : là où le docteur Daniel P. Schreber était censé se livrer à un implant, qui marche cette fois-ci sur John Murdoch, il le remplace à la dernière minute par tout autre chose :
    Où d'ailleurs, très curieusement, il apparaît lui-même soit comme son père, soit comme son professeur, en tous cas comme quelqu'un qui lui livre des paroles importantes :
    Ce dont John Murdoch s'inspire tout de suite, en se retrouvant du coup doté d'un pouvoir incroyable face aux étrangers :
    Et en se livrant à un combat avec le plus important de celui-ci, lequel dure assez longtemps à l'écran, mais s'avère finalement fort profitable à John Murdoch, lequel finit par renvoyer in extremis au chef des étrangers le couteau qui lui était adressé :
    Il ne lui reste que quelques paroles à dire, face au docteur Daniel P. Schreber, et je vous laisse bien sûr deviner lesquelles :
    La première concerne, bien sûr, l'eau, laquelle se met d'un seul coup à se répandre dans la ville d'une façon encore jamais vue :
    La seconde est vis à vis du soleil, qui en fait existe bel et bien, quel que soit ce que les étrangers aient tenté de faire croire :
    L'ultime concernant la fameuse ville de Shell Beach, qui non seulement existe en fait bel et bien, mais  en outre se trouve placée sous un soleil luxuriant :
    Avec une fort belle femme au bout du pont, ce dont John Murdoch est incapable de se détacher, même s'il ne se souvient pas franchement que c'était - ou non ? - sa femme :
    Mais quel importance, finalement ? L'essentiel, c'est de sentir, en son âme, quelque chose de très positif :
    Et peu importe que celle-ci n'ait pas le même prénom (au début, c'était Emma), ni le même métier qu'à l'origine - finalement, je l'ai toujours aimée, et je l'aime toujours, moi, John Murdoch :
    Savez vous à quel point cette scène est mythique ? Non, je ne crois pas, en fait... Elle a été reprise, deux ans plus tard (2000), à la fin de Requiem for a Dream de Darren Aronofsky, avec la même actrice Jennifer Connelly, et le même lieu de tournage, Brighton Beach (situé à New York), ce qui n'est pas rien !
    Ensuite, que vous dire, au sujet de Alex Proyas ? Certes, c'est un réalisateur australien assez proche de Luc Besson, au sens où les gens l'adorent, ou le détestent d'un seul coup...
    Ce qui certes peut se comprendre avec ses films assez ratés, notamment Gods of Egypt (2016), mais reste bien plus difficile à admettre face à son tout premier film, The Crow (1994), et surtout vis à vis de son autre Opus très visionnaire, I, Robot (2004), qui reprend, sous un angle un peu différent (et avec un budget quatre fois plus important, soit 120 millions de dollars), les thèmes fondamentaux de Dark City... Voulez-vous être vraiment sympathique ? Je vous en prie, laissez-moi, pour une fois, un commentaire - si ce n'est pas trop demander !
    Autres films du même réalisateur : I, Robot

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    5 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    bon je n'ai pas vu ce film et pour tout dire je ne le verrais peut être jamais car ça ne m'accroche pas du tout ,
    je t'embrasse de Sofia

    samedi, 30 mai, 2020  
    Blogger Vincent said...

    Permets moi de te le dire, mais tu as bien tort ! Certes, j'ai dit qu'il avait les mêmes défauts (et les mêmes qualités) que Luc Besson... Mais c'est assez vrai, en résumé !

    samedi, 30 mai, 2020  
    Anonymous dasola said...

    Bonsoir Vincent, j'avais vu ce film à l'époque car j'avais adoré The Crow et celui-ci lui presque supérieur. M. Proyas avait beaucoup de talent.

    samedi, 16 octobre, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Hélas, je n'ai jamais vu THE CROW... Mais DARK CITY, daté de quatre ans plus tard (1998), est j'en conviens, assez fascinant, dans son style très particulier ! Ibidem au sujet de I, ROBOT, dont je n'ai pas encore parlé, mais on ne sait jamais, n'est-ce pas ? Parce que je l'ai en DVD, alors, ce n'est qu'une question de temps, finalement...

    dimanche, 17 octobre, 2021  
    Anonymous Jean-Paul Desverchère said...

    Mon ressenti Vincent.

    La pensée unique tout en étant en résonance infinie avec elle-même ne peut en aucun cas accéder à ses différentes divergences pour la simple raison que ce que l’un pense constitue la pensée de tous les autres.

    Un simple hochement de tête collectif suffit à valider une appréciation que chacun entérine d’une seule voix.

    Une vérité universelle constituée d’un seul module semblable à un vol d’étourneau ou tout semble ne fonctionner que sous les ordres d’une même partition, dont chaque élément s’avère être la pièce maitresse.

    Tout en étant le ciment d’un seul organe, la monophonie n’ouvre aucune autre porte que la sienne.

    Pour évoluer et surtout survivre de nombreux visages ternes venus d’ailleurs n’ont plus qu’une seule solution, découvrir la polyvalence collective à travers une multitude de situations qu’il suffit dans un premier temps de concevoir virtuellement avant de les injecter sur des cobayes sous surveillance constante.

    Un peu comme si un ordinateur testait tous ses programmes sensitifs sur un environnement hétéroclite essuyant perpétuellement les plâtres d’un univers modulable.

    Mille milliards de comportements émotionnels que l’on génère chaque nuit dans un contexte différent afin d’étudier la manière dont on les ressent tout s’en imprégnant.

    On ne sait plus qui l’on est car ce que l’on était la veille ne correspond plus à ce que l’on est aujourd’hui.

    Surprendre et désorienter en permanence toute la substance d’une cité sans soleil entre les mains d’étranges visiteurs dont la continuité ne dépend plus que de la conquête de tout ce qui peut être dans ses diversités les plus profondes.

    jeudi, 29 septembre, 2022  

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